Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

mardi 5 avril 2016

Faut-il chercher à tout comprendre?

J’entends ici comprendre au sens d’appréhender par la connaissance, se faire une idée claire de l’enchaînement des causes du phénomène ou de l’événement.

Enfant, je posais beaucoup de questions « pourquoi ? » et n’avais de cesse de comprendre le monde qui m’entourait. « Pourquoi le ciel est-il bleu et l’herbe verte ? Pourquoi les bateaux sur la mer disparaissent-ils à l’horizon ? Qu’est-ce qui fait avancer une automobile ? » Devenu adulte, j’ai conservé cette tournure d’esprit ; ayant bénéficié d’une formation scientifique, j’ai résolu la plupart des questions que je me posais étant enfant, mais j’ai continué de m’en poser de nouvelles continuellement. Et pendant longtemps, non seulement je suis resté persuadé de la nécessité de chercher à tout comprendre, mais je pensais que ce besoin était partagé par tout le monde. Il m’a fallu du temps et la confrontation avec l’expérience pour réaliser que cette soif de comprendre correspondait à un type de fonctionnement particulier, et que ce n’était pas la priorité de la plupart des gens.

Pour prendre quelques exemples personnels : vers l’âge de six ans, j’ai réparé la vieille machine à écrire de ma mère après avoir observé son fonctionnement ; adolescent, je trouvais mystérieux le mouvement des montres et horloges, capables de donner l’heure à tout instant. J’ai donc démonté la vieille horloge en panne d’une de mes tantes pour en comprendre le mécanisme. Par la même occasion, j’ai trouvé l’origine du dysfonctionnement et j’ai pu la réparer. J’ai fait de même avec des réveils, sans toutefois m’attaquer aux montres, dont le mécanisme très fin demandait un outillage que je ne possédais pas. Pour comprendre comment s’est formé le sol que nous foulons aux pieds, j’ai approfondi mes cours de géologie et fait une collection de roches. Puis j’ai étudié la botanique et constitué un herbier. Plus tard, quand j’ai appris à conduire, il m’était impératif de comprendre comment fonctionnait mon véhicule, en l’occurrence une 2CV ; avec un copain, nous avons passé plusieurs week-ends à la démonter complètement, puis à la remonter, après quoi elle a démarré parfaitement. Pour observer le ciel et les étoiles j’ai acquis une lunette astronomique, puis étudié l’astronomie… Et ainsi de suite dans de nombreux domaines de connaissance.

Et puis un jour, j’ai pris conscience que je ne comprenais pas trop les humains, et que mes interactions sociales n’étaient pas toujours très adroites. Alors, j’ai suivi une psychanalyse, pour tenter de comprendre mon propre fonctionnement, puis des cours de psychologie et différentes formations qui m’ont amené à la pratique du coaching. Je me suis rendu compte que les êtres humains fonctionnent de manière bien plus compliquée que les horloges, les automobiles, les plantes ou les étoiles dans le ciel. Et j’ai reconsidéré ma façon de voir les choses : oui, il est bon de chercher à comprendre – et je continuerai à le faire –, mais non, on ne peut pas tout comprendre. Il y a des domaines qui nous échappent, comme la métaphysique, et qui probablement nous échapperont toujours, car liés aux limites humaines. 
S'accepter tel que l'on est avec ses limites...
Qu’en pensez-vous ?


Renaud CHEREL


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