Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 14 décembre 2015

Néoneurones

Avez-vous entendu parler des néoneurones ?

Les neurones sont associés en réseaux
L’équipe du Pr Pierre-Marie Lledo, de l’Institut Pasteur, a découvert en 2003 que des nouveaux neurones, ou néoneurones, étaient produits dans le cerveau des adultes jusqu’à un âge avancé, le sujet le plus âgé chez qui on a observé ce phénomène ayant dépassé l’âge de 89 ans. Cette découverte a renversé un dogme scientifique vieux de près d’un siècle, selon lequel le nombre de neurones de notre cerveau serait définitivement fixé très tôt après la naissance. Chaque neurone étant incapable de se multiplier – contrairement à la plupart des autres cellules de notre corps qui se renouvellent régulièrement –, toute perte était donc irréversible. Cette découverte révolutionne beaucoup de choses que l’on croyait savoir sur le cerveau et revêt de nombreux aspects très encourageants.

Ainsi, le cerveau est capable de s’auto-réparer. On savait déjà que certaines régions du cerveau pouvaient se développer pour compenser la déficience d’une autre zone : ainsi, on constate chez les aveugles un surdéveloppement des zones correspondant à l’ouïe et aux autre sens. Mais on sait maintenant que le cerveau d’un adulte a la capacité – certes, à un rythme lent – de générer des neurones pour en remplacer d’autres qui ont disparu. Cela ouvre évidemment des perspectives très prometteuses pour soigner les maladies neuro-dégénératives telles que Parkinson ou Alzheimer.

« Très intéressant, me direz-vous, mais en quoi cela me concerne-t-il ? Cela est affaire de spécialistes ! » Eh bien, lisez la suite…

L’origine de ces néoneurones est à trouver dans les cellules gliales, qui représentent environ la moitié du nombre total de cellules du cerveau, et qui, elles, sont capables se multiplier. Certaines de ces cellules, dites gliales souches, peuvent se transformer en neurones, lesquels migrent vers la région du cerveau qui en a éventuellement besoin, par exemple suite à une lésion provoquée par un accident.

Or, on a découvert que cette migration ne survenait que s’il y avait un manque et que par ailleurs, sans stimulation, ces néoneurones ne survivaient pas longtemps. Et que l’apparition de néoneurones chez l’adulte est favorisée non seulement par une lésion, mais aussi par la curiosité, l’éveil et le plaisir. Ces nouveaux neurones nous rendent donc, à tout âge, capables d’acquérir de nouvelles compétences cognitives ou opérationnelles. À l’inverse, le désintérêt pour la nouveauté ou un état dépressif se répercutent sur la production de néoneurones.

Ainsi, pour reprendre une ancienne comparaison tombée en désuétude, mon cerveau est comparable à un muscle, il a toujours besoin s’entraînement et de stimulations pour fonctionner. Par conséquent, si je conserve ma curiosité et ma capacité d’émerveillement, alors, quel que soit mon âge, mon cerveau restera capable de générer de nouveaux neurones me permettant d’apprendre des choses nouvelles et de m’adapter à des situations inédites. Mais, répétons-le, ils ne le feront bien que si je suis motivé et que j’y trouve du plaisir !

Alors, pour votre santé et votre bonheur, conservez dans la mesure du possible des activités, voyagez, rencontrez des gens, informez-vous, bref, n’hésitez pas à faire fonctionner – et multiplier – vos petites cellules grises !


Renaud CHEREL


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1 commentaire:

Annie a dit…

Voilà qui est grandement encourageant ! :-)