Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 9 novembre 2015

Neurones miroirs

Ludovique s’extasie devant la capacité à communiquer de son fils Noël, âgé de quelques mois : quand elle lui fait des sourires, il répond aussitôt en souriant à son tour. Et cela ne se limite pas aux sourires : Noël répond très souvent à ses mimiques par des expressions semblables. Si petit, il est déjà capable de prendre l’air triste ou sérieux ou de faire la moue en regardant le visage de sa mère.

Très spontanément l'enfant imite les attitudes de sa mère
et partage ses états émotionnels.
Jean-Christophe est en apprentissage en chaudronnerie ; en ce moment, il perfectionne sa maîtrise de la soudure en observant la gestuelle de son patron de stage, qui a trente ans de métier derrière lui. Après avoir observé avec attention la façon de s’y prendre, il effectue la soudure à son tour. Au fil des exercices, son geste se fait plus adroit et lui-même se sent plus sûr de lui.

Jeanne est en conversation téléphonique avec sa meilleure amie. En entendant sa voix, elle partage ses émotions, et sans la voir, elle se représente si bien ses ressentis que ceux-ci apparaissent sur son visage : elle fronce les sourcils quand elle sent la colère de son amie, et rit quand elle la devine joyeuse.

Ces réactions qui font partie de notre vie quotidienne sont en fait liée à l’existence dans notre cerveau de neurones miroirs. Les neurones miroirs ont été découverts par des neurophysiologistes italiens il y a une vingtaine d’années, d’abord chez le singe. Ils ont la particularité de s’activer lorsqu'un individu exécute une action mais aussi lorsqu'il observe un autre individu exécuter la même action, ou même lorsqu'il imagine une telle action tout en restant immobile. Ces neurones sont regroupés en systèmes, qui permettent l’imitation des gestes : par conséquent, ils jouent un grand rôle dans l’apprentissage.

Par ailleurs, en dehors des systèmes miroirs correspondant aux comportements moteurs, il en existe d’autres qui sont liés aux émotions. Ceux-ci permettent de simuler l'état émotionnel d'autrui dans notre cerveau et donc de mieux identifier les émotions éprouvées par les autres, notamment ceux avec qui nous sommes plus liés émotionnellement. L’activité de ces neurones nous permet ainsi de nous mettre en quelque sorte à la place de l’autre, c’est pourquoi on les appelle encore neurones empathiques.

Quelles leçons tirer de ces observations ? Je vous en propose deux : 
       
- Prendre conscience de l’influence que je peux avoir sur les autres, notamment ceux avec qui j’ai des liens émotionnels forts : mes enfants, ma famille, mon entourage, mes amis, mes relations professionnelles et notamment les personnes dont je suis responsable...

- La contagion émotionnelle joue dans les deux sens : si je trouve telle personne agressive, est-ce totalement lié à son comportement, ou bien me renvoie-t-elle en miroir une part de ma propre agressivité ? L’effet miroir est souvent beaucoup plus puissant qu’on ne le pense. Si moi-même je travaille à mettre plus de cohérence entre ce que je dis, ce que je pense et ce que je fais, à être plus serein et moins stressé, alors cela aura forcément un impact sur l’attitude des autres envers moi.


Renaud CHEREL


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