Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 18 mai 2015

Allier contrôle et lâcher-prise

Dans le domaine du contrôle comme dans d’autres, nous pouvons nous inspirer du philosophe Épictète : il nous conseille de nous concentrer sur ce qui dépend de nous et d’accepter sereinement ce qui ne dépend pas de nous, ce que l’on pourrait traduire aujourd'hui par le « lâcher-prise ».


Il n’est pas question de tout lâcher, mais d’acquérir une certaine souplesse, en adaptant nos attitudes en fonction de la situation. Reprenons les exemples de la semaine dernière :

- Philippine a mis au point une stratégie pour contrôler que son menu a la qualité désirée, en le faisant tester par d’autres personnes. Ce type de stratégie, couramment utilisé dans le domaine professionnel, est bien adapté à la situation et on ne peut que le recommander, notamment s’agissant d’un nouveau produit ou lors de circonstances inédites.

- On peut penser que Sylvestre a de bonnes raisons d’être très exigeant et même perfectionniste. Cependant, son comportement est-il bien adapté au travail qui lui est demandé ? C’est le cas par exemple s’il participe à l’élaboration d’ouvrages de grande qualité dans une maison prestigieuse. Par contre, si l’objectif de l’entreprise est de produire très rapidement et en masse des ouvrages bon marché, il lui sera peut-être reproché d’être tatillon et surtout de ne pas aller assez vite… Alors, à Sylvestre de jouer : s’il a une certaine influence sur la politique de l’entreprise, il peut éventuellement agir pour la réorienter vers plus de qualité – après s’être au préalable assuré qu’un marché existe et qu’il est accessible ! Sinon, il n’a qu’une alternative : ou bien faire preuve de souplesse et s’adapter à la politique de l’entreprise ; ou bien aller chercher ailleurs un contexte plus conforme à ses aspirations et à sa manière de faire.

- Natacha a pu vivre des expériences traumatisantes qui l’ont conduite à se couper de ses émotions et de son affectivité. Peut-être même que, dès l’enfance, elle n’a pas été encouragée à les exprimer. En cherchant à maîtriser tout se qui se passe en elle et autour d’elle, elle tente de se sécuriser et d’échapper à l’angoisse que les choses lui échappent. Bien sûr, ce comportement a des avantages en éliminant beaucoup de mauvaises surprises ; son efficacité et son organisation sont unanimement appréciées. Mais Natacha se retrouve en état de tension permanente et cela génère des frustrations en elle et dans son entourage. Ses enfants et ses proches se trouvent peut-être trop cadrés et souffrent probablement de son manque de démonstrations affectives. Là encore, une certaine souplesse lui permettra un fonctionnement plus harmonieux. En lâchant prise sur un certain nombre de choses moins prioritaires, en consentant à exprimer ses émotions, Natacha va permettre que s’améliore toute l’ambiance familiale.

Dans ces deux derniers exemples, il est question de changer pour s’adapter à la situation. Certains peuvent penser « Mais je ne peux pas changer, ce n’est pas possible, j’ai toujours fait comme cela ! » On ne peut pas changer son tempérament, certes, mais j’affirme que chacun peut changer de comportement, même à un âge avancé, s’il est motivé.


Renaud CHEREL


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