Des amis discutent :
-« Vous avez vu la dernière génération d’iPad ? Topissime,
incroyablement performant ! déclare Olaf. Je ne peux pas m’empêcher d’acheter
les dernières nouveautés…
-Oh, moi qui ne suis pas de la jeune génération, j’ai du mal à m’adapter à toutes
ces évolutions, rétorque Paméla. À peine ai-je eu le temps de m’habituer à un
système qu’on nous en présente un nouveau : je préfère rester sur ce que
je connais déjà…
-Tu as peut-être peur de ces nouvelles technologies, mais tu es toujours à la
recherche de nouvelles recettes de cuisine, remarque Maryline.
-Ne me parlez pas de nouvelle cuisine, assène Lilian. Ce que je préfère, ce
sont quand même les bonnes vieilles recettes traditionnelles que nous concoctait
ma grand-mère ! Les mélanges de goûts et les saveurs exotiques qu’on nous présente
aujourd'hui, ce n’est pas pour moi ! »
La nouveauté, un mot magique censé stimuler la curiosité des
consommateurs, est mise en avant dans beaucoup de discours publicitaires. Pourtant,
une proportion non négligeable de personnes éprouvent une certaine crainte envers
ce qui est nouveau. C’est pourquoi, d’ailleurs, la publicité tente souvent de
trouver le compromis heureux entre une nouveauté qui attire et une tradition
qui rassure.
Plutôt contre-intuitive dans notre société actuelle, la néophobie,
peur de tout ce qui est nouveau ou inconnu, a été très sérieusement étudiée depuis
quelques décennies à la fois chez les animaux et chez les humains. Pour la
plupart d’entre nous, l’attrait pour la nouveauté semble être une
caractéristique très positive, et elle est fortement valorisée chez l’enfant
dès le plus jeune âge et pendant la période scolaire. Mais c’est oublier que nous
vivons dans un environnement très sécurisé : pour les premiers humains,
qui devaient faire face à un univers hostile, un excès de curiosité pouvait être
fatal. Pour eux, la néophobie permettait d'éviter certains dangers potentiels, par
exemple dans le domaine alimentaire : le fait de s’abstenir de goûter une
plante inconnue limitait le risque de s’empoisonner. Et le fait de demeurer sur
un territoire familier améliorait la sécurité du groupe.
Chez les animaux, certaines espèces sont extrêmement bien
adaptées à leur milieu, et l’on observe que les espèces ayant l'habitat le plus spécifique sont aussi les
plus méfiantes à l'égard de la nouveauté. Dans ces populations, les individus
les plus craintifs minimisent les risques d’attaque par un prédateur. Mais
cette timidité restreint aussi le champ de leurs explorations : les rares individus
plus audacieux, tout en s'exposant davantage au danger, multiplient les chances
de s'alimenter. De plus, en cas de changement important du milieu, ce sont ces
derniers qui auront le plus de chances de survie. De fait, dans les espèces exposées
régulièrement à des variations de l’environnement, les individus curieux et
attirés par la nouveauté (néophiles) sont majoritaires.
L’extraordinaire essor de l’espèce humaine est probablement
lié en partie à son attrait pour la nouveauté, qui lui a permis de s’adapter à
presque tous les milieux présents sur la terre. Mais cela n’empêche pas les
différences individuelles.
L'attrait de la nouveauté est un des ressorts du commerce |
Et vous, êtes-vous plutôt néophile ou néophobe ?
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Néophobe ou néophile?
Renaud CHEREL
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