L’humilité ne se limite pas à la modestie, qui n’en est que
l’habit social ; être humble ne se réduit pas à me montrer aimable, poli
ou discret sur mes succès. Je peux très bien être humble intérieurement tout en
étant capable de tenir ma place socialement et de faire preuve d’autorité si la
situation l’exige. À l’inverse, je peux très bien me montrer en apparence modeste
et respectueux, tout en nourrissant des sentiments négatifs et en m’estimant intérieurement
bien supérieur à mes interlocuteurs.
La vraie connaissance de soi aboutit à l’humilité : me connaissant, j’ai une perception lucide de ce que je suis réellement et je peux regarder d’un œil égal mes qualités et mes défauts, mes points forts et mes faiblesses. Je peux considérer sereinement ma place dans le monde sans être écrasé par ce constat : je ne suis qu’un individu parmi plus de sept milliards d’habitants d’un grain de poussière perdu dans l’univers ; et en même temps, je suis un être unique et merveilleux.
Ainsi cultivée, l’humilité contribue à mon bien-être psychique
mais aussi à ma progression éthique et spirituelle en me permettant de me
rapprocher de la vérité. Contrairement à l’orgueil, l’humilité me permet de
redevenir moi-même et de me rapprocher de la réalité. Je sais que je ne suis
presque rien, mais ce presque rien se tient debout, les pieds solidement plantés
dans le réel. Ainsi la vraie humilité est une force, elle est source de
confiance en soi et de dynamisme.
Comment faire pour cultiver l’humilité ?
Parmi les démarches possibles, celle utilisée pour la
communication non violente me paraît intéressante. La première étape consiste à
faire le constat de ce que je suis et de la manière dont je fonctionne, avec le
plus d’objectivité possible. C’est la mise en œuvre de l’observateur intérieur.
Dans cette démarche, les outils de connaissance de soi sont très utiles.
La seconde étape consiste à repérer en moi toutes les
manifestations de jugement et de mépris par rapport à autrui, pour les
questionner : qui suis-je pour juger l’autre ? Cela ne m’empêche en
rien de porter un jugement sur certains actes.
La troisième étape va être de prendre conscience des
émotions qui s’agitent en moi, jusqu’à pouvoir mettre des mots dessus. La
verbalisation est importante car elle permet de me réunifier en faisant
communiquer mes deux hémisphères cérébraux. Ces émotions correspondent probablement
à des manques que je ressens, à des besoins non satisfaits. Quels sont ces besoins ?
Quatrième étape : une fois ces émotions et besoins identifiés,
je suis plus à même de m’exprimer ou de me taire, de faire face aux critiques émises
par autrui et d’identifier celles qui me paraissent justifiées :
celles-là, je les accepte et j’en tire parti pour m’améliorer et progresser.
D’une manière générale, l’humilité me permet d’adopter l’attitude préconisée par Épictète : accepter les choses sur lesquelles je ne puis rien, agir sur celles qu’il m’est possible d’influencer ou de modifier, dans le sens d’un plus grand bien.
Tout cela, évidemment, constitue un long cheminement, le
chemin d’une vie.
Renaud CHEREL
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