La science nous apprend – et en cela elle rejoint les
philosophies les plus anciennes – que tout change, que rien dans l’univers ne
reste fixe. Les plus fines particules qui nous constituent ne cessent de tourbillonner
les unes autour des autres, tandis que les plus grandes structures de l’univers
comme les galaxies tournent sur elles-mêmes, se déforment et évoluent
continuellement. Les cellules de mon corps se renouvellent à des rythmes
différents selon les tissus, si bien que, matériellement, quasiment rien de ce
qui me constituait il y a six mois ne subsiste aujourd'hui. Je ne suis pas
conscient de ce renouvellement incessant des constituants de mon corps, et en
même temps je constate les signes inéluctables de mon vieillissement sur ma
peau et dans mon corps. Je peux penser qu’à l’intérieur je ne change pas, que
je suis toujours la même personne ; mais en même temps, je peux facilement
me rendre compte que je suis quelqu’un de très différent de l’enfant que j’ai
été.
Il semble donc que j’ai été forgé par les conditions
matérielles dans lesquelles j’ai vécu, par les événements qui sont advenus dans
ma vie, par les rencontres que j’ai faites : en somme, tout indique que je
sois le produit involontaire et inéluctable de mon histoire dans
l’environnement qui est le mien.
D’un autre côté, l’expérience montre que l’on ne change pas
tant que cela, au fond : l’immense majorité des gens conservent la même
base de personnalité tout au long de leur vie et ne s’en éloignent pas
beaucoup. Il arrive qu’une femme épouse un homme – ou décide de vivre avec lui
– en étant persuadée qu’elle va le changer. Mais la plupart du temps – il y a
toujours des exceptions quand il s’agit de l’humain – elle s’aperçoit, dix ou
quinze ans plus tard, que son cher et tendre a conservé tout ce qu’elle avait
voulu extirper et a même acquis de nouvelles mauvaises habitudes…
Mais alors, serions-nous seulement le produit de forces
aveugles, du hasard ou du destin, sans aucune possibilité de les infléchir ?
Certains ont adopté cette thèse. Pour ma part, je crois qu’il nous reste un
certain degré de liberté, et que nous pouvons volontairement changer, même si
notre tempérament de base demeurera jusqu’au bout.
Comment s’y prendre ? La première étape, c’est de bien se connaître ;
car à quoi bon vouloir changer si l’on ne sait pas d’où l’on part ? Il faut
au préalable faire un état des lieux, afin de discerner ce qu’il faudrait
changer et ce qui peut être conservé. Il est recommandé d’entreprendre cette
démarche avec l’aide d’autrui. Un ami, un proche, ou mieux, une personne spécialisée :
conseiller, coach, psy ; ou bien encore en groupe. Car il est difficile de
se voir soi-même avec objectivité : le regard des autres, surtout lorsqu’il
est porté avec bienveillance, nous en apprend beaucoup sur nous-même. Ensuite, mettre
en œuvre les techniques de changement proposées par la méthode que nous avons choisie,
sans vouloir tout changer à la fois mais en progressant à petit pas, sans excès. Bien souvent, c'est le changement de comportement qui me changera mentalement et non l'inverse.
Renaud CHEREL
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