Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 10 février 2014

Faut-il se comparer aux autres ?

Le "vilain petit canard" se compare défavorablement,
ignorant qu'il est un cygne
Gabrielle désire avoir un intérieur impeccable ; mais en même temps elle ne peut s’empêcher de se comparer à son amie Annick : « Je dois faire tant d’efforts pour maintenir une maison parfaite, alors qu’elle va faire son jogging le samedi matin ». Elle éprouve une certaine jalousie vis-à-vis de la liberté d’Annick, elle envie ce plaisir et ce bien-être qu’elle s’interdit à elle-même.

Bertrand explique : « Je crois au fond qu’être premier ce n’est pas pertinent ; mais en même temps je me compare aux autres et je vois que je ne suis pas le premier… Les autres, parfois je me dis que je suis capable de faire mieux qu’eux, mais finalement je fais moins bien. Du coup, j’ai un fort complexe d’infériorité ; je parais moins performant aux yeux des autres. »

Au vrai, nous dépensons beaucoup d’énergie à nous étalonner, à nous comparer aux autres dans bien des domaines. On peut arguer que c’est un moteur pour le petit enfant qui a besoin de repères pour progresser, et bien des parents utilisent la comparaison pour stimuler leurs enfants : « Je dis à ma fille qu’elle est meilleure que son frère, pour lui redonner confiance en elle », explique Victoire.

Pourtant, la comparaison, même quand elle est positive, est rarement constructive ; la plupart du temps, elle porte atteinte à l’estime de soi. Lorsque j’entre dans la boucle de la comparaison pour me comparer à quelqu’un, je me retrouve rarement à égalité : soit je me situe au-dessus, soit je me situe au-dessous de l’autre. Dans le premier cas, je peux facilement développer un sentiment de supériorité : « je suis meilleur que l’autre, je fais mieux, plus vite », ou plus parfaitement, ou plus efficacement. Le risque est que je ne perçoive plus l’autre que comme un moyen à ma disposition ou bien comme un obstacle à ma réussite, mais pas comme une personne à part entière.

Dans le second cas, c’est le contraire : je risque de développer un sentiment d’infériorité, qui peut m’envahir complètement : « je suis nul, je suis bon à rien ». Ce sentiment d’infériorité peut conduire à la jalousie, à la colère : je n’accepte pas que tel autre me surpasse dans tel domaine spécifique ; ou bien il peut conduire à un certain découragement, voire même à la dépression : « à quoi bon ? De toute façon, quels que soient mes efforts, je n’arriverai à rien, je suis trop nul ! » La comparaison est donc souvent un frein, et c’est certainement un obstacle au bonheur.

Voyons comment Elie se positionne : « Moi je ne me mesure pas aux autres, j’avance et j’essaye de solutionner les problèmes au fur et à mesure. Je ne cherche pas à me rassurer par rapport aux gens qui arrivent moins bien que moi ; j’admire les gens qui se débrouillent mieux que moi pour en prendre de la graine, je ne suis pas dans une logique de comparaison. »

Évitons la comparaison : c’est un poison !

Renaud CHEREL


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