Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

mardi 31 mai 2016

La fin justifie-t-elle les moyens?

Tous les moyens sont-ils permis pour arriver à ses fins ?
Quelques amis discutent sur les moyens d’arriver à ses fins :

-« La fin justifie les moyens : en politique, ils utilisent tous ce principe, affirme Keriann : tous les moyens sont permis, pourvu qu’on ne se fasse pas prendre. Si tu n’utilises que les moyens légaux, tu te fais piétiner par tes concurrents.  
     
- Tout dépend de ce que tu recherches, répond Marie-Paule. Si c’est pour le bien public, est-ce que ça ne justifie pas d’utiliser parfois des méthodes pas très légales ?
           
- Oui, renchérit Sabin, la police utilise bien des méthodes limites pour infiltrer les réseaux clandestins de drogue ou d’objets volés, mais c’est pour un bien au final. 
          
- Et pour nous, c’est vrai aussi ? interroge Marie-Paule.  
  
- Non, la fin ne justifie pas les moyens, affirme Leila. Bon, pour des petites choses, d’accord. Par exemple, j’ai un peu « arrangé » mon CV pour obtenir mon emploi, mais ça ne doit pas aller plus loin… »

L’expression « la fin justifie les moyens » est attribuée à Nicolas Machiavel, penseur florentin de la Renaissance, dont l’ouvrage le plus connu est « Le Prince ». En politique, selon lui, tous les moyens employés sont bons pour atteindre la fin visée, à la condition toutefois que cette fin soit elle-même légitime.

La fin justifie-t-elle les moyens ? Peut-on utiliser tous les moyens pour arriver à sa fin, si celle-ci est bonne ? Peut on s’autoriser à commettre n’importe quel acte, même répréhensible pour arriver à un objectif honorable ? En théorie, beaucoup de penseurs répondent non ; mais dans la pratique, l’on constate que la réponse est souvent oui…

Le sujet est vaste, mais j’ai bien aimé la réflexion de Gérard François Dumont, Géographe, Professeur à la Sorbonne, pour qui le mot essentiel est le mot « fin », à différencier du mot « objectif ». Lorsqu’on parle de fin, on évoque le terme final, et par conséquent on n’a pas à se préoccuper de ce qui pourrait advenir après. Ainsi, l’impératif de fin engendre n’importe quel type de moyen. Par contre, lorsqu’on vise un objectif, celui-ci n’a pas un caractère final, mais s’inscrit dans une série d’efforts continuels. L’objectif une fois atteint ouvrira sur d’autres objectifs ultérieurs. Il ne devrait donc pas justifier des moyens condamnables.

Et cet auteur élargit sa réflexion en affirmant : « aucune réalité ou œuvre humaine n’a de fin ». La fin de vie d’un individu n’est pas la fin de la société, car cette vie s’inscrit entre les générations passées et les générations futures. De même, d’une certaine façon, elle n’a pas de début puisqu’elle hérite de toute l’expérience des générations antérieures. La formule « la fin justifie les moyens » serait, elle, fondée sur le projet de créer un monde fini, conforme à une représentation rigide, justifiant d’y employer tous les moyens. Mais des valeurs comme « la démocratie, la liberté, la séparation des pouvoirs, la fraternité… ne peuvent être des "fins" (…). Elles ne peuvent être que des "objectifs" vers lesquels il faut tendre. »

Qu’en dites-vous ?



Renaud CHEREL


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Références externes :
    La fin justifie-t-elle les moyens et jusqu'où

mardi 24 mai 2016

Vivre sa vie au mieux

Que vais-je faire de cette nouvelle journée
qui commence ?
Quatre amis échangent sur leur expérience de vie :

-« Moi, dit Nestor, je me laisse porter par le cours des événements ; de toute façon je n’y peux rien, c’est mon destin.
- Quant à moi, répond Lambert, il ne m’arrive que des tuiles ; quand j’entreprends quelque chose, c’est toujours avec la crainte que ça ne marche pas. Je finis par devenir hyper méfiant et n’agis jamais sans avoir examiné tous les risques possibles liés à ce que je veux faire. Résultat, je me lance rarement, j’ai parfois un peu l’impression de végéter… 
      
- Pour moi, c’est l’inverse, reprend Marjolaine : j’ai tendance à vouloir saisir toutes les opportunités qui se présentent, quitte parfois à foncer dans le noir et à me prendre des claques dans la figure. Mais bon, dans l’ensemble je suis assez contente, je me dis que je n’ai pas trop manqué des occasions offertes par la vie.  
    
