J’avais préparé un sujet pour aujourd'hui, mais je ne résiste pas au plaisir de vous faire part du spectacle de beauté auquel j’ai assisté ce matin.
Comme tous les jours, je prends mon petit déjeuner dans la salle de séjour, face à la grande baie vitrée qui donne plein est.
Il fait encore sombre. La colline d’en face, couronnée de grands chênes dont les silhouettes effeuillées tendent leurs doigts vers le ciel qui pâlit lentement, me fait songer au corps sombre d’un énorme animal endormi. Au creux de son ventre, les taches plus claires sont des maisons que l’on distingue à peine, embuées qu’elles sont dans une fine brume matinale.
Le bleu sombre du ciel immense blêmit peu à peu dans les hauteurs, et vire vers les tons rose à l’horizon, barré d’une épaisse bande continue de nuages bleu-violacés. On pourrait facilement confondre celle-ci avec une haute chaîne de montagnes qui se perdrait dans les lointains. Mais nous sommes près de Paris, c'est la plaine qui s'étend au-delà de la colline…
Dans le rose naissant du ciel, s’égrènent de petits cumulus gris violacé comme un troupeau de moutons éparpillés dans la prairie céleste. Juste au dessus de moi, des nuages gris et bas circulent paresseusement de droite à gauche, semblables à de lourds vaisseaux se dirigeant lentement vers le nord.
Des chants d’oiseaux résonnent dans l’air immobile, se répondant par des gazouillis et des trilles sonores.
À l’est, en face de moi, la prétendue chaîne de montagne semble se disloquer graduellement sous la pression d’un invisible volcan, tandis que des fissures rougeoyantes apparaissent dans ses flancs comme autant de coulées de lave en fusion. Au-dessus, ceux des nuages du troupeau qui s’étaient aventurés dans cette région s’auréolent d’un éclat qui peu à peu, tel un métal en fusion, vire de l’orange au vermeil puis à l’or et se met à briller d’un éclat étincelant. Par contraste, la colline d’en face semble s’assombrir encore, mystérieuse, tous ses détails noyés dans l’ombre.
En quelques minutes, les nuées les plus proches sont ornées de festons d’or et de feu qui mettent en relief leurs volumes cotonneux. Le bleu du ciel s’intensifie, devenant plus profond. Tout semble se préparer à l’imminence d’un événement majeur.
Le silence est rompu par un couple de pies qui traverse le ciel en jacassant. Dans le lointain, une cloche se met à sonner.
Et voilà que l’astre solaire paraît, éclatant, magnifique, d’une brillance déjà insoutenable au regard, son orbe émergeant avec une lenteur princière pour s’élancer vers l’espace du ciel.
Instant magique. Un jour nouveau est né.
Renaud CHEREL
Voir aussi dans ce blog :
Beauté, laideur
Poème d'été : Naissance d'un jour nouveau
Liens externes :
Les photos d'Anne Jutras
Comme tous les jours, je prends mon petit déjeuner dans la salle de séjour, face à la grande baie vitrée qui donne plein est.
Il fait encore sombre. La colline d’en face, couronnée de grands chênes dont les silhouettes effeuillées tendent leurs doigts vers le ciel qui pâlit lentement, me fait songer au corps sombre d’un énorme animal endormi. Au creux de son ventre, les taches plus claires sont des maisons que l’on distingue à peine, embuées qu’elles sont dans une fine brume matinale.
Le bleu sombre du ciel immense blêmit peu à peu dans les hauteurs, et vire vers les tons rose à l’horizon, barré d’une épaisse bande continue de nuages bleu-violacés. On pourrait facilement confondre celle-ci avec une haute chaîne de montagnes qui se perdrait dans les lointains. Mais nous sommes près de Paris, c'est la plaine qui s'étend au-delà de la colline…
Lever de soleil sur Ville d'Avray (région parisienne - photo R. Cherel) |
Des chants d’oiseaux résonnent dans l’air immobile, se répondant par des gazouillis et des trilles sonores.
À l’est, en face de moi, la prétendue chaîne de montagne semble se disloquer graduellement sous la pression d’un invisible volcan, tandis que des fissures rougeoyantes apparaissent dans ses flancs comme autant de coulées de lave en fusion. Au-dessus, ceux des nuages du troupeau qui s’étaient aventurés dans cette région s’auréolent d’un éclat qui peu à peu, tel un métal en fusion, vire de l’orange au vermeil puis à l’or et se met à briller d’un éclat étincelant. Par contraste, la colline d’en face semble s’assombrir encore, mystérieuse, tous ses détails noyés dans l’ombre.
En quelques minutes, les nuées les plus proches sont ornées de festons d’or et de feu qui mettent en relief leurs volumes cotonneux. Le bleu du ciel s’intensifie, devenant plus profond. Tout semble se préparer à l’imminence d’un événement majeur.
Le silence est rompu par un couple de pies qui traverse le ciel en jacassant. Dans le lointain, une cloche se met à sonner.
Et voilà que l’astre solaire paraît, éclatant, magnifique, d’une brillance déjà insoutenable au regard, son orbe émergeant avec une lenteur princière pour s’élancer vers l’espace du ciel.
Instant magique. Un jour nouveau est né.
Renaud CHEREL
Voir aussi dans ce blog :
Beauté, laideur
Poème d'été : Naissance d'un jour nouveau
Liens externes :
Les photos d'Anne Jutras
1 commentaire:
Bonjour Renaud,
Un grand merci pour lien. Vous décrivez à merveille les moments magiques du matin, ceux que l'on souhaite immortaliser tant leur beauté nous éblouie. :)
Enregistrer un commentaire