Première étape : il s’agit de concentrer mon attention
sur la personne qui s’exprime, et donc de mettre de côté mes propres besoins et
préoccupations. Je vais alors mettre en œuvre la perception la plus large possible
de ce qui est émis par mon interlocuteur : non seulement le contenu verbal
de ce qu’il exprime, mais aussi le volume et le ton de sa voix (le paraverbal)
ainsi que ses mimiques et sa gestuelle (le non verbal). Enfin, je vais prendre
en compte le contexte dans lequel s’inscrit cette communication : une personne
ne s’exprime généralement pas de la même manière en public qu’en privé, dans un
environnement stressant ou au contraire détendu.
Seconde étape : comprendre ce qui a été dit ou exprimé.
Je n’entends pas aussi bien dans le brouhaha d’une foule que dans une pièce
calme, et je risque de perdre des éléments d’information, diminuant mes chances
de comprendre parfaitement mon interlocuteur. Par ailleurs, je m’assure de la
signification des mots qu’il utilise, a fortiori s’il s’exprime dans une langue
étrangère. Même en français, le sens des mots peut varier selon les locuteurs,
ce qui peut parfois amener à des contresens. À ce stade, il est utile d’opérer
un retour d’information, en restituant à mon vis-à-vis ce que j’ai compris de
ce qu’il vient de dire. D’où l’intérêt de la reformulation, dont le sujet a
déjà été traité dans une lettre précédente. Précisons seulement que la reformulation,
pour être efficace, va prendre en compte à la fois les mots prononcés par l’interlocuteur
et son langage non verbal, tout en le laissant libre de sa réponse et de son cheminement.
Troisième étape : bien interpréter. Muni des informations
et indices précédents, je peux être en mesure d’entendre ce que je pense être le
véritable message derrière la façade de ce qui est dit. Il y a là évidemment une
part d’interprétation : à travers son rire un peu forcé, j’entends que
telle personne est en réalité au bord du désespoir. Face à telle autre qui me
dit que tout va bien alors qu’elle se tord les mains, je discerne une certaine
souffrance. Cette capacité d’interprétation juste n’est pas l’apanage de quelques
personnes très douées, mais peut être cultivée par tout un chacun, notamment en
utilisant la reformulation. Pour que cette interprétation soit la plus fidèle
possible, il me faut lâcher prise de mes propres opinions et jugements pour
donner place à la personne qui parle. Et si, m’ayant entendu reformuler ce qu’elle a dit, la personne
me répond : « Non, ce n’est absolument pas cela que je voulais dire »,
c’est une excellente occasion pour moi de corriger et d’améliorer ma façon d’interpréter.
Dernier point, et non des moindres : il y a des moments
où je ne suis pas en état d’écouter l’autre, parce que fatigué ou envahi par d’autres
émotions. Dans ce cas, pourquoi ne pas le signaler en toute simplicité à mon
interlocuteur, en prenant rendez-vous à un autre moment clairement défini ?
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Renaud CHEREL
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