Nous avons vu dans le message précédent que la beauté physique
induisait souvent un jugement favorable : mais qu’est-ce qu’une belle
personne ? Existe-t-il vraiment des critères de beauté universelle ?
On pourrait en douter, si l’on en juge par notre quotidien : les couples
qui nous entourent ne sont pas tous des canons de beauté ; pourtant ils se
sont probablement trouvés séduisants. Par ailleurs, nous nous rendons compte
que les critères de beauté varient selon les sociétés où l’on vit. Prenons par
exemple les critères de beauté féminine : dans la société traditionnelle
chinoise, une femme était jugée d’autant plus jolie qu’elle avait de petits
pieds ; cela n’est pas un critère décisif aujourd'hui. Les femmes girafes
Padaung en Birmanie, ou celles qui vivent en Afrique du sud, sont jugées jolies
d’après la longueur de leur cou ; pourtant elles ne nous paraissent pas
plus belles que d’autres. Dans notre propre société, si l’on en juge par la
peinture, on a célébré pendant des siècles la beauté de femmes bien en chair,
alors que la mode actuelle valorise plutôt des corps minces. Certains
top-modèles ont pu même être qualifiés de maigres – tendance récemment
combattue dans la profession.
Il n’y aurait donc pas de critère objectif pour définir un
standard de beauté universelle. Pourtant, force est de constater que certaines
personnes sont indéniablement reconnues comme belles, quelle que soit la
société dont elles sont issues ou l’époque à laquelle elles ont vécu. De très
nombreuses études réalisées partout dans le monde montrent l’uniformité
singulière des jugements de beauté. Comme le montre Jean-François Amadieu, un
premier critère de beauté semble être lié à la symétrie. Les résultats des
études récentes convergent sur ce point : un visage symétrique est jugé
beau : peut-être parce qu’il renvoie une idée de jeunesse – les visages
d’enfants sont plus symétriques – ou de santé. Mais la symétrie parfaite paraît
trop artificielle : elle doit contenir un brin de fantaisie,
d’originalité, un je ne sais quoi qui la fera remarquer…
D’autres critères sont fortement marqués par le statut
social : c’est le cas de l’habillement. Mais le corps est également soumis
à cette pression sociale. Par exemple, la pâleur du corps était valorisée
jusqu’au début du siècle dernier : c’était l’apanage des classes sociales
supérieures, qui ne travaillaient pas. Aujourd'hui, à l’inverse, les corps
bronzés sont jugés plus esthétiques, parce que signes d’une vie plus saine,
plus sportive et d’une meilleure santé.
Pour s’approcher de cet idéal impalpable de beauté, l’on a
utilisé de tout temps des artifices qui modifient l’apparence du corps, comme
le maquillage, le tatouage et l’utilisation d’accessoires, techniques
complétées aujourd'hui de façon de plus en plus massive par la chirurgie
esthétique. En ce qui concerne les vêtements, les normes qui régissent
l’apparence des individus dans notre société n’ont pas disparu avec les
costumes traditionnels ; au contraire, elles se sont complexifiées et ont
éclaté dans la multiplicité des groupes sociaux.
Le maquillage a un réel impact sur l'image globale que l'on donne |
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