Certains d’entre nous sont plus sujets que d’autres à commettre des « bourdes », des maladresses sociales ou matérielles qui peuvent avoir des conséquences désagréables, à la fois pour soi et pour les autres. Est-il possible de supprimer, ou au moins de diminuer la fréquence de tels actes manqués ?
Selon les conceptions de la psychanalyse, l'acte manqué est en quelque sorte un acte réussi, puisque le désir inconscient qui était sous-jacent a fini par s’exprimer. La personne croit échouer, mais au fond elle a satisfait son désir inconscient.
Plusieurs
approches peuvent permettre de limiter la répétition de ces actes manqués.
La
première consiste à identifier, à repérer quel peut être le désir inconscient
qui cherche à se satisfaire par l’intermédiaire de la maladresse commise. Le
fait d’amener à la conscience ce qui n’y était pas peut dédramatiser la chose
et permettre de mettre en place des stratégies constructives. Si Yoann peut
retrouver la raison pour laquelle il en veut à son client, si Olivia peut regarder
en face sa peur de la douleur et Nancy reconnaître la rivalité qui l’oppose à
sa belle-sœur, et si Mathieu peut identifier le sentiment qu’il éprouve envers
Arielle, chacun d’eux aura fait un premier pas vers la solution de son
problème.
Notons cependant que cette identification n’est pas toujours aisée : notre inconscient ne se dévoile pas si facilement, et il peut arriver que d’autres, mieux que nous-mêmes, arrivent à discerner ce qui se passe en nous. C’est pourquoi le recours à une tierce personne peut nous être utile, en prenant soin de bien choisir cette personne : ami(e) ou proche – à condition d’avoir un regard bienveillant – médecin, coach, psychothérapeute…
Une
technique préconisée par certaines approche – comme la PNL – consiste à
visualiser la scène lors de laquelle on redoute de commettre des
maladresse : l’entrevue d’embauche redoutée, la rencontre avec tel client
stratégique, l’explication avec le conjoint ou les beaux-parents sur un point
délicat… Au lieu d’éviter d’évoquer la situation que l’on craint, il s’agit au
contraire de la visualiser comme un film, qu’on déroule mentalement de manière
favorable. En se projetant le film plusieurs fois dans sa tête, on créera des
conditions intérieures plus favorables et on augmentera les chances que tout se
passe bien.
Une
autre approche consiste à agir sur le corps, dont les tensions retentissent sur
notre fonctionnement psychique. Il s’agit de créer un calme physique qui, tout
naturellement, procurera un calme intérieur. On pourra utiliser pour cela les
techniques de respiration et de méditation, la pratique régulière du yoga ou du
tai-chi, la marche ou la pratique d’un sport ou même simplement le fait de
s’isoler dans un lieu tranquille avant d’entrer dans la situation redoutée.
Enfin, si malgré toutes ces précautions, le lapsus est commis, la gaffe est réalisée, la façon dont nous réagissons peut faire la différence. Dans certaines circonstances, le fait de rester naturel, de continuer sur sa lancée peut être la meilleure solution. Dans d’autres, il est préférable d’assumer sa maladresse en reconnaissant qu’elle était provoquée justement par la peur de froisser l’autre.
Renaud CHEREL
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Actes manqués
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