Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

samedi 30 octobre 2010

Fin d'été

Savez-vous que la tradition chinoise ajoute à nos quatre saisons une saison intermédiaire, qu’on pourrait appeler « Récolte » ou « Fin d’été » ? Cette période correspond exactement à celle que nous vivons en ce moment. Peut-être certains se souviennent de cette chanson de nos grands-mères, qui l’évoquait joliment : « Colchiques dans les prés, fleurissent, fleurissent, colchiques dans les prés, c’est la fin de l’été. »

Nous voilà fin août : certains d’entre nous ont repris le collier, et pour beaucoup d’autres il y a dans l’air comme une senteur de fin de vacances, avec la rentrée scolaire imminente… Les en-fants reviennent de vacances et leurs parents – ou grands-parents –entament la chasse aux fournitures scolaires.

Raisins mûrs (Photo Renaud Cherel)
Dans la nature, beaucoup de signes nous annoncent un changement : le temps est plus variable, parfois très chaud et ensoleillé, parfois pluvieux ; les nuits sont plus fraîches et les jours plus courts ; les arbres commencent à se parer des couleurs automnales. Les jardins potagers donnent leurs plus belles récoltes ; dans les champs, les tournesols brunissent et les maïs blondissent. Les raisins mûrissent sur les coteaux et nous ravissent de leurs tons mordorés ou bleutés. Les vendanges se préparent, elles ont même commencé dans les régions les plus septentrionales. La récolte des pêches tire sur sa fin tandis que celle des prunes commence… Les passereaux se rassemblent en chapelets sur les fils électriques, se préparant à la migration vers des cieux plus cléments. Les marronniers se déplument et bientôt les bogues vont s’ouvrir pour en libérer leurs marrons luisants que les enfants ramasseront.

La fin d’été, c’est le moment de la récolte des résultats de nos efforts. Dans la tradition chinoise, c’est le temps de la maturation et du pourrissement : regardez comme un fruit parfaitement mûr commence à pourrir très rapidement si on le laisse sans prendre de précautions particulières de conservation, ou sans le consommer. Si nous ne les récoltons pas, les fruits de notre travail risquent d’être perdus.

La « fin d’été » peut être aussi comprise comme une phase dans les cycles de notre vie. Cette phase – qui ne tombe pas forcément à la fin du mois d’août –, nous avons l’occasion de la traver-ser vers la fin d’une activité de notre vie, d’une mission, d’un séjour. Cette phase peut être asso-ciée à des mots comme : récolter, donner, recevoir, goûter, apprécier...

Cette « fin d’été » est d’autant plus importante dans notre société actuelle que l’on a souvent tendance à passer d’une expérience à la suivante, d’un travail à un autre, sans finalement récolter tous les fruits de ce que nous avons accompli auparavant.

La rentrée, nous la vivons souvent comme une course. Prenons donc cependant un tout petit peu de temps de récolter, savourer, goûter les fruits de ce que nous avons vécu, entrepris, réalisé avant de nous lancer dans de nouvelles entreprises !

Renaud CHEREL


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    Eté

samedi 23 octobre 2010

Relation de couple : fragile !

Dimanche dernier, ma femme et moi sommes allés avec faire une promenade dans le bois de Saint Cloud. Les longues allées de marronniers sont prématurément roussies par les attaques de mineuse, cette méchante chenille qui détruit les feuilles de marronniers depuis une dizaine d’années, et nous marchons sur un tapis de feuilles mortes. En revenant, nous croisons des parisiens qui regagnent leurs voitures pour rentrer chez eux. Je suis frappé par l’allure d’un couple, une petite jeune femme vêtue d’un sweater et d’un jean moulant qui mettent en valeur sa très jolie silhouette, au côté d’un grand gaillard athlétique habillé d’un survêtement bleu très seyant. Je me fais intérieurement la réflexion : « Quel beau couple ! Ces deux là ont l’air de bien aller ensemble… »

Je les vois qui se dirigent vers une moto, et l’homme entreprend de déverrouiller l’antivol, tandis que la jeune femme ouvre une des sacoches arrière pour se saisir d’un casque de moto. Celui-ci lui glisse des doigts et tombe avec un bruit mat sur le sol tapissé de feuilles. Aussitôt, l’homme se tourne brusquement vers elle et se met à la tancer vertement, tandis qu’elle baisse du nez sans rien répliquer : « Espèce d’idiote ! Tu ne peux pas faire attention, non ? Quelle conne cette fille ! »

Exit le couple harmonieux que j’avais dessiné dans mon imagination ! Je me dis que ces deux là ne sont peut-être pas si bien partis que je ne le croyais… Pourquoi tant de violence pour une broutille ? Ce casque conçu pour subir des chocs ne doit pas être bien abîmé par une chute dans les feuilles mortes… Par contre, la dignité de cette jeune femme, elle, a probablement été écornée par cette humiliation en public…

Trois réflexions me viennent à propos de cette anecdote :

En voyant ce joli couple, j’ai projeté sur lui une image idéale, et les faits m’ont détrompé. Combien de fois interprétons-nous ce que nous percevons, et reconstruisons-nous dans notre imagina-tion un monde qui n’est pas la réalité ?

Quelle histoire personnelle ce jeune homme a-t-il vécue pour être si violent à l’encontre de sa jolie compagne ? Je ne le saurai jamais ; mais j’ai tendance à penser que la chute du casque n’était qu’un prétexte… nos colères et nos agacements sont d’abord le produit de notre propre histoire avant d’être l’effet du comportement d’autrui.

Inversement, pourquoi la jeune femme s’est-elle montrée si passive face à lui ? Ce n’est probablement pas la première fois qu’elle a cette attitude. Il semble bien que ce couple soit entré dans un jeu, dans lequel elle joue le rôle de la victime et lui celui de bourreau. Ce jeu est suffisamment bien rôdé pour qu’ils ne soient pas conscients de le jouer en public.

La plupart de nos relations sont plus fragiles que nous ne croyons… Ne méritent-elles pas qu’on les soigne un peu mieux ?

Renaud CHEREL


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    Masculin / Féminin

dimanche 17 octobre 2010

Les vacances

Pour un certain nombre d’entre nous, l’été est synonyme de vacances. Mais c’est quoi, au juste, les vacances ? Ce n’est que tardivement, depuis 1936, que les vacances ont été comprises comme un temps de repos accordé légalement aux salariés. Vacances vient du latin vanus, « vide », « sans consistance ». On parle par exemple de vacance d’un poste : sans titulaire, il est à pourvoir. Ce mot vacances ne dit pas positivement ce qu’il est ; il désigne simplement un manque. Comme le noir est l’absence de couleur, les vacances sont la cessation des occupations habituelles, la suspension des obligations ordinaires. En revenant à ce sens premier, on pourrait comprendre les vacances comme une période où l’on fait le vide, le vide des préoccupations, des soucis et des ennuis qui nous assaillent quotidiennement.

Mais la nature a horreur du vide, dit-on. Une fois ce vide réalisé, avec quoi le remplir? C’est là toute la question ! Les uns remplissent leurs vacances de nouvelles activités, élargissant ainsi leurs horizons ou donnant plus de place à leur créativité ou aux besoins du corps. Mais ils peuvent alors se retrouver avec des agendas aussi lourdement chargés que pendant le reste de l’année, générant de nouvelles préoccupations, de nouveaux soucis, de nouvelles tensions !

D’autres ne font rien ou très peu de choses, se laissant bercer par un rythme plus lent et plus reposant. Mais de cette absence de préoccupations, de ce vide, de cette vacance de l’esprit, naît aisément l’ennui. Et certains d’entre nous se retrouvent seuls pendant cette période : souvent pour eux, vacances riment avec solitude et ils en viennent à regretter les périodes d’activité intense du reste de l’année, finalement plus pleines et plus intéressantes.

Sieste en montagne (Photo Renaud Cherel)
C’est donc à chacun de trouver son juste équilibre, son rythme propre, pour remplir cette vacance, ce vide, compte tenu de son tempérament et des contraintes qui sont les siennes. Et ce choix-là ne dépend pas forcément des ressources financières dont on dispose. Ainsi Marthe, qui dispose d’un revenu confortable, s’offre chaque année un voyage organisé à l’étranger ; et pourtant cela ne la satisfait pas : elle a du mal à nouer des contacts avec des gens qu’elle ne connaît pas, et de retour chez elle, elle s’ennuie ferme et attend la rentrée avec impatience. A l’inverse, Sylvie s’est très bien arrangée avec son petit budget : elle ne peut s’offrir de longs voyages, mais elle organise avec quelques amies des sorties locales : il y a tant de choses à découvrir dans sa ville ! Quentin, lui, s’est offert l’année dernière un petit stage logé chez l’habitant, qui combinait artisanat (poterie) et découverte de la région, à un rythme tranquille qui lui convenait parfaitement.

Comme pour les autres domaines de l’existence, chacun de nous possède en soi les ressources nécessaires pour profiter à plein des opportunités de vie que la période des vacances peut apporter, que l’on soit seul, en couple, en famille ou avec des amis. Mais encore faut-il en prendre conscience et pouvoir y accéder.

Renaud CHEREL



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mardi 12 octobre 2010

Eté

Lundi 21 juin, c’était le solstice d’été, qui correspond dans nos régions au jour le plus long de l’année – et par conséquent à la nuit la plus courte – et qui marque le premier jour de l’été. Le mot solstice vient du latin sol, soleil et stare, s’arrêter : en effet, c’est le moment de l’année où le soleil, étant monté chaque jour à midi de plus en plus haut dans le ciel, semble s’arrêter avant de redescendre. Cette particularité astronomique avait été déjà observée par nos lointains ancêtres qui la célébraient par de grandes fêtes de la fertilité et de l'abondance, en allumant de grands feux purificateurs symbolisant la lumière du soleil estival. Cette fête a été reprise par la tradition religieuse des feux de la saint Jean, allumés pendant la nuit du 24 juin.

Cette rubrique sur l’été était destinée à être éditée lundi dernier, mais la fraîcheur des températures m’a incité à la repousser d’une semaine. Et voilà que les caprices du climat nous ont fait brutalement entrer dans la saison du « beau temps », de la chaleur et du soleil qui nous distribue le plein d’énergie… Certains d’entre nous profitent de cette période pour partir en vacances ailleurs, d’autres restent sur place, d’autres encore ont des activités saisonnières et travaillent davantage. Quelle que soit notre occupation, rien ne nous empêche d’accueillir l’été avec tous nos sens, comme nous l’avions fait pour le printemps.

- Ouvrir grand les yeux pour contempler la beauté des paysages qui nous seront donnés de traverser au gré de nos déplacements. Le bleu azuréen du ciel, les nuances infinies de vert et de bleu de la mer, l’or des plages ou bien, si nous allons en montagne, le dessin des pics et des sommets, le vert profond des forêts, l’argent des cascades et le blanc des glaciers… Et si nous restons chez nous, nous pouvons observer notre environnement familier avec un œil neuf.

- Écouter les chants des oiseaux et le pépiement des petits sortis du nid, ou, à la plage, le clapotement des vagues qui déferlent sur la grève, le doux bruissement du vent qui provoque des friselis dans l’eau… Me délecter de l’accent du Sud ou de celui de ce touriste anglais qui parle un français improbable.

- Enlever ses chaussures et goûter la délicieuse sensation de marcher pieds nus dans l'herbe ou le sable. Ressentir la caresse du vent, la torpeur de l’air de l’après-midi ou la douceur de celui du soir. En vacances, quel bonheur de se réveiller dans des draps tout frais, de s’étirer comme un félin et de se rendormir, le sourire aux lèvres !

Sculpture d'un poisson sur  la plage (Photo Renaud Cherel)
- Humer les parfums des fleurs d’été, l’arôme des lis et des roses, les fragrances des seringats et des chèvrefeuilles, ou les senteurs des plantes aromatiques : sarriette, romarin, lavande… les odeurs de grillades au barbecue, les effluves plus âcres des sardines grillées. Les exhalaisons d’herbes coupées et de foins qui sèchent au soleil.

- Goûter les fruits de l’été, les melons et les pastèques, savourer les abricots, les pêches et brugnons, déguster les fraises et framboises. Sans oublier les légumes frais, haricots et petits pois, aubergines et poivrons…

Bon été !

Renaud CHEREL



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