Titus en habit de moine (Rembrandt) |
A contrario, l’absence d’uniforme dans certains contextes
peut renseigner sur le statut de la personne : par exemple, avez-vous
remarqué que, dans beaucoup de pharmacies, les employés (pharmaciens) étaient
en blouse blanche alors que le patron (pharmacien homme ou femme) était en
tenue de ville ? Quant à la fonction du vêtement pour l'intégration dans le groupe social, on peut la constater, parfois de façon caricaturale, à travers le
comportement des ados, qui ressentent impérativement le besoin de se conformer
aux codes vestimentaires de leur groupe…
Au fond, le vêtement est un moyen de communication
supplémentaire qui dit à l’autre un peu de ce que je suis, de mes goûts, de mes
humeurs aussi, à travers le choix des formes, des matières et des couleurs.
Mais comme tout les autres moyens de communication, il me sert aussi à cacher
certains défauts ou à altérer ce que je suis via mon apparence.
« L’habit ne fait pas le moine », dit-on. Est-ce
si sûr ? Je ne crois pas : la société qui nous entoure présente de
multiples exemples où, au contraire, l’habit – le vêtement, dit-on plus volontiers
aujourd'hui – fait le moine.
Tous ceux qui pratiquent une activité commerciale le savent
bien : la qualité de la tenue vestimentaire et sa cohérence par rapport à
l’image du métier exercé sont des facteurs importants dans l’aboutissement de
l’acte de vente, même s’ils ne sont pas les seuls. Un vendeur dont le vêtement
est en phase avec l’image du produit qu’il promeut – il n’arborera pas
forcément la même tenue selon qu’il vend des tracteurs agricoles ou des parures
de diamants – a toutes les chances d’en vendre davantage.
De même, les uniformes des pompiers, des hôtesses de l’air
ou des avocats contribuent positivement à l’image que l’on projette sur ces
personnes, indépendamment de leur personnalité propre. Et cet effet produit une
boucle d’auto-renforcement : si je sens que l’on projette sur moi une
image positive, je vais me sentir plus sûr de moi, plus entreprenant, et
j’aurai donc plus de chances de réussir ce que j’ai entrepris. De plus, en
portant un uniforme, je peux – mais pas forcément – me sentir à la fois plus
valorisé et plus responsable, avec une conscience accrue des valeurs collectives
représentée par ce vêtement.
Et vous, quels rapports entretenez-vous avec vos
vêtements ?
A qui feriez-vous davantage confiance ? |
Renaud CHEREL
Vous pouvez voir aussi dans ce blog des messages sur la même thématique :
Les plus beaux sont-ils les meilleurs ?La projection, mécanisme de défense
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