Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

mardi 7 juin 2016

La nostalgie n'est plus ce qu'elle était

"Du temps de ma jeunesse... c'était bien mieux !"
Edwige se remémore sa jeunesse avec nostalgie : « La vie était moins stressée que maintenant, il était bien plus facile de trouver un emploi... Qu’est-ce qu’on s’amusait ! Je me souviens encore des virées entre copines au volant de ma vieille 2CV ! Et puis les chanteurs de l’époque, c’était autre chose qu’aujourd'hui, ils avaient de la voix, une musicalité que je ne retrouve plus chez les jeunes…

- La nostalgie, c’est complètement ringard ! s’exclame Charly. Ils me font rigoler, tous ces gens qui se lamentent sur le bon vieux temps. Moi, je n’ai rien à faire du passé, c’est mort. Ce qui m’importe, c’est ce que je vis maintenant et tous les projets que j’ai dans la tête : la vie, elle est là !

- Quand j’étais petite, affirme Anna, du haut de ses sept ans, c’était bien mieux que maintenant. On a déménagé et j’ai perdu mes meilleures copines. Et puis ma mère, elle doit tout le temps s’occuper de mon petit frère et pas tellement de moi. Oh, ce que j’aimerais bien, c’est de revenir au temps d’avant !
 
- Ça fait quand même du bien de se replonger dans les bons moments qu’on a vécus, reconnaît Hubert. Pour moi, la nostalgie, ce n’est pas de la tristesse noire, c’est plutôt un sentiment positif et délicieux dans lequel j’aime bien me retrouver. Je dirais même que le rappel des jours heureux m’aide à affronter les difficultés d’aujourd'hui. »

Le mot nostalgie vient du grec nóstos, retour, et álgos, tristesse, douleur, souffrance : au départ, il désignait le « mal du pays », le désir douloureux de retourner chez soi. Ulysse est un bel exemple de nostalgique antique : il prend plaisir à différer son retour, mais pleure en pensant à Pénélope, sa femme, et à Ithaque sa ville natale. Valorisée pendant la période romantique, la nostalgie a ensuite longtemps été considérée comme une maladie neurologique ou comme un signe de dépression non surmontée.

On peut analyser la nostalgie comme le résultat d’une rupture entre une période heureuse vécue dans le passé, et une vie plus difficile ensuite, du fait d’un événement ressenti négativement ou subi dans la souffrance. Par la suite, le moment de bonheur va être survalorisé, la mémoire ayant éliminé ses éléments négatifs pour n’en retenir que le meilleur. Mais en cherchant à revivre ce bonheur perdu, on risque de réactiver aussi la souffrance liée à sa disparition
.
Aujourd'hui pourtant, la nostalgie est revenue à la mode : en cette période de crise, les références au passé, aux Trente Glorieuses sont de plus en plus nombreuses. Est-ce un mal ? De plus en plus de chercheurs qui ont étudié cette question affirment que la nostalgie comporterait des éléments positifs, à condition de ne pas s’y plonger constamment. En effet, les souvenirs nostalgiques consolideraient le bien-être en formant une sorte de protection contre les pensées négatives : en revivant un moment heureux de mon passé, je peux y puiser des ressources pour affronter le présent.

Et vous, êtes-vous nostalgique de votre passé ?



Renaud CHEREL

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