Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 28 mai 2012

Incivilité


Après avoir évoqué la politesse (Voir Usage de la politesse), il me semble intéressant d’examiner son revers, l’incivilité. On pourrait définir les incivilités comme un ensemble de comportements qui ne relèvent pas du code pénal mais constituent des manquements aux règles élémentaires de la vie en société. Autant certaines règles de politesse peuvent être de nos jours considérées comme dépassées, désuètes, ringardes, autant la notion d’incivilités a pris de l’importance depuis quelques années : elles semblent indiquer autre chose que le seul manque de savoir-vivre, par la violence contestataire dont elles font preuve.

On peut penser qu’une personne « mal élevée », ou « pas éduquée » manque au respect des règles de politesse par ignorance, par manque d’éducation : par conséquent, la principale responsabilité n’est pas de son fait mais celui de ses parents ou de son milieu social. Par contre l’incivilité, telle qu’elle est souvent dénoncée de nos jours, peut être interprétée comme un refus de certaines valeurs de la société, et l’imposition plus ou moins violente d’autres lois plus individualistes.

Une enquête récente réalisée pour la RATP sur les incivilités ressenties par les voyageurs de la région parisienne est instructive : il en ressort que les personnes jugées inciviles sont souvent celles qui cherchent à aller plus vite que le reste de la foule, ou bien au contraire les voyageurs plus lents. Lorsque les flux de circulation augmentent, il y a donc plus de risques de voir apparaître des comportements considérés comme incivils, même si par ailleurs le stress de la vie urbaine produit en lui-même des formes de protection qui se traduisent par l’indifférence ou l’incivilité.

Une catégorie très fréquente d’incivilités concerne les conflits de territoire, par exemple l’usage du strapontin en période d’affluence ou la priorité refusée aux femmes enceintes, aux personnes accompagnées de jeunes enfants ou très âgées.

Une autre catégorie d’incivilités est liée aux représentations espace public / espace privé dans une société où l’individualisme prend de plus en plus de place. Dans certains cas, il y a brouillage de la frontière entre les deux : par exemple discussion au téléphone ou séance de maquillage au su et au vu de tous. Dans d’autres cas, on peut constater une sorte de dévalorisation de l’espace public : jet de détritus, chewing-gum collé sur le siège, tags, tous comportements dont on peut penser que les auteurs ne le feraient pas chez eux.

Il y a pourtant dans notre société, en ces temps de crise, une recherche forte d’un mieux-vivre ensemble qui pourrait se traduire par moins d’incivilités et plus de politesse : une enquête TNS-Sofres réalisée en 2010 indique que les cinq valeurs considérées comme les plus importantes pour les Français sont la politesse, la sincérité, l’écoute, le sens des responsabilités et la gentillesse. Tout n’est pas perdu !

Renaud CHEREL



Ce message vous a plu ? Vous pouvez voir aussi dans ce blog :
    Usage de la politesse
    Transgression

Liens externes :

    La-politesse-est-elle-ringarde? Typologie des incivilités

Bibliographie :
Picard Dominique : Pourquoi la politesse ? : Le savoir-vivre contre l'incivilité éd. du Seuil, Paris 2007

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour,

Pour une raison que j'ignore, il est impossible au habitants handicapés du quartier Sèvres-Babylone (Paris) d'utiliser la seule place de parking accessible à cette population.
En effet, face au bureau de poste de la rue Dupin, la place est occupée par un véhicule (ou dois-je dire une épave) qui utilise un macaron GIC pour s'exonérer de la taxe de parking. Ledit macaron est scotché à l'intérieur du pare-brise dans le champ de vision du conducteur. Mais cela n'est pas important, puisque le véhicule ne bouge pas. Tout au plus, son propriétaire fait-il tourner le moteur de temps en temps... Non seulement il s'agit d'un incivilité notoire, mais il y a bien une volonté de spolier les réels bénéficiaires de cette unique place. La police dit ne rien pouvoir faire, le Préfet de Paris ne répond pas aux courriers... et le propriétaire insulte publiquement qui se permet de lui faire remarquer qu'à cause de lui les handicapés doivent se garer en double file, risquant ainsi un accident. Il s'en moque, il utilise depuis des années le macaron d'un membre de sa famille (je précise qu'aucune personne handicapée ne pourrait être véhiculée dans son vieux camion, puisque celui-ci n'est pas équipé de sièges !! Que faire ?? Merci de votre aide.

CC

Renaud CHEREL a dit…

Bonjour,
C'est en effet une incivilité caractérisée. Je sais que, selon l'article R417-12 du Code de la Route, tout stationnement de véhicule sur le même emplacement public ne doit pas excéder une durée de 7 jours consécutifs. Après quoi, ledit véhicule peut être emmené à la fourrière.
Cependant je ne suis pas compétent pour répondre à votre question, peut-être pourriez-vous vous adresser à un automobile club ?