Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 21 septembre 2015

Concession ou compromis?

Bien des conflits, que ce soit dans le contexte professionnel ou dans les relations amicales et familiales, peuvent être résolus par des compromis. Mais bien souvent, l’on confond compromis et concession : le compromis est alors perçu comme une forme de soumission à l’autre, une sorte de capitulation, de défaite, un aveu de faiblesse. Dans ces conditions, on comprend que certains n’envisagent en aucun cas des solutions de compromis.


Une concession est le fait d’abandonner de son propre gré à son interlocuteur un point de discussion, un avantage. Un compromis est un arrangement dans lequel les deux interlocuteurs se font des concessions mutuelles. Autrement dit, en introduisant la réciprocité, le compromis réintroduit l’équilibre rompu par la concession.

En faisant une concession à l’autre, je laisse tomber une de mes idées ou une de mes préférences ; je mets volontairement de côté une part de ce que je suis. À l’inverse, en mettant en œuvre un compromis, je passe un accord de coopération, dans le respect de l’autre et de moi-même. Ce faisant, je résous le problème de désaccord sans qu’aucun des deux n’ait l’impression d’avoir été lésé.

L’on peut faire des concessions pour éviter les conflits, par peur de représailles, pour s’assurer un confort immédiat ou pour d’autres très bonnes raisons. Peu à peu, on en prend l’habitude, au point de ne plus en être conscient. On entre alors dans un processus qui peut devenir très négatif, un rapport de force perpétuel – même celui-ci a été occulté – où il y a un gagnant : l’autre, et un perdant : soi-même. À la longue, ce processus conduit à des conséquences négatives pour les deux interlocuteurs :

- Pour soi-même : toutes ces concessions qu’on avait contenues en soi risquent un jour d’exploser violemment, avec des conséquences imprévisibles et parfois dramatiques : une rupture définitive, un acte violent qu’on regrettera par la suite. Ou bien le processus mène progressivement à une extinction de la personne qui se replie sur soi, sans pouvoir exprimer ce qu’elle est.

- Pour l’autre : il va prendre de plus en plus l’ascendant, et insensiblement va se montrer plus exigeant, plus dur, plus centré sur lui-même.

Cette évolution des deux interlocuteurs ne va pas dans le sens d’un progrès ou d’un développement de leurs potentialités positives.

À l’inverse, dans un compromis, chacun des deux interlocuteurs respecte l’autre, tout en se respectant soi-même. Cela demande évidemment une certaine exigence, celle d’exprimer mes besoins et d’écouter ceux de l’autre. Dans un certain sens, le compromis est moins confortable que la concession. Mais si "je" et "tu" sont pris en considération, alors "nous" peut exister.

En observant le comportement des gens autour de nous, il est facile de voir que certains ne font aucun compromis et que d’autres ont tendance à céder, à faire très souvent des concessions. Les premiers sont souvent qualifiés de « forts » et les seconds de « faibles ». Mais la véritable force se situe-t-elle vraiment là ?

Dans le prochain message, nous examinerons quelques outils pour construire un bon compromis.


Renaud Cherel

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