Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 9 janvier 2012

Souhaiter ou présenter ses voeux


Nous avons coutume d’adresser nos meilleurs vœux à nos proches, nos connaissances, pour l’année qui vient. Souhaiter, c’est désirer la possession, la présence de quelque chose, la réalisation d’un événement. Et pour ce qui est du vœu, c’était à l’origine une promesse ou une demande librement faite à une divinité, à Dieu. Ce sens particulier s’est étendu, élargi pour désigner plus généralement le souhait que s’accomplisse quelque chose, pour soi-même ou pour quelqu’un d’autre.

Les vœux à l’occasion du Nouvel An sont devenus une habitude sociale et nos formules sont plus ou moins automatiques. Il nous arrive peut-être de formuler des vœux à telle personne envers qui nous sommes complètement indifférents, ou même à telle autre que nous voudrions voir disparaître… cela fait partie des conventions, des gestes que l’on accomplit sans même vraiment y penser.

Peut-on leur donner un peu plus de contenu, un peu plus de sens ? En avançant dans la vie, je me suis rendu compte qu’il m’arrivait souvent de croire que l’autre avait les même désirs, les mêmes envies que moi, au fond. Et que j’avais tendance à souhaiter à mes proches ou aux gens que j’estime ce que je souhaiterais pour moi-même. Il me semble que ce mode d’attitude est assez répandu, qui consiste à agir à partir de la croyance que l’autre fonctionne comme moi, et que ce qui est bon pour moi est, en toute logique, bon pour l’autre. L’empathie, cette faculté de s’identifier à l’autre, de ressentir ce qu’il ressent, est une grande qualité, tout à fait indispensable pour vivre en société. L’empathie est une huile qui lubrifie les rouages sociaux ; sans elle, nous ne pourrions pas interagir avec les autres. Mais l’excès, dans ce domaine comme dans d’autres, présente ses propres inconvénients. Et la vie se charge de nous démontrer, plus ou moins aimablement, que les autres sont différents de nous-mêmes. Et qu’en fin de compte, ce que nous jugeons être bien pour nous ne l’est pas forcément pour autrui.

Face à cela, chacun agit à sa manière : Armande cherche à faire ce qu’elle croit sincèrement être le bien de l’autre malgré lui et parfois contre sa volonté. Gaston prend la posture de prêcheur en indiquant ce qu’il faut faire et ne faut pas faire – j’espère ne pas être moi-même dans cette posture en écrivant ces mots – tandis que Jean-Claude se sent impuissant, il se décourage et se referme sur lui-même en se disant : « à quoi bon ? ». Quant à René, il demeure dans l’indifférence alors que Camille rejette fermement toutes ces formes d’obligations sociales qui, dit-elle, entravent sa liberté et ne sont que des formes d’hypocrisie.

Alors, que souhaiter en vérité pour vous qui lisez ces lignes ? Je ne peux que renouveler ce que j’ai formulé la semaine dernière : d’avancer sur votre chemin de vie – et peut-être que ce chemin comporte des détours, voire des retours en arrière – pour accéder au meilleur de vous-mêmes, en sachant que les choses adviennent parfois par l’intermédiaire d’événements ou de personnes présentes au bon moment.


Renaud CHEREL




Pour aller plus loin :
Plusieurs personnes m’ont demandé comment exprimer des vœux quand la personne à qui l’on s’adresse vit une situation difficile.

Rappelons que les vœux s’inscrivent parmi les outils de relation sociale et permettent à ce titre de mettre de l’huile dans les rouages de nos interactions avec autrui. Encore faut-il que nos formules ne soient pas trop stéréotypées, sans quoi elles perdent leur valeur et ne signifient plus rien. En fin de compte, les meilleurs vœux sont ceux qui sont exprimés avec sincérité. Les vœux formulés vont donc prendre en compte la situation dans laquelle se trouve la personne à qui vous les adressez, mais aussi au degré d’intimité et à la qualité des relations que vous entretenez avec elle.

Dans le cas d’une personne qui a subi récemment un événement douloureux (accident, difficulté familiale ou professionnelle, décès d’un proche), peut-être faut-il d’abord lui demander des nouvelles et la laisser parler. La personne se sentira écoutée, et de votre côté vous pourrez ajuster vos paroles de vœux en fonction de ce qu’elle vous a dit. Si vous êtes vraiment à l'écoute, votre cœur saura la bonne attitude à prendre. Dans certains cas, votre seule présence attentive sera suffisante, les mots sont de trop si la personne n'est pas prête à les entendre ; dans d'autres, des paroles de réconfort et d'encouragement seront les bienvenues. Mais ne cédez pas à l'impulsion de plaindre la personne, cela ne l'aidera guère.

Si vous envoyez des vœux par écrit, et toujours dans le cas d'une personne en difficulté, restez dans la sobriété et choisissez avec soin l’illustration accompagnant votre texte de façon à créer une cohérence entre les deux.

Remarque :
Le mot "vœu" est synonyme de souhait ; c'est pourquoi on peut souhaiter une bonne année, un prompt rétablissement ou tout autre chose, mais ne dira pas "souhaiter des vœux". On préférera des formules telles que "faire/ présenter/ formuler/ exprimer des vœux".

Voir aussi dans ce blog : 
    Bilan et souhaits
    Meilleurs vœux 2013
    Meilleurs vœux 2015 !
    Fêtes du nouvel an

Liens externes : 
Des sites vous proposent de choisir parmi des textes de voeux rédigés à l'avance, par exemple :
     http://www.lettres-utiles.com/lettres/voeux-pour-la-nouvelle-annee-63.html

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