"L'impatience ne sert jamais qu'à retarder ce qu'elle veut avancer" Emile de Girardin, Pensées et maximes (1867) |
Vital est un homme d’action, il veut que les choses aillent
vite et déteste attendre : il ne supporte pas de se retrouver dans la
salle d’attente du médecin et évite d’ailleurs de se rendre en consultation précisément
pour cette raison. En voiture il appuie volontiers sur l’accélérateur et perd
très rapidement patience dès que son véhicule se trouve bloqué dans un embouteillage :
il fulmine alors contre les autres automobilistes, les travaux qui traînent, les
autorités qui ne font rien…
Raymonde est très créative ; toujours pleine d’idées nouvelles,
elle aime lancer de nouveaux projets. Par contre, la gestion du quotidien l’ennuie,
elle déteste la routine et elle s’impatiente très vite quand les choses ronronnent.
D’une vive intelligence, elle a vite fait le tour d’une question et elle a
rapidement envie de passer à autre chose, ce qui lui vaut d’être taxée de superficielle.
La pression de notre société, où tout doit aller toujours plus
vite, favorise les comportements d’impatience. Nous avons tendance à perdre
cette capacité à supporter les désagréments, à attendre en gardant son calme,
cette qualité de persévérance sans se décourager qu’on appelle la patience.
L’impatience a quelque chose à voir avec le désir et avec la
notion du temps. Le jeune enfant voudrait atteindre immédiatement l’objet de
son désir, il n’a pas la patience d’attendre qu’un certain temps se soit écoulé
avant d’accéder à la satisfaction de son désir. Impatient, il veut obtenir tout
de suite ce qu’il désire. La patience naît de sa capacité à mettre à distance
l’objet de son désir en tenant compte des obstacles ou des désagréments à
surmonter pour y parvenir et du temps que cela prendra. La patience s’apprend,
la patience s’acquiert à la fois par l’expérience et par l’éducation.
En tant qu’adultes, nous sommes aussi plus ou moins impatients
selon notre personnalité. Ceux qui vivent dans l’urgence permanente sont, dans une
certaine mesure, restés au stade de la toute-puissance infantile, où l’enfant a
l’impression que sa pensée est magique, qu’elle peut faire advenir ou
disparaître les êtres et les choses à volonté. L’acquisition du « principe
de réalité », l’acceptation d’une réalité qui existe en dehors et
indépendamment de nous, ne se fait que progressivement. Peut-être certains
impatients n’ont-ils pas su ou pas appris, dès le plus jeune âge, à supporter
l’absence momentanée de leur mère, ou peut-être celle-ci anticipait-elle tous
leurs désirs ? Il y a aussi une part d’angoisse dans l’impatience.
L’impatience n’est pas exclusivement réservée aux seuls
humains : qui n’a jamais vu un chien ou un chat montrer des signes
d’impatience à l’approche de l’heure du repas ou d’un événement agréable ?
Nous verrons dans le prochain article comment gérer l'impatience.
Vous pouvez lire aussi dans ce blog des articles sur la même thématique :
Impatience
Chacun son rythme
Comment gérer son impatience
Renaud CHEREL
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