Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 8 septembre 2014

Équilibre entre idéal et réalité

Trouver le juste équilibre
Sans idéal, pas de passion, pas de charisme ni d’enthousiasme ; la vie alors risque de nous paraître terne, monotone, dénuée d’intérêt. Pire, nous risquons de nous concentrer sur ce qui ne va pas, sur la violence et la méchanceté des hommes, sur la cruauté de la nature ou son indifférence, et sombrer dans le désespoir. Il est donc parfaitement normal d’idéaliser certaines personnes, ou des lieux de notre enfance, ou d’autres choses encore. À l’inverse, comme nous l’avons vu semaine dernière, l’idéalisation trop forte d’un être, d’un objet, d’une idée peut nous exposer à terme à la déception, la frustration, voire nous entraîner dans la dépression, quand nous réalisons que cela n’était pas à la hauteur de nos attentes.

Comment alors garder un sain équilibre entre ces deux tendances, sans tomber dans un excès ni dans l’autre ? La psychanalyste Moussa Nabati propose de distinguer l’idéalisation saine, motivée par le désir, de l’idéalisation pathologique, motivée par le besoin vital. Il y a problème dès lors que j’idéalise excessivement un objet unique, et que mon univers tourne exclusivement autour de lui : en son absence, tout s’écroule, rien ne va plus, ma vie n’a plus de sens. 

Reprenons deux exemples de la semaine dernière :
Émilie investit complètement dans la relation amoureuse. Elle explique : « Je suis toujours en train d’essayer d’atteindre la relation parfaite, le partenaire idéal : cela me permettra de retrouver l’état originel de plénitude que j’ai l’impression d’avoir perdu. Le problème, c’est que je n’atteins jamais l’image idéale que j’ai en moi, ce qui me pousse à aller voir ailleurs, à chercher sans jamais trouver. J’en suis consciente, mais je ne peux pas m’en empêcher, je fonctionne comme ça… »

Les attentes d’Émilie sont tellement élevées que personne ne peut y correspondre : elle sera toujours déçue. Une façon pour Émilie de gérer la situation sera de porter davantage son attention sur la qualité de la relation, de chérir son couple, ce qui lui permettra de passer outre les imperfections inéluctables de son partenaire.

De son côté, Frédéric mise tout sur sa réussite professionnelle. Mais à lui seul, le travail ne pourra suffire à son bonheur : tôt ou tard, il risque de rencontrer des déceptions ou des revers, des collègues jaloux ou des supérieurs incompétents, ou un licenciement suite à des difficultés de l’entreprise... Et s’il a négligé les autres domaines de sa vie, il n’aura plus aucune ressource extérieure sur laquelle prendre appui. 

Peut-être Frédéric peut-il faire le point pour discerner si ce travail correspond vraiment à ce qu’il veut, ou bien s’il réalise à travers son métier le rêve d’autres personnes, comme ses parents ? Il cherchera aussi à définir ce qu’il recherche à travers son activité : reconnaissance, sécurité financière, pouvoir ? Il pourra alors légitimer cet élément : « Quelle est la valeur que je sers en poursuivant ce but ? Est-ce vraiment cela qui est important pour moi ? » Puis il placera cette valeur sur un horizon vers lequel tendre.


Renaud CHEREL


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