- C’est un peu caricatural, ce que vous racontez là, réagit Pervenche. Moi, j’ai tendance à faire confiance à la vie, mais je ne me lance pas pour autant dans la gueule du loup : intuitivement, je sens rapidement si ce que j’ai entrepris va marcher ou pas. Si ça sent le roussi, je m’arrête ou je change de stratégie bien avant de m’être brûlé les doigts !"


Ce que je suis aujourd'hui dépend, entre autres, de mon vécu, de mon histoire personnelle. J’ai pour une part été construit par la suite des événements qui me sont arrivés au cours de ma vie et par la façon dont j’y ai réagi. Autrement dit, la façon dont je perçois les événements aujourd'hui et dont j’y réagis impactent directement ce que je serai demain. Les événements m’influencent, mais moi-même j’influence le cours des événements qui m’adviennent. Bien sûr, je ne sais pas ce qui peut m’arriver demain ; mais j’ai le pouvoir d’agir à chaque instant sur la façon dont je l’accueille. En réagissant de manière adaptée (pour moi ou pour ceux qui m’entourent), j’augmente mes chances de vivre de façon plus harmonieuse et d’être plus heureux en fin de compte.

Qu’est-ce qu’une réaction adaptée ? C’est, selon moi, celle qui met en pratique les conseils du philosophe Épictète : « Parmi les choses qui existent, il est bien de considérer que les unes dépendent de nous, que les autres n’en dépendent pas et de nous attacher à celles qui sont de notre ressort. » On pourrait rajouter une catégorie intermédiaire : les choses sur lesquelles on peut avoir une influence. Face à un événement qui m’advient, la première chose à faire est donc de discerner s’il dépend de moi ou pas. 

Si je considère n’avoir aucune influence sur lui, autant l’accepter avec calme et sérénité. Par contre, si cet événement dépend un tant soit peu de moi, rien ne m’empêche d’y consacrer les efforts suffisants pour en modifier les conséquences. Si je réussis, tant mieux ; et si j’échoue, j’aurai au moins la satisfaction de savoir que j’ai fait mon possible pour éviter le pire.

Qu’en pensez-vous ?


Renaud CHEREL


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mardi 17 mai 2016

Développer son imagination

Les plus imaginatifs d’entre nous n’ont pas besoin de se poser la question, leur imaginaire est toujours présent, parfois même envahissant. Pour les autres, voici quelques pistes pour développer ou maintenir active son imagination.

Développer son imagination,
c'est ajouter des couleurs à la vie !
La première condition, c’est de garder l’esprit ouvert et curieux de notre enfance : pour l’enfant, tout est nouveau, tout est propre à activer l’imagination. En grandissant, nous nous habituons aux choses et nous perdons cette acuité du regard, qui va détecter le détail surprenant dans une scène banale, cette capacité à s’émerveiller de petits riens de la vie ordinaire. Ne vous est-il pas arrivé, enfant, de chercher dans les formes des nuages des animaux ou des paysages ? Qu’est-ce qui vous empêche de le faire encore aujourd'hui ? Concrètement, le fait de garder le contact avec de jeunes enfants, soit dans sa propre famille, soit à l’extérieur, aide à redécouvrir et à stimuler notre esprit d’enfance.

De la même façon, dans un domaine plus abstrait, il peut être intéressant d’explorer les idées originales ou inattendues qui peuvent nous venir sur différents sujets, sans les condamner au départ pour défaut de réalisme. Dans un second temps seulement, nous pourrons les creuser, les discuter les critiquer en échangeant avec d’autres. De nombreuses grandes découvertes et inventions sont issues d’idées qui pouvaient paraître saugrenues au départ.

