Nous avons vu semaine dernière que, s’il ne faut pas être
naïf, trop de méfiance nuit. La méfiance peut être salutaire pour une personne
faisant preuve de naïveté par manque d’expérience ou par excès d’optimisme.
Dans ce cas, la méfiance en début de relation peut indiquer l’évolution vers
une forme de maturité acquise au prix de quelques déconvenues. Mais un excès de
méfiance risque d’entraver notre vie relationnelle. Comment naviguer entre ces
deux pôles ? Voici quelques indications :
Éviter les a priori
Très souvent, dans nos interactions quotidiennes avec les
autres, nous confondons les faits avec l’interprétation ou le jugement que nous
portons sur ces faits. « Je ne crois que ce que je vois », entend-on
souvent ; mais l’observation montre que c’est bien souvent
l’inverse : je ne vois que ce que je crois. De la réalité, je ne retiens
souvent que les faits qui corroborent mon point de vue, mes a priori. Tous les
éducateurs le savent : l’enfant que l’on juge incapable aura plus de mal à
s’en sortir que celui sur lequel on a une première appréciation favorable. De
la même façon, le comportement de mes collègues de travail, de mes voisins ou
des membres de ma famille vis-à-vis de moi sera influencé par mon attitude. Je
pourrai améliorer le climat relationnel en me débarrassant de mes préjugés et
en acceptant de donner sa chance à l’autre.
Cerner la provenance de la méfiance
Souvent, le refus d’accorder sa confiance est lié à une
expérience antérieure malheureuse. En identifiant cet événement, j’éviterai les
généralisations et pourrai faire preuve de plus de tolérance et de souplesse
dans mes jugements à l’égard des autres. Le fait que je pense avoir été trahi
par telle personne dans le passé ne signifie pas que toutes celles qui lui
ressemblent auront le même comportement.
Évoquer le souvenir d'expériences positives
Il arrive que l’on rumine sur ses échecs, sur les situations
où l’on aurait pu mieux faire, et cela a tendance à nous enfoncer davantage
dans la méfiance. En me souvenant des expériences positives que j’ai vécues,
des rencontres qui m’ont fait du bien, je peux apprendre à relativiser, à voir
les choses plus positivement et à reprendre confiance en moi. Car le manque de
confiance dans les autres est souvent lié à un manque de confiance en soi.
Prudence plutôt que
méfiance
La prudence est l’attitude d’esprit d’une personne qui,
réfléchissant à la portée et aux conséquences de ses actes, prend des
dispositions pour éviter des erreurs, des malheurs possibles, s’abstient de
tout ce qu’elle croit pouvoir être source de dommages. À moi de régler peu à
peu mes blessures du passé : je peux développer cette nouvelle attitude,
une souplesse, une plus grande assurance en moi-même qui me permettra d’ouvrir
un espace à l’autre. En apprenant à m’auto critiquer, à interpréter avec plus
de réalisme que de pessimisme les comportements des autres, bref, en cultivant
la prudence, je parviendrai à créer autour de moi un climat de confiance
solide, propre à améliore ma relation avec les autres et avec moi-même.
Renaud CHEREL
Ce message vous a plu ? Vous pouvez voir aussi dans ce blog :
Confiance, méfiance
Estime de soi et confiance en soi
Liens externes :
Je n'ai confiance en personne (sur le site Psychologies.com)
Renaud CHEREL
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