La généralisation est un processus mental qui nous permet de
comprendre le monde en regroupant certains éléments dans une catégorie donnée.
Ainsi en affirmant « tous les animaux qui ont des plumes, un bec et qui
pondent des œufs sont des oiseaux », cela me permet de dire que cet animal
inconnu vu dans un zoo est un oiseau. Cependant, dans le domaine humain, et
particulièrement la psychologie humaine, les généralisations sont souvent
source d’erreurs, de malentendus, voire de conflits. En effet, nous sommes tous
différents, chaque individu est unique et la palette des comportements
possibles est immense. Bien sûr, on peut toujours affirmer des généralités
comme « tous les hommes sont mortels ». Mais dès que l’on s’aventure
à décrire les comportements ou les émotions ressenties par des personnes, il
est difficile d’affirmer que cela s’applique à tout le monde.
Attention à ne pas généraliser en dénonçant une généralisation ! |
Prenons quelques exemples :
« Tout le monde veut être en bonne santé » :
non, certains personnes peuvent trouver un certain confort dans la maladie, ou
y avoir recours pour exprimer quelque chose d’indicible autrement.
« Tous les consommateurs recherchent la nouveauté,
c’est pourquoi le mot "nouveau" fait vendre » : pas
forcément, certains au contraire recherchent la continuité et la constance et
peuvent être déstabilisés par ce qui est nouveau.
« Chacun veut faire les choses bien » : non,
certains peuvent privilégier la vitesse d’exécution, et d’autres cherchent
avant tout le résultat, en négligeant les détails jugés comme accessoires.
On pourrait ainsi multiplier les exemples à l’infini. En
fait, beaucoup d’entre nous (mais pas tous !) avons tendance à penser que
les autres fonctionnent comme nous : si dans telle situation, j’ai cette
réaction, je m’attends spontanément que les autres aient plus ou moins le même
type de réaction que moi. Or, l’expérience montre que ce n’est pas forcément le
cas, et certains comportements peuvent me prendre complètement par surprise.
C’est d’ailleurs la raison qui pousse un grand nombre de gens (mais pas
tous !) à fréquenter préférentiellement des personnes du même milieu
social ou du même groupe qu’eux : il y a de plus fortes chances que ces
personnes réagissent de la manière attendue.
Bien sûr, avec l’expérience, on peut acquérir davantage de
souplesse et ne pas être surpris ou choqué par des réactions inattendues. Mais
cette évolution avec l’âge ne se rencontre pas chez tous ; certaines
personnes au contraire, ont tendance avec le temps à durcir leurs positions et
à se raidir davantage.
En ces temps où les événements nous confrontent de plus en
plus à des gens issus de contextes différents du nôtre, soyons attentifs à ne
pas généraliser et à apprécier les différences qui sont source d’enrichissement
mutuel.
Catégoriser a ses limites
Renaud CHEREL
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