Le temps qu’il fait a des effets non négligeables sur notre humeur et nos comportements : selon certaines études, 90% de la population serait météo-sensible. Ce lien a été perçu depuis la nuit des temps : combien de poètes n’ont-ils pas lié leurs états intérieurs au temps qu’il faisait ? La baisse de température et surtout le manque de lumière génèrent de véritables troubles dépressifs chez les personnes les plus fragiles : enfants, seniors, mais aussi les adolescents et certains types de personnalités. Manque d'intérêt pour les activités du quotidien, retrait social, besoins compulsifs de manger du sucre, prise de poids : la psychiatrie américaine regroupe ces symptômes sous l’acronyme SAD (Seasonal Affective Disorder : désordre affectif saisonnier, c’est un jeu de mots avec sad qui signifie triste). Et c’est lors des saisons de transition, automne et printemps, que l’on est le plus sensible aux variations climatiques, alors que le corps est dans un processus d’adaptation à l’hiver ou à l’été. Dans les hôpitaux psychiatriques, le personnel sait bien qu'il faut redoubler de vigilance pendant ces périodes de l'année.
Selon le chercheur Nicolas Gueguen,
la lumière du soleil favoriserait nos relations sociales : il observe que les
sujets donnent plus aux mendiants en été et au printemps qu’en automne ou en
hiver, qu’ils acceptent plus souvent – à température égale – d’embarquer des
autostoppeurs. Il observe aussi que, par temps ensoleillé, les gens sourient
plus volontiers et acceptent plus souvent de prendre le temps de répondre aux
questions posées par l’enquêteur.
Des recherches récentes, motivées par des considérations
marketing, montrent que la météo influence non seulement notre humeur, mais
aussi beaucoup de nos comportements d’achat dans de très nombreux domaines. Ce
qui n’est pas étonnant : nous achetons plus volontiers lorsque nous sommes
de bonne humeur. Par conséquent, on peut affirmer que la météo influence
l’activité économique dans son ensemble. Par exemple, dans le domaine
vestimentaire, les spécialistes montrent que les achats varient selon la
température au degré près : quand l’hiver s’annonce, les ventes de pulls,
d’écharpes et de manteaux grimpent en flèche ; mais si l’hiver est doux,
les ventes chutent d’environ 5% par degré de température au-dessus de la
moyenne. De même pour les chaussures : les vendeurs affirment que le
climat joue énormément sur les types de chaussures achetées. Ces mêmes
tendances s’observent aussi dans le domaine alimentaire, les loisirs…
L’exposition à la lumière du soleil inciterait les gens à
être plus optimistes et réceptifs, et donc à prendre des décisions plus
risquées et moins rationnelles, ce qui a une influence sur les achats
impulsifs. Inversement, une humeur négative tendrait à complexifier le
processus décisionnel et à ralentir le rythme d’achat.
En dehors du secteur traditionnel de l’agriculture, dont la
production dépend directement des variations climatiques, le tourisme, les
loisirs et les transports font désormais partie des secteurs les plus sensibles
à la météo. En conséquence de quoi, l’analyse de données et la gestion des
risques météorologiques sont en plein essor dans les pays occidentaux.
Et vous, êtes-vous météo-sensible ?
Vous pouvez lire aussi dans ce blog des articles sur la même thématique :
Renaud CHEREL
Vous pouvez lire aussi dans ce blog des articles sur la même thématique :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire