Pommes et pichet (Photo R. Cherel) |
Dans notre société actuelle, nous sommes sans cesse poussés à consommer, à acquérir, à posséder plus. Un travail mieux rémunéré, avec plus de responsabilités ou de pouvoir, un appartement ou une maison plus grands ou plus confortables, plus de vacances ou des vacances plus exotiques, plus d’amis et de relations, une voiture plus puissante ou mieux équipée, des vêtements ou des chaussures plus à la mode... la liste n’en finit pas. Mais trouvons-nous vraiment le bonheur, l’accomplissement de soi dans cette course au « toujours plus ? » N’avons-nous pas le sentiment de manquer alors de ce quelque chose impalpable après lequel nous courons ? Et quand des difficultés matérielles surviennent, comme c’est le cas pour beaucoup de gens en cette période, comment nous situons-nous ?
Beaucoup de traditions, qu’elles soient philosophiques, religieuses ou de sagesse, insistent sur les vertus de la frugalité, de la simplicité.
« Montre de la simplicité ; attache-toi à ce qui est sans artifice ; pense peu à toi-même ; aie peu de désirs. » Lao Tzeu
« Si l’on dépasse les bornes de la modération, les plus grands plaisirs cessent de plaire. » Epictète
« Tu as trouvé du miel ? Manges-en ce qui te suffit ; autrement, gavé, tu le vomirais.» Livre des Proverbes, 25, 16
Tous ces conseils paraissent aux antipodes de la société de consommation que je viens d’évoquer. Mais, direz-vous, nous vivons dans le monde d’aujourd'hui et non pas à l’âge des cavernes ! Alors, peut-on concilier une vie moderne, en étant résolument dans son temps, avec une recherche de la simplicité dans notre vie ? Peut-on faire mieux avec moins et plus simple dans ce monde de plus en plus complexe ? Certainement, oui, et beaucoup de voix s’élèvent dans ce sens aujourd'hui. La prise de conscience que les ressources de notre planète sont limitées ne peut d’ailleurs que renforcer cette tendance.
Il peut paraître étrange d’affirmer que, moins on possède, plus on est libre, plus on est épanoui. Que vivre la frugalité et la simplicité, c’est vivre mieux sur tous les plans : matériel, physique, psychologique et spirituel. C’est pourtant vrai, mais à une condition : c’est que notre frugalité soit choisie et non imposée, brutalement, de l’extérieur. Dans la conquête de la simplicité, le premier travail à faire est donc un travail sur soi: mon identité ne réside pas dans ce que je possède, mais dans ce que je suis. En cette période difficile économiquement, c’est peut-être le moment de se poser la question des vraies valeurs, de ce qui est vraiment important pour moi. Recherchons l’essentiel ; il est simple.
Voir aussi dans ce blog :
Élagage
Les besoins
La crise et nos habitudes
Bien vieillir
Renoncements
Pratiquer le renoncement
Cultiver l'humilité
Avarice et radinerie
Excès ou modération
Croissance, décroissance et société
Bibliographie :
Dominique LOREAU : L'art de la simplicité – Simplifier sa vie, c'est l'enrichir, éd. Robert Laffont, collection Marabout, Paris, 2008, 316 pages
Dominique Loreau est une essayiste qui vit au Japon depuis les années 70 et s'est imprégnée de la culture zen. Elle nous propose dans ce petit livre très concret de nombreux conseils pour simplifier notre mode de vie sur le principe du "moins pour plus" et ainsi parvenir à vivre plus en harmonie avec nous-mêmes et notre environnement. J'ai beaucoup aimé cette mine d'idées qui est à lire et à relire.
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