Des amis échangent autour d’un bon repas.
Wandrille, le verbe haut, le geste expansif, parle beaucoup et
se tourne vers les autres convives : « Vous ne savez pas la dernière qui
m’est arrivée ce matin ? Je vais vous raconter… Mais d’abord, Milon, sers-moi
encore de ton excellent vin… On a embouti ma voiture alors qu’elle était garée
sur le parking de l’entreprise ! Heureusement, un collègue m’a prévenu, je
suis descendu tout de suite. Le type qui m’a fait ça, il m’a entendu, je vous le
promets ! »
Milon, qui a servi le vin à la cantonade, reste assis à écouter
Wandrille. Il aime bien l’ambiance de ces repas entre amis et s’attache à observer
les comportements de chacun. Il envie secrètement l’aisance de son ami, capable
d’attirer l’attention dans toutes sortes de rencontres sociales, ce dont lui,
Milon, n’est pas capable.
Suzy éclate de rire : « Sacré Wandrille ! Il
n’y a pas qu’à toi que les ennuis arrivent ! Il m’est aussi arrivé une
aventure avec ma voiture il n’y a pas longtemps : en sortant du travail,
je ne l’ai plus retrouvée dans la rue, elle était partie à la fourrière. Heureusement,
j’ai averti un bon copain qui m’a dépannée, j’ai pu la récupérer dans l’heure… »
Rachel, plutôt silencieuse, trouve Wandrille un peu trop
encombrant et la soirée trop bruyante ; elle a besoin de calme pour se
ressourcer. Elle profite d’un blanc dans la conversation pour glisser : « Je
suis désolée, je dois vous laisser, j’ai une grosse journée demain… » Elle
s’éclipse avant que les autres n’aient eu le temps de réagir.
Certains d’entre nous sont plutôt enthousiastes, bavards, et
prennent plaisir à participer à des activités en groupe, à des fêtes ou à des
manifestations publiques : ils sont à tendance extravertie.
L’extraversion
(du latin extra- et vertere, se tourner vers l’extérieur) a
été étudiée par le psychologue Jung dans les années 1920 à partir de catégories
énoncées par Platon. L’extraverti s’oriente d’après les faits extérieurs donnés ;
il montre une grande facilité à établir des contacts avec ceux qui l’entourent
et il exprime aisément ses sentiments. Dans notre exemple, Wandrille et Suzy
ont des comportements extravertis.
L’extraverti se ressource en participant à des événements ou
à des activités très diverses. Il aime être avec les autres, attirer leur
attention, les motiver. Il a tendance à agir d’abord et analyser ensuite ;
et il analyse mieux un problème quand il peut en parler avec d’autres et entendre
leurs réactions.
D’autres au contraire, comme Rachel ou Milon, sont dits
introvertis : ils sont plus réservés et moins bavards en groupe. Bien qu’ils
puissent apprécier des activités entre amis, ils préfèrent souvent des activités
solitaires comme la lecture, la peinture ou l’écriture, l’utilisation d’un ordinateur,
ou encore la pêche. Ils ont tendance à observer et analyser la situation avant
d’y participer. Pour l’introverti, un monde intérieur interfère entre lui et la
donnée extérieure objective.
Ceci dit, il existe tous les degrés intermédiaires entre introverti et extraverti. Où vous situez-vous ?
Renaud CHEREL
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