Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

mardi 25 octobre 2016

Être informé n'est pas connaître

"L'arbre de la connaissance"

Dans notre société, nous sommes constamment bombardés d’informations venant de toutes parts. En plus des moyens traditionnels de communication comme l’échange direct par la parole, le téléphone ou la lecture de journaux, sont apparus en quelques dizaines d’années de nombreux outils via Internet, courrier électronique, forums de discussions, chats, visioconférences et autres. Ces outils permettent de s’informer sur pratiquement tout, et cela très rapidement. Pour les individus comme pour les entreprises, ils sont quasiment devenus indispensables. Pour les premiers, afin d’être normalement insérés dans la société, de pouvoir échanger sur les faits d’actualité, de tirer parti au mieux de ce que proposent les services modernes. Pour les secondes, pour s’informer sur les changements et évolutions de leur environnement, leur clientèle, leurs concurrents.

Information vient du latin informatio, de la racine forma signifiant forme, moule, et désigne les renseignements sur quelqu’un ou quelque chose et par extension l’action de les diffuser.

Au départ, on perçoit ou reçoit des données et c’est leur interprétation qui constitue une information. Celle-ci est donc plus élaborée que la donnée mais, à mon sens, elle l’est moins que la connaissance.

Connaître vient du latin cognoscere, de la racine gen/gno, signifiant savoir (d’où dérive to know en anglais). Connaître, c’est se faire une idée de quelque chose ou quelqu’un, mais aussi avoir vécu, ressenti. En français, on peut dire que co-naître c’est naître avec, même si cela n’a pas de rapport direct avec l’étymologie du mot. Mais cela donne une indication sur la profondeur de celui-ci : à la différence de l’information, qui aujourd'hui plus encore qu’hier peut être instantanée, il me semble que toute connaissance vraie exige d’y consacrer du temps. La connaissance de quelque chose ou de quelqu’un, pour être réellement intégrée, doit être en quelque sorte digérée ; elle requiert un « vivre avec » qui se déroule dans le temps.

Une information deviendra une connaissance quand la personne, avec ses connaissances et compétences antérieures, se la sera appropriée. Cette appropriation varie selon les individus, leur histoire, le contexte dans lequel ils évoluent, et leur motivation.

Un exemple pour illustrer mon propos :
39°5 est une donnée. Mais sans contexte, difficile de savoir ce qu’elle représente. Par contre, associée à des données comme la pression artérielle, le rythme cardiaque et certains symptômes, elle fait partie des informations médicales dont dispose le spécialiste concernant la patiente de la chambre 357, qui lui permettent de diagnostiquer une maladie rare. Mais voilà qu’une complication est survenue pendant le traitement. D’un autre côté, le médecin traitant de cette patiente connaît très bien madame Dupont, car il l’a suivie depuis sa première grossesse, il l’a vue à de nombreuses reprises en consultation, et s’est déplacé chez elle plusieurs fois à l’occasion de maladies de ses enfants. Le spécialiste a pu traiter Mme Dupont plus rapidement et plus efficacement ; mais peut-être les complications auraient pu être évitées grâce à la connaissance de cette patiente que possédait le généraliste.

La connaissance se nourrit d’informations, les deux sont étroitement imbriquées. Mais ne privilégions pas l’information au détriment de la connaissance !



Renaud CHEREL

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