La trapéziste Justine Bernachon fait confiance à son matériel et à elle-même |
Faut-il faire confiance ou bien se méfier ? La
méfiance, pratiquée à bon escient, nous préserve assurément de nombreux
désagréments. Mais sans confiance, comment construire une relation amicale,
amoureuse ou professionnelle ? Alors, quelle serait la meilleure attitude
à adopter ? Comme dans beaucoup de domaine, c’est souvent l’excès qui
nuit ; mais la difficulté consiste à trouver le bon intermédiaire entre
les deux extrêmes, selon les situations.
Car nous avons tendance souvent à préférer un type
d’attitude générale : soit nous faisons confiance a priori, soit nous
sommes dans la méfiance a priori. Mais l’excès de confiance en l’autre peut
nous faire tomber dans la crédulité ou la naïveté, alors qu’à l’inverse, la
méfiance excessive et systématique peut amener à la paranoïa et condamne à
l’isolement et à la solitude.
Ce balancement entre confiance et méfiance a été très tôt
imprimé en nous : le bébé, le très jeune enfant dépend entièrement de ses
parents, il ne peut que leur faire confiance pour survivre. Mais en même temps,
il lui arrive d’éprouver des sensations désagréables quand sa mère n’intervient
pas assez rapidement pour s’occuper de lui ou qu’elle ne répond pas exactement
à ses désirs : la méfiance s’installe quand il devient capable d’anticiper
de tels moments. En grandissant, ce mélange ambivalent de confiance et de
méfiance fera probablement partie de la trame de ses relations humaines. L’une
ou l’autre de ces tendances opposées peut être renforcée par l’entourage et les
circonstances.
Malo reconnaît être trop naïf : « J’adore rendre
service et spontanément j’accorde une totale confiance aux gens ; mais
parfois je le regrette amèrement : trop bonne poire, je me suis fait avoir
par un indélicat… »
Cécilia confie : « Mes parents étaient très
angoissés par le monde extérieur. Ma mère me répétait tout le temps :
"Méfie-toi des gens…" Je comprends bien que ces avertissements
étaient nécessaires à ma sécurité ; mais je crois que c’était excessif. Du
coup, je ne fais confiance à personne et j’imagine toujours le pire de ce qui
pourrait arriver. Par exemple, un homme en face de moi a la chemise ouverte. Je
me dis : "Il a laissé sa chemise ouverte pour pouvoir y passer la main…
pour attraper quelque chose dans sa chemise. Si ça se trouve, c’est une arme
qu’il a cachée là." Et je l’observe avec attention. »
Ainsi, Cécilia en vient à percevoir le monde extérieur comme
une jungle terrifiante peuplée d’agresseurs potentiels, et il lui est très
difficile de nouer des relations nouvelles, que ce soit dans le milieu
professionnel – elle travaille depuis 15 ans dans la même entreprise mais ne
peut pas imaginer de changer – ou dans sa vie amoureuse.
Nous verrons la prochaine fois comment sortir de ces
extrêmes.
Renaud CHEREL
Ce message vous a plu ? Vous pouvez voir aussi dans ce blog :
Retrouver la confiance
Communication non défensive
Estime de soi et confiance en soi
Liens externes :
http://bernard-romain.over-blog.com/article-33036825.html
Renaud CHEREL
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