L’autre jour, je discutais avec un ami sur le temps qu’il faisait. Ce printemps, comme chaque année, nous subissons des alternances climatiques. Tantôt le temps est maussade, avec un ciel gris et bas qui nous envoie de la pluie et des giboulées, ou du brouillard qui envahit le paysage. Maussade alors est mon humeur : ce temps-là m’incite plus à la nostalgie qu’à l’enthousiasme. Tantôt, ce sont des journées de grand beau temps ; le ciel est d’un bleu pur – un bleu d’azur – et l’on entend de toutes parts des chants d’oiseaux qui se répondent d’un arbre à l’autre. Les crocus, les jonquilles et les primevères font exploser de couleurs vives les pelouses et les prairies. Les arbres se teintent du vert tendre de leurs feuilles naissantes, le printemps est bien là, je me sens plus joyeux et plus allant.
Il pleut, il fait beau, qu’y puis-je personnellement ? Et pourtant, force est de constater que ce temps qu’il fait ne m’est pas complètement indifférent, et que, au moins à certains moments, le climat extérieur influence mon climat intérieur. « Ah, s’il pouvait toujours faire beau ! » Ce beau temps, il est peut-être synonyme pour moi de vacances, de liberté, alors que le spectacle de la pluie me ramène sans doute à des réalités plus triviales, le boulot, la monotonie des jours ordinaires. Mais, pour l’agriculteur, le beau temps, c’est souvent la pluie. Ses cultures ont absolument besoin d’eau pour pousser ; sans pluie, c’est le désert, c’est le Sahara, et donc pas de récolte ! Quelle joie quand la pluie s’annonce après une trop longue période de soleil !
Il fait « beau », il fait « mauvais » : par le choix des mots, nous avons déjà mis une connotation positive ou négative dans ces expressions. Alors que, nous venons de le voir, cela dépend des points de vue : ce qui est « bon » pour l’un peut être ressenti comme « mauvais » par l’autre. Les arbres, les fleurs des champs, les cultures et les animaux qui s’en nourrissent ont besoin à la fois de soleil et de pluie. Sans alternances de temps, il n’y aurait pas de printemps. On peut aller plus loin en affirmant que ces alternances, ces changements qui caractérisent le printemps caractérisent aussi la vie.
La vie est changement par essence ; ce qui ne change pas meurt inexorablement. Alors, à moi d’accueillir les changements du temps qu’il fait, changements nécessaires et bénéfiques. Cela ne signifie pas pour autant que je doive rester indifférent à ces changements ; non, pourquoi ne pas accueillir en moi ces variations d’humeur – si elles existent – que les changements de temps peuvent provoquer ? Nous ne réagissons pas tous de la même façon face aux événements extérieurs : certains d’entre nous sont très sensibles aux variations de l’environnement, alors que d’autres demeurent très stables intérieurement.
Mais, quelle que soit ma façon de réagir, peut-être est-il bien de reconnaître ce fonctionnement comme étant le mien, sans jugement de valeur. Accepter d’être moi-même tel que je suis, c’est peut-être un premier pas vers la sagesse, non ?
Renaud CHEREL
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Pluie
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