Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

mardi 15 mars 2016

Vérité et mensonge


Si, comme nous l’avons vu dans l'article précédent, nous n’avons pas accès à la vérité universelle, cela ne justifie pas pour autant, dans la vie quotidienne, le recours systématique au mensonge, dont notre société use abondamment – trop, me semble-t-il. Encore faut-il s’accorder sur ce qu’est le mensonge, car il n’est pas toujours l’envers de la vérité, et le contraire de la vérité n’est pas toujours mensonger. Car, en effet, il nous faut considérer l’entièreté de sa définition : le mensonge est une assertion contraire à la vérité, faite dans l’intention de tromper. Si donc j’affirme une chose fausse en croyant sincèrement qu’elle est vraie, ce n’est pas un mensonge. Et c’est là que les frontières peuvent parfois devenir floues ; car certains menteurs se sont tellement accoutumés à leurs fabulations qu’ils finissent par y croire eux-mêmes : on les appelle des mythomanes. Sans aller aussi loin – la mythomanie est une maladie – qui d’entre nous ne s’est jamais auto-persuadé que ce qu’il disait était vrai, après avoir commencé par un tout petit mensonge ?

Dans nos rapports sociaux, nous sommes parfois amenés à ne pas dire ce que nous pensons vraiment, par politesse ou pour ne pas froisser autrui. Et les personnes qui expriment vertement tout ce qu’elles pensent passent souvent pour des mufles ou des sans-gêne.

Et que dire de la fiction ? C’est une façon de raconter sciemment des histoires qu’on sait être fausses, mais sans intention de tromper son auditeur. Car la fiction se construit à partir d’un contrat tacite passé entre les interlocuteurs, par lequel les deux parties reconnaissent que l’histoire racontée n’est pas vraie. Ce contrat est d’ailleurs en général explicité quand un adulte raconte une histoire à un petit enfant, qui peu à peu va séparer le réel de l’imaginaire. Ceci étant dit, il est des gens suffisamment naïfs pour prendre pour vraie la fiction racontée : le locuteur n’avait pas réellement l’intention de tromper en affirmant telle chose sur le ton de la plaisanterie, mais son auditeur l’a pris au pied de la lettre !

Ainsi, la question du mensonge n’est pas aussi tranchée que l’on pourrait croire. Cependant, il me paraît extrêmement important d’éviter le plus possible de mentir.

D’abord, pour conserver mon intégrité personnelle ; car la première personne à qui je mens, c’est moi-même. Le mensonge naît souvent du fait que je ne me respecte pas moi-même. Alors, je cherche à cacher ce que je suis, j’exprime à autrui des propos ne traduisant pas mon être véritable, mais une façade, une fausse image de moi-même que je souhaite afficher. Une fois pris dans cet engrenage, je me crée une obligation de maintenir cette apparence et j’entre dans le jeu du mensonge.

Ensuite parce que le mensonge nuit le plus souvent : en trompant autrui, il peut avoir des conséquences néfastes, plus ou moins graves. La gravité d’un mensonge pourrait ainsi être évaluée selon différents critères : son intention ; les conséquences qu’il peut avoir ; enfin, le pouvoir et l’autorité morale dont peut se prévaloir le menteur.

Et vous, que pensez-vous du mensonge ?


Renaud CHEREL


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