La lecture, notamment celle d’œuvres de fiction, reste l’un des meilleurs outils pour stimuler l’imagination : car c’est le lecteur qui, en lisant l’histoire, construit la scène dans son esprit. Certains auteurs réussissent à merveille à nous faire entrer dans un univers , un paysage, une ambiance émotionnelle : par l’imagination, nous nous situons au cœur de la scène, alors même que nous ne disposons d’aucune image matérielle. La poésie, plus difficile à aborder pour certains, procédant par allusions, utilisant de nombreuses figures de style, alimente aussi l’imaginaire, car elle s’exprime souvent par le biais de métaphores.

Enfin, toutes les formes d’art peuvent nous emporter sur les ailes de l’imaginaire. Concrètement, voici un exercice très simple : partir d’une image, d’une photo, d’un tableau, d’une sculpture et se représenter les parties qui n’y sont pas représentées : que pourrait-il exister à côté, ou derrière la scène visible ? Puis-je imaginer un contexte plus large au-delà de cette scène ? Quels pouvaient être les sentiments de la personne qui a réalisé cette œuvre ? Évidemment, le même type d’exercice peut être réalisé à partir d’une œuvre sonore, morceau de musique ou chanson.

C’est une chose que d’apprécier les œuvre d’art, c’en est une autre que d’exprimer sa propre créativité. En toute modestie, pourquoi ne pas tenter d’écrire, de dessiner, de peindre, de sculpter, de faire de la musique ou de se mettre à la danse ?

Dans tous les cas, il est plus stimulant d’échanger avec quelqu’un de ces expérience. Comment cette personne a-telle réagi, de son côté ? Si elle n’a pas vécu l’expérience de la même façon que vous, demandez-lui de décrire ce qu’elle a ressenti et partagez-lui ce que vous avez vécu. Cet échange pourra vous ouvrir de nouveaux horizons.


Renaud CHEREL


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mardi 10 mai 2016

Imagination

L'imagination est souvent plus développée chez l'enfant
Des amis devisent à propos de l’imagination :

- On me dit souvent que je suis dans la lune explique Emmanuelle. C’est vrai que mon imagination a tendance à vagabonder ; il suffit d’un rien pour que mon esprit parte sur des chemins de traverse : un mot dans une conversation, un son qui me rappelle un souvenir ancien, une couleur qui m’inspire… et me voilà partie ! On me reproche d’ailleurs souvent d’être distraite.

- L’imagination, je ne sais pas trop ce que c’est, répond Ginette. Ce qui m’importe dans la vie, c’est le concret, le réel. Je n’aime pas lire des romans ou des histoires qui ne sont pas vraies. Je ne comprends pas trop comment on peut inventer toutes ces fadaises. Je préfère m’en tenir aux informations : c’est du réel, c’est vérifiable. Le reste, je n’ais pas de temps à y consacrer.

- Mais ma pauvre, l’imagination, c’est la vie ! s’exclame Boris. Je suis persuadé que tout le monde fait preuve d’imagination, même toi ! Quand tu as un projet en tête, tu mets en branle ton imagination pour te projeter dans le futur. Et les gens qui jouent au Loto, ne crois-tu pas qu’il imaginent – ne serait-ce qu’un petit peu – ce qui leur arriverait s’ils avaient tiré le billet gagnant ?

- On est tous différents dans ce domaine, assure Donald. Les grands artistes ont une imagination très développée, peut-être parce qu’ils étaient doués dès le départ, mais aussi parce qu’ils ont continué de travailler cette capacité. Mais je ne crois pas que ce soit très utile pour la plupart des gens ; c’est même nuisible si ça t’empêche de te concentrer sur ce que tu as à faire. Dans mon métier de comptable, je dois être précis et rigoureux, et je considère l’imagination comme mon ennemie. »

Si la vérité peut être vue comme une femme sortant nue d’un puits, alors l’imagination, elle, pourrait être représentée comme une princesse parée de toutes sortes de costumes, des plus somptueux aux plus repoussants.

L'imagination (du latin imaginatio, « image, vision ») est la faculté de notre esprit à se représenter ou à former des images à partir d'éléments dérivés de perceptions sensorielles. L’imagination n’est d’ailleurs pas limitée aux images, mais peut représenter également des sons, des sensations, des odeurs ou des goûts, et toute la gamme des émotions ou bien des idées abstraites.

L’imagination peut être passive, quand je laisse mon esprit vagabonder et que des images ou des films apparaissent spontanément sur mon écran intérieur : c’est le domaine de la rêverie, des rêves. L’imagination peut aussi être active, quand j’exerce ma volonté pour construire mentalement des images, des scènes avec leurs composantes faisant appel aux différents sens. C’est le domaine des projets et de leur réalisation éventuelle.

L’imagination est une formidable capacité de l’être humain à concevoir ce qui n’existe pas encore. C’est elle qui nous permet de créer, d’inventer dans tous les domaines, de résoudre des problèmes, d’imaginer des scénarios alternatifs ou d’anticiper ce qui adviendra.

Et vous, êtes-vous imaginatif ?


Renaud CHEREL


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mardi 3 mai 2016

Passe-temps ou hobby

Quatre amis échangent sur leurs loisirs :


-« J’adore la mer et je passe une bonne part de mes vacances au bord de l’océan, explique Arnaud. Avec des amis, nous participons à des régates. J’adore skipper, cela mobilise mes ressources et m’équilibre en m’extrayant des préoccupations professionnelles. Dans un autre domaine, j’aime bien bricoler.
- Moi, répond Émeline, je pratique régulièrement le jogging, le matin à l’aube, tous les jours, pendant une demi-heure. C’est la manière dont j’évacue la pression pour affronter des journées souvent chargées. En vacances, je fais de la randonnée, notamment en montagne, cela me permet de découvrir des régions que je ne connaissais pas…
- J’aime les voyages, dit Constance ; je me ressource en découvrant d’autres pays, d’autres cultures. Je ne pratique pas les voyages organisés en groupe, je préfère partager la vie des gens qui vivent sur place. Parcourir le monde m’enrichit beaucoup. J’ai également une passion pour la peinture et j’emporte toujours mes pinceaux en voyage.
- Moi, je suis accro de sport, termine Célestin ; je poursuis les défis et je me suis essayé à pas mal de choses : sports de combat, mais aussi mountain-bike, canyoning, escalade, ski extrême, parapente… C’est la montée d’adrénaline que je recherche… »

Notre époque, qui appartient à ce que l’on a nommé la civilisation des loisirs, a vu considérablement se développer les activités de temps libre, par opposition au temps prescrit, autrement dit le temps contraint par les occupations habituelles (emploi, activités domestiques, éducation des enfants...) ou les servitudes qu’elles imposent (transports, par exemple).

Pour désigner ce type d’activité, on parle de loisir, de hobby – mot d’origine française : hobin ou aubin, « petit cheval » au Moyen-âge, passé à l’anglais dans hobby horse, « dada », puis revenu en France pour désigner un loisir favori. Quant au Violon d’Ingres, il désigne à l’origine le fait, pour un artiste, de pratiquer un art qui n’est pas le sien, comme le peintre Jean Auguste Dominique Ingres qui exerçait comme deuxième violon à l’orchestre national du Capitole de Toulouse. On parle aussi de passion, mot qui dans ce contexte a perdu beaucoup de sa force, puisqu’au départ il s’agit d’une attraction irrésistible vers un objet que l’on poursuit, auquel on s’attache de toutes ses forces : la passion amoureuse, la passion du jeu, par exemple.

Quoi qu’il en soit, ce type d’activité est censé nous détendre, nous détourner de préoccupations plus sérieuses. Mais il signe souvent notre personnalité : ce n’est pas un hasard si les recruteurs examinent avec intérêt les hobbies des candidats. Leur personnalité s’y exprimera parfois davantage que dans un cursus conventionnel ; cela compte d’autant plus quand le candidat n’a pas encore beaucoup d’expérience, ou s’il doit occuper un poste à responsabilités où les qualités humaines comptent autant ou plus que les diplômes acquis.

Ceci étant dit, rien ne nous empêche de pratiquer un hobby décalé par rapport à ce que nous avons l’habitude de faire : cela peut nous permettre d’ouvrir des portes intérieures et de découvrir en nous des potentialités insoupçonnées.


Renaud CHEREL


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