Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

mardi 29 novembre 2011

Guérir - guérison active et guérison passive

Adeline est soulagée : « Mon fils est guéri de la blessure qu’il s’était faite au genou. C’est incroyable comme il a cicatrisé vite ! » -« Ah, dit Louis, je dois beaucoup à mon médecin de famille qui m’a guéri d’une vilaine bronchite qui traînait depuis des mois… »

En français, la différence entre guérison active et passive n’existe pas et c’est le même mot qui recouvre les deux nuances : ont dit indifféremment « je suis guéri par le médecin », et « ma maladie est guérie ».
En anglais, on dispose de deux mots pour dire guérir : to cure et to heal. Même si chacun de ces deux mots peut être utilisé au sens actif ou passif, on préfèrera to cure pour exprimer qu’on agit pour que la maladie guérisse, tandis que to heal apporte une nuance plus passive, désignant le fait qu’une blessure ou une maladie est en processus de guérison.

Cette différence entre les deux langues me paraît intéressante, car elle dit quelque chose sur l’approche actuelle de la guérison : en effet, l’anglais est aujourd'hui le véhicule de notre culture basée sur l’efficacité et la performance, soumises à des contraintes économiques. L’approche officielle de la notion de guérison adopte donc les catégories plus nettes de la langue anglaise plutôt que les nuances de la langue française où le sens actif et le sens passif s’interpénètrent davantage pour laisser plus de place à l’interprétation individuelle.

- Guérir pourquoi ?
On peut penser a priori que la guérison d’une blessure ou d’une maladie est un processus purement physiologique qui n’est pas ou peu influencé par la volonté de la personne. Pourtant, l’expérience montre que les choses ne sont pas si simples et que le moral de la personne influence fortement le processus de sa guérison. La volonté de guérir représente une force d’auto guérison qui vient s’ajouter aux autres moyens employés dans le traitement.

Mais tout le monde ne veut pas forcément guérir. Il peut arriver chez certaines personnes que la maladie soit un moindre mal, une façon de se protéger d’autre chose. Et dans ce cas-là, pourquoi la personne aurait-elle envie de guérir, si cela l’oblige à enlever cette protection ?

- Guérir de quoi ?
Sculpture "Sortir des griffes de la maladie"
(Irlande - Photo R. Cherel)
Voilà bien la question : nos blessures et nos maladies ne sont pas que des blessures du corps. Il est des blessures intérieures plus douloureuses encore que celles ressenties dans notre chair. Dans mon expérience de coach, il m’arrive de rencontrer des personnes dont les blessures intérieures influencent tous les aspects de leur vie, que ce soit dans le domaine privé ou professionnel. Par rapport à ces blessures-là, on peut parler de possibilité de guérison intérieure. Comme les guérisons du corps, les guérisons intérieures peuvent revêtir une multitude de formes ; dans certains cas, ce peut être un processus lent et progressif ; mais dans d’autres, c’est un phénomène quasi instantané, une sorte de retournement intérieur.

« Pour guérir, il faut rêver que l’on peut guérir. » Edouard Zarifian, psychiatre.

Renaud CHEREL


Voir aussi dans ce blog :
    Dedans, dehors
    Question de référence
    Guérir de l'abandon

Liens externes : 
    Entretien avec Edouard Zarifian
    Entretien avec le Dr Olivier Soulié

Bibliographie :
Dr Olivier Soulier : Histoires de vies, Messages du Corps, éd. Sens et Symboles, Nantes, 2007.
Médecin homéopathe et acupuncteur, le Dr Soulier livre ici une synthèse de ses découvertes après avoir écouté de très nombreuses histoires de vies racontées par ses patients. Il résume dans cet ouvrage les résultats de sa lecture symbolique des pathologies, qui permettent au lecteur de mieux se comprendre et mieux décrypter ses troubles et ses douleurs. Comme il le dit lui-même dans son introduction : "Les codes des maladies et les codes de nos comportements sont des propositions de sens pour permettre à chacun d'avoir une aide dans la compréhension de sa vie et de ses maux." 

jeudi 24 novembre 2011

Exprimer et libérer sa créativité

Comme je le disais dans le message précédent (voir Créativité), nous avons tous un potentiel de créativité, mais savons-nous l’exprimer ? Certains d’entre nous s’avèrent être très créatifs, d’autres moins. Voici quelques pistes pour vous aider à libérer la créativité qui (peut-être) sommeille en vous.

Un environnement favorable

Nous sommes souvent pris par la lourdeur et la répétitivité du quotidien. Pour accéder à votre propre créativité, que ce soit pour réaliser une œuvre artistique ou pour vous livrer à une séance de brainstorming, il importe de lui réserver un espace, physiquement et mentalement : un lieu, un temps, une attitude d’esprit.
Tag sur un mur de Bahia - Brésil (Photo Renaud Cherel)

Le lieu : l’inspiration vient souvent à l’occasion d’une sorte de rêverie éveillée ; pour certains, celle-ci sera stimulée en contemplant de beaux paysages ou par le spectacle de la vie ; pour d’autres, ce seront les émotions ressenties dans certains environnements ; pour d’autres enfin, ayant la capacité de se retirer en soi facilement, le lieu importe peu.
Le temps : réservez-vous des temps spécifiques pour laisser libre cours à votre imaginaire, que ce soit par des moments de pause entre deux tâches, ou dans la trame même de votre activité si vous faites profession de créateur.
L’attitude : il est essentiel de se situer dans une attitude de non-jugement. En séance de créativité en groupe, cette règle est extrêmement importante. Le non jugement est alors accompagné de respect et de confiance, chacun restant à l’écoute des autres. En effet, le jugement tue la créativité ; les enfants, plus spontanés que les adultes, sont souvent plus créatifs.

Cassez vos habitudes
Rien de tel que de rompre avec vos habitudes pour stimuler votre créativité : en changeant de perspective, en prenant du recul, vous pouvez voir la réalité autrement. Il s’agit de répondre à la question « Et si je changeais cela ? » Une façon de pratiquer cet exercice est de choisir un inconnu aperçu dans la rue ou ailleurs et en imaginant sa vie : « si j’étais lui ou elle, quelle serait ma vie ? » Le fait de se mettre à la place d’un autre peut permettre de se libérer de limites que l’on se met à soi-même.

Donnez-vous des contraintes
À l’opposé, et paradoxalement, le fait de se donner des contraintes peut stimuler la créativité : c’est ainsi que l’art poétique, en cumulant des exigences telles que la rime ou le nombre de pieds par vers, a permis de faire émerger des chefs-d’œuvre. On peut trouver des exemples semblables dans le domaine de la peinture ou de la musique. Donnez-vous donc des contraintes, à condition bien sûr que ces contraintes soient librement consenties et intégrées !

Faites-vous confiance          
Vous êtes dans un domaine subjectif, alors faites confiance à votre propre ressenti ! Et si le résultat ne vous donne pas satisfaction, donnez-vous droit à l’échec : n’hésitez pas à jeter au panier et recommencez sans pour autant perdre confiance. Les grands créatifs ont produit beaucoup d’œuvres, mais ils en ont éliminé beaucoup aussi. Peu à peu vous gagnerez en estime de vous-même et pourrez affronter la critique de votre œuvre sans pour autant vous sentir déstabilisé(e).

Renaud CHEREL


Voir aussi dans ce blog :
    Créativité
    10 outils pour réduire le stress : écouter, créer, demander
    Poème d'été : La magie des mots
    Néoneurones
    Développer son imagination

Liens externes :
    le blog Fresques murales  de Renaud Cherel
    Wikipédia
    Créativité au travail

lundi 21 novembre 2011

Créativité

Lorsqu’elle fait la cuisine, Nolwenn ne se contente pas d’appliquer des recettes trouvées dans un livre ; elle innove sans cesse. Elle a une grande facilité d’invention pour créer de nouveaux plats, pour associer des goûts et des saveurs inédites, pour concevoir de nouvelles recettes culinaires. « J’adore sortir des sentiers battus, explique-t-elle, je regardais ma grand-mère lorsque j’étais petite, c’est elle qui m’a initiée… » 

Claire travaille dans le service marketing de son entreprise, où elle apporte une réelle valeur ajoutée grâce à son inventivité. Émettrice d’idées, sans cesse dans un bouillonnement de projets à lancer, elle s’ennuie très vite à gérer les détails : elle donne toute sa mesure dans une équipe où d’autres ensuite assureront le fonctionnement au quotidien.

Gilles, chef d’entreprise, est davantage dans l’action et la stratégie : il a une capacité à réagir en fonction de l’environnement changeant de l’entreprise, à prendre la bonne décision et à la mettre en œuvre immédiatement. Plus d’une fois, face à un concurrent, il a imaginé une action inattendue qui lui a permis de gagner un marché, alors que la situation ne semblait pas en sa faveur, Sa créativité est opérationnelle, concrète, et produit des résultats facilement mesurables.

Guy est artiste peintre ; sa créativité artistique est alliée à une grande réceptivité. Sensible aux couleurs et aux formes, il travaille très vite à partir d’impressions et d’émotions qu’il traduit en feux d’artifice colorés sur de larges aplats de couleurs vives. Il réalise des œuvres très personnelles de grande taille qui suscitent l’appréciation du public.

Il existe des centaines de définitions de la créativité ; je vous propose celle-ci, tirée de Wikipedia : « Opérationnellement, la créativité d'un individu ou d'un groupe est sa capacité à imaginer et produire (généralement sur commande en un court laps de temps ou dans des délais donnés), une grande quantité de solutions, d'idées ou de concepts permettant de réaliser de façon efficace puis efficiente et plus ou moins inattendue un effet ou une action donnée. »

Nous avons tous en nous potentiellement la capacité de créer, de faire du nouveau, car c’est vraiment une caractéristique primordiale de la vie. Pourtant, cette capacité s’exprime plus ou moins facilement selon les individus ; certains sont très doués et se montrent très créatifs alors que pour d’autres, ce n’est pas une aptitude spontanée.

Tag à Joao Pessoa - Brésil (Photo R. Cherel)
Comme l’illustrent les quelques exemples cités, notre créativité peut s’exprimer dans des domaines extrêmement différents. Je crois que nous avons tout à gagner à stimuler cette capacité de création que nous possédons : cela ne peut que contribuer à enrichir notre vie et celle des autres. Si j’ai l’impression d’être trop enfermé dans la routine, c’est peut-être le moment de solliciter ma créativité. Alors, quel est – quel pourrait être – mon domaine de créativité ? Comment puis-je trouver des occasions, dès aujourd'hui, d’exercer ma créativité personnelle ?

Renaud CHEREL


Voir aussi dans ce blog :
    Comment exprimer et libérer sa créativité ?
    Nos mains

lundi 14 novembre 2011

Finitude : nous sommes des êtres finis

La poupée de Pauline gît par terre, démantibulée. « Cassée ! » s’exclame Pauline, qui vient apporter les restes à sa mère pour qu’elle la répare, qu’elle la reconstitue comme avant. Mais ce n’est pas possible, la poupée est irréparable. Pauline se réfugie en pleurs dans les bras de sa maman : elle réalise qu’elle ne pourra plus jouer avec sa poupée, c’est fini.

Ce matin, en ouvrant la porte de la cage, John est intrigué : son hamster est immobile et ne réagit pas quand il le touche. « Papa ! » appelle-t-il, « viens voir ! Mon hamster, je sais pas ce qu’il a, il bouge plus… » Son papa lui explique que son hamster est mort, il était très vieux, il est arrivé à la fin de sa vie. John est très triste et ne comprend pas : « Il était pas vieux, il était plus jeune que moi… »

Enfants, nous nous sentons immortels, impérissables. C’est progressivement que nous prenons conscience de notre finitude, en nous confrontant à la disparition d’objets ou d’êtres chers, et en écoutant ce qu’en disent nos parents ou des gens de confiance. Et cette prise de conscience se poursuit probablement toute notre vie : même en tant qu’adultes, nous n’aurons sans doute jamais fini de nous interroger sur cette idée. Oui, tout s’use, tout se dégrade, tout a une fin, même les choses qui paraissent les plus durables. Même la montagne que j’ai admirée lors de cette excursion pendant les vacances et qui m’a tant impressionné par ses dimensions, cette montagne va disparaître un jour et ne sera plus que poussière. Oui, un jour tous ceux que j’ai connus disparaîtront. Oui, moi aussi je suis un être fini, mortel, un jour je disparaîtrai de ce monde et à mon tour je ne serai que poussière.

En même temps, l’on peut dire en un sens que c’est justement cette conscience de notre finitude qui fait de nous des êtres humains : les spécialistes considèrent que le caractère humain est attribué aux populations qui pratiquent les rites funéraires.

Tag à Joao Pessoa - Brésil  (Photo Renaud Cherel) 
" Je comprends que l'espace est une totalité à dévoiler."
Dans notre société qui cherche par tous les moyens à nier la mort, à la cacher, à l’éloigner de nous, la tradition demeure de penser aux disparus en cette période de l’année. Que nous soyons croyants ou non, il est bien, me semble-t-il, d’avoir choisi ce moment du cycle naturel des saisons, où l’été s’en est allé et où l’hiver n’est pas encore installé, pour nous inviter à considérer notre finitude. Et dans tous les cas, la conscience de notre propre finitude peut s’accompagner de sentiments positifs : profitons de ce qui nous est donné à vivre aujourd'hui, vivons pleinement notre vie. Ne gaspillons pas les biens – qui ne sont pas infinis – dont nous disposons, rendons ce qui nous a été donné. Prenons soin de l’héritage que nous lèguerons à ceux qui nous suivent : notre finitude même nous donne la responsabilité de leur transmettre les valeurs, les richesses et les ressources dont nous avons nous-mêmes bénéficié.

Renaud CHEREL


Voir aussi dans ce blog :
    Les étapes du deuil
    Nous sommes mortels
    Date de péremption
    Souviens-toi que tu vas mourir


Liens externes 
    Blog de Bernard Romain

mardi 8 novembre 2011

Communication non défensive

Nous avons vu la dernière fois (voir Sur la défensive") comment notre attitude défensive pouvait détériorer notre relation avec les autres. Je vous propose ici cinq attitudes permettant de mettre en place une communication non défensive.

Cordiale méfiance ! (dessin R. Cherel)
Prendre du recul
En prenant du recul, Fabienne va réaliser qu’elle aussi est tendue car elle a été un peu énervée par des réflexions entendues à la crèche en reprenant sa fille. Elle se rend compte qu’elle a interprété les paroles de Denis et s’est sentie visée. Quand nous prenons du recul par rapport à la situation, nous la mettons en perspective. Nous mettons temporairement de côté nos différences, tout en restant disposés à les reprendre ultérieurement. Prendre du recul implique de prendre un minimum de temps pour réfléchir, réduire la tension, et laisser nos émotions se poser – mais cette démarche peut être aussi très rapide.

Montrer de l’empathie
Fabienne se met à l’écoute de Denis, qui semble avoir passé une dure journée à son travail, et qui paraît harassé. Peut-être qu’il n’était pas en train de l’accuser, mais d’exprimer sa fatigue ? Se mettre en empathie, c’est se mettre figurativement à la place de l’autre personne. Cela se traduit dans notre langage non verbal (nos gestes, notre attitude corporelle) qui devient moins tendu, plus fluide. Cette position va permettre à l’autre personne de limiter son attitude défensive parce que nous reconnaissons ce qu’elle ressent.

Poser des questions
Fabienne demande à Denis : « Alors, comment ça s’est passé, cette grosse réunion avec les clients ? » Fabienne pose une question ouverte, elle laisse à Denis la possibilité de dire ce qu’il a envie de dire. Quand nous lui posons des questions, nous découvrons les soucis de l’autre personne. Poser des questions nous permet de nous concentrer sur notre relation plutôt que sur notre désaccord. Il est important d’écouter soigneusement et de donner à l’autre personne notre attention complète.

S’ouvrir
Après avoir écouté Denis, Fabienne lui partage ce qu’elle a vécu de son côté, son agacement quand elle a repris leur fille à la crèche, qui s’ajoutait à la tension de la journée. Quand nous nous ouvrons, nous exposons nos sentiments, nos besoins et nos buts à l’autre personne. Nous pouvons faire ceci en disant « je » pour décrire nos émotions, l’événement qui a créé le problème, et son impact réel.

Différencier la personne de ses actes
Quand Fabienne s’exclame : « Je ne suis pas ta boniche ! » elle mélange ce qu’elle fait et ce qu’elle est. Et si elle ajoute : « Tu n’es qu’un égoïste ! » elle juge la personne de Denis et non son comportement ; elle l’enferme dans un personnage dont il pourra difficilement sortir. Il est important de différencier la personne et son comportement, ses actes ; de la même façon, regardons notre activité comme quelque chose que nous faisons plutôt que ce que nous sommes. Cette attitude nous permettra de sortir de la nécessité de répondre sur la défensive et va nous donner davantage de liberté, à nous-mêmes et aux autres.

Renaud CHEREL


Voir aussi dans ce blog :
    Sur la défensive
    Pourquoi la violence ?
    Toujours et jamais
    Les conflits : comment les gérer ?
    Médiation
    Concession ou compromis?
    Pratiquer la bienveillance

Liens externes :
    www.cmontmorency.qc.ca/~fpicard/410-550/communicationnd.doc


Bibliographie : 
Marshall B. ROSENBERG : Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) - Introduction à la communication non violente, éd. La Découverte, Paris 2010 (1e édition 1999)

Marshall B. Rosenberg, docteur en psychologie clinique, élève de Carl Rogers, et le fondateur du Center For NonViolent Communication.  Fruit d'une expérience personnelle et de nombreuses années de mise en pratique, son livre nous présente une méthode en quatre points, simple dans son principe mais très puissante si nous arrivons à la mettre en oeuvre, qui nous permet d'améliorer radicalement nos relations avec les autres. 

mercredi 2 novembre 2011

Sur la défensive

Championnat d'escrime
Denis ouvre la porte du frigo et soupire : « Une fois de plus, il n’y a plus de jus de fruits ni aucune boisson fraîche dans cette baraque ! Moi qui voulais me détendre un peu devant la télé après une rude journée de travail… » Fabienne lui rétorque du tac-au-tac :             
-« Non, mais, je ne suis quand même pas ta boniche ! Si Monsieur veut être approvisionné, il n’a qu’à faire les courses lui-même ! »   
-« Hé ! Du calme, je ne t’ai rien dit ! Je ne peux pas faire une observation sans que tu me voles dans les plumes ! Y’en a marre !... » C’est parti, Denis et Fabienne se disputent pour une broutille, comme cela leur arrive souvent.

Marie, vendeuse dans un magasin d’article de sport, se fait agresser verbalement par un client qui ramène un vélo d’appartement : « Vous avez vu ce que vous m’avez vendu ? Le boîtier ne marche pas, c’est de la m… ! Mademoiselle, vous devriez avoir honte de vendre ça. Vous êtes complètement nuls dans cette boîte ! » Marie réagit prestement en esquivant le problème :           
-« Monsieur, ça ne me concerne pas. Allez voir le service après-vente, c’est à l’autre bout du magasin. » Le monsieur insiste mais Marie l’ignore en se tournant vers un autre client.

Jean-Julien est responsable de rayon dans une grande enseigne de bricolage. Il a eu un entretien difficile avec son chef : -« Vous n’avez pas obtenu les objectifs fixés pour le mois dernier. » Jean-Julien se sent écrasé et ne sait que répondre.        
-« Je suis désolé, Monsieur, je… »    
-« Ça ne peut pas durer ; il me faut des résultats, vous m’entendez ? »      
Jean-Julien se sent nul, et commence à craindre pour son emploi, d’autant plus que son chef ne cesse de le critiquer. Alors qu’il est conscient du manque de moyens matériels mis à sa disposition, il a décidé de faire plus d’heures pour essayer de compenser, tout en se disant qu’il n’y arrivera jamais.

Quel est le point commun entre ces trois situations ? C’est que les protagonistes sont sur la défensive. Dans la vie professionnelle ou privée, il peut nous arriver de nous sentir agressés, et cela nous amène à réagir par une réaction de défense. Selon notre caractère et le contexte, nous pouvons répondre par la contrattaque, par la fuite ou par la soumission. Mais dans tous les cas de figure, on peut se poser la question : la stratégie choisie était-elle la mieux adaptée ?

Les raisons qui nous amènent à réagir défensivement peuvent être d’origine externe, par exemple la critique émise par une autre personne ; mais aussi d’origine interne : l’idée – fondée ou non – que la critique s’en prend à nous en tant que personne et non à nos actes. Les faits extérieurs, nous ne pouvons pas les changer ; mais nous avons le pouvoir de changer notre attitude intérieure par rapport à ces faits.

Renaud CHEREL


Voir la suite : Communication non défensive

Voir aussi dans ce blog :
    Les conflits : comment les gérer
    Les mécanismes de défense psychologique
    Toujours et jamais
    Destructivité
    L'écorce des arbres

Bibliographie: 

Marshall B. ROSENBERG : La communication non violente au quotidien, éd. Jouvence, Genève, 2009, 91 pages. 

Dans ce petit fascicule, Marshall Rosenberg résume la méthode, devenue un outil utilisé dans le monde entier, qui permet d'entretenir en toutes circonstances une communication fluide entre les personnes et d'accroître la qualité de la relation dans le respect des différences mutuelles.