Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

mercredi 8 mars 2017

Compartimenter sa vie?


Quatre amis discutent autour d’un café :  
    
-« Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit, se plaint Maud. Mon entrevue avec mon chef me tournait dans la tête. Ça m’angoisse car je suis sûre qu’il va encore trouver des choses à me reprocher sur l’année écoulée, et adieu mon augmentation… 
         
- Cela ne risque pas de m’arriver, rétorque Lazare. Quand je suis au bureau, je suis complètement concentré sur les tâches à effectuer. Mais dès que j’arrive à la maison, c’est comme si je déposais mes soucis professionnels sur le paillasson, je n’y pense absolument plus et je dors très bien la nuit !  
         
- Tu as de la chance, répond Rosalie. Moi, ce sont les soucis de la vie familiale que j’apporte au travail : je ne peux pas m’empêcher d’envoyer plusieurs textos dans la journée à mes enfants pour savoir comment se passe leur journée à l’école. Dès que l’un d’eux a des soucis, cela me tracasse, je suis moins concentrée et je fais des erreurs…   
   
- Mon mari est comme Lazare, et je trouve cela exaspérant ! s’exclame Sidoine. Quand il est concentré sur quelque chose, impossible d’attirer son attention : c’est comme s’il était sur une autre planète, et ça m’énerve ! J’ai l’impression que sa vie est faite de compartiments étanches : quand on s’est mariés, je ne connaissais aucun de ses amis, il ne m’en avait jamais parlé… »

Certaines personnes ont tendance à compartimenter leur vie en érigeant des cloisons quasi étanches entre leurs différents domaines d’activité. Un exemple fameux est celui de François Mitterrand qui, tout homme public qu’il était, ne mélangeait pas les genres et cultivait le secret : peu de gens étaient au courant de l’existence de sa fille Mazarine, et encore moins de son cancer.

Le fait de compartimenter sa vie de façon excessive peut conduire à mettre mentalement les événements, les choses et les gens dans des boîtes bien rangées, chacune avec son étiquette. Une fois placée dans une boîte, la personne que nous avons ainsi étiquetée n’en sortira pas. Si une telle compartimentation de la vie présente beaucoup d’inconvénient pour l’entourage – et même pour la personne qui la pratique – lorsqu’elle est excessive, elle peut néanmoins apporter de nombreux avantages lorsqu’elle est employée avec souplesse. 

On peut même affirmer que c’est un outil de développement personnel efficace pour aller vers un meilleur équilibre intérieur. Cela fonctionne tout simplement comme les compartiment étanches d’un navire : en cas de brèche dans un compartiment, l’eau de mer ne peut pas envahir les autres et le bateau ne coule pas. En cas de tension dans un domaine de vie, la personne ayant l’habitude de compartimenter ne laisse pas les émotions négatives envahir les autres domaines. Mieux, elle peut éventuellement utiliser ses ressources ainsi sauvegardées pour lutter contre ces émotions négatives. Ainsi, face aux même difficultés que d’autres, elle risque moins de tomber dans la dépression.

Conduite avec modération, la compartimentation peut ainsi aider à vivre de façon plus heureuse. Nous verrons dans le prochain message comment mettre en place un tel outil.

 

Renaud CHEREL

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