Se donner la possibilité de quelque chose, c'est comme ouvrir des portes. Une porte est une ouverture spécialement aménagée dans un
mur, une clôture, etc., pour permettre le passage. Au sens figuré, tout
dispositif permettant d’ouvrir sur d’autres aspects de l’objet de notre
attention.
Dans notre société d’aujourd'hui, nous avons la possibilité
d’ouvrir plus de portes que par le passé, même s’il existe encore de nombreuses
zones d’exclusion et que demeurent des lieux réservés à une élite privilégiée.
Certaines portes s’ouvrent difficilement : il est plus difficile à un fils
d’ouvrier qu’à un fils d’avocat d’accéder à de hautes fonctions dans
l’entreprise ou l’administration publique, et la difficulté s’accroît encore
pour une fille. Mais la chose n’est pas impossible.
Il est une autre catégorie d’obstacles nous empêchant
d’ouvrir les portes : les obstacles intérieurs. Malgré toutes les
possibilités qui sont offertes, on peut avoir une certaine tendance à se fermer intérieurement des portes, et il arrive que cette tendance s’accentue au fur et à mesure que
l’on avance dans la vie, sous l’effet des échecs subis. Nous avons souvent
intégré les interdits de notre environnement social ou bien nous avons conservé ceux dont
nous avons été imprégnés par notre éducation, sans les remettre en question.
Geoffroy : « Je n’ai pas vraiment bien réussi dans
ma carrière. J’ai essayé d’être gentil avec les uns et avec les autres, trop
gentil ; et finalement tout le monde m’est tombé dessus… Si tu n’écrases
pas les autres, tu ne réussis rien dans la vie. Mais moi, c’est pas mon truc,
et du coup c’est moi qui me fait marcher dessus. »
Albertine : « J’ai un poste de responsabilité, mais je suis mal à
l’aise, parce que je ne suis pas capable de faire appliquer des règles à
mes collaborateurs. En fait, