Comment modérer ses excès ? Avant de répondre à cette
question, précisons que les excès peuvent toucher de très nombreux domaines,
comme par exemple :
- les comportements alimentaires : boulimie et anorexie, gloutonnerie
ou goinfrerie ;
- les excès menant aux addictions et dépendances : drogue, alcool,
tabac… sans oublier les dépendances sans substance : jeu, sport, sexe,
Internet, travail, etc.
- mais aussi les excès dans le domaine affectif :
hypersensibilité ; excès de confiance et crédulité ; excès de
gentillesse ; jalousie excessive ; susceptibilité ou méfiance
excessive et surinterprétation…
De leur côté, les personnes souffrant de troubles bipolaires vont osciller entre des excès contradictoires, entre le « trop » et le « pas assez ».
On peut facilement imaginer que, face à ces excès
extrêmement variés, les solutions à proposer soient, elles aussi, très diverses
et prennent en compte le comportement particulier de la personne et
éventuellement son histoire, notamment dans le cas des addictions.
Cependant, une personne excessive en tout peut très bien se
satisfaire de ce qu’elle est et ne pas avoir envie de changer : elle
croque la vie à pleines dents, pourquoi changer, les autres n’ont qu’à
s’aligner. On peut affirmer que cette personne ne changera que si elle a décidé
de changer. Les conseils extérieurs auront peu d’influence sur elle, et ce
d’autant moins s’ils proviennent d’un intervenant dont les compétences ne sont
pas validées à ses yeux. En effet, elle a besoin de contrôler la situation et
de prendre elle-même les décisions. Vis-à-vis d’une telle personne, le conseil
extérieur doit donc être donné à bon escient, seulement s’il est demandé et
impérativement après une écoute attentive de la demande.
Face à ce type de personne qui se protège par une armure et
ne laisse pas facilement apercevoir ses vulnérabilités, un apprivoisement
réciproque est nécessaire. N’oublions pas que l’excès est souvent corrélé avec
un certain déni de ses propres faiblesses et des comportements qui en découlent.
L’apprivoisement peut passer par des activités réalisées ensemble, car
l’excessif fonctionne beaucoup à l’instinct, et il lui faut souvent dissiper
son énergie excédentaire par le corps.
Ensuite seulement, on pourra solliciter
son mental, utiliser le raisonnement et l’argumentaire pour mettre en lumière
les inconvénients de son comportement excessif et l’intérêt d’une certaine
modération. On veillera à ne pas affirmer "Tu as mal fait", car ce
genre de message ne passe pas du tout et risque de bloquer la personne ou même
l’inciter à en faire encore plus. Au contraire, lui dire : "Tu as
fait à ta manière, et tu vois les résultats ; je voudrais que tu utilises
telle façon de faire. Puis on en reparlera ensemble". Pour les sujets qui
connaissent des excès affectifs, on portera plus particulièrement l’attention
sur la valorisation de la personne et sur l’amélioration de son estime de soi.
La personne peut décider de s’en sortir seule et travailler
sur soi ; cependant, dans tous les cas, le recours à un tiers neutre est
bénéfique, à condition que cela passe par un échange bienveillant et sans jugement.
Renaud CHEREL
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