Un vrai ennemi ne vaut-il pas mieux qu'un faux ami ? |
Pour ne pas subir ces désagréments, une stratégie efficace
consiste simplement à éviter les gens qui ne nous veulent pas du bien.
Stratégie d’ailleurs pas si facile que cela à mettre en oeuvre : beaucoup
de gens continuent de subir des relations toxiques par crainte de rompre et de
ne plus être une personne « aimable » – c’est-à-dire par crainte de
ne plus être aimé(e). Mais nous le savons bien : les circonstances de la
vie font que parfois nous sommes contraints de fréquenter ces personnes, pour
des raisons familiales, professionnelles ou autres. Pourtant, même dans cette
situation, il est possible de tirer parti de ses ennemis ou de ses critiques.
D’abord, ceux qui ne se gênent pas pour me dire mes quatre
vérités en face ne me veulent pas forcément du mal. Au contraire, ces
critiques, certes parfois brutales, proviennent souvent de personnes qui disent
les choses comme elles les ressentent, sans faux-fuyants. Ce faisant, elles me
rendent service, car il est très malaisé de se regarder soi-même avec
objectivité. N’y a-t-il pas quelque chose de vrai dans ce que je viens
d’entendre ? Pourquoi ne pas profiter de ces critiques, en choisissant un
moment calme pour en rediscuter avec cette personne et lui demander des
précisions, des explications ? Car à l’inverse, en me renvoyant une image
trop flatteuse de moi-même, les amis les plus gentils peuvent contribuer à
accentuer mes travers et à renforcer mes mauvaises habitudes.
Secondement, il peut être bon de m’interroger quand une
remarque ou une critique me touche : en effet, c’est très souvent le signe
qu’il y a en moi, précisément en ce point, une vulnérabilité particulière. Alors
qu’une autre personne aurait réagi par une réplique ou un éclat de rire et
oublié l’incident, je me suis senti blessé(e) durablement. Pourquoi ai-je été
si profondément touché(e) par cette remarque ? Quelle situation vécue,
quel souvenir est-ce que cela évoque en moi ? Il arrive que l’on réagisse
de façon disproportionnée à une remarque que l’on considère comme une attaque,
tout simplement parce qu’elle ravive en nous une ancienne blessure non
cicatrisée. Et la personne peut se trouver surprise par l’intensité de la
réaction provoquée par une remarque à ses yeux sans importance.
Troisièmement, les critiques que je formule à l’égard des
autres me renseignent utilement sur les travers que je n’aime pas… chez
moi-même ! Car ce qui m’agace le plus chez les autres, ce sont mes propres
défauts.
Renaud CHEREL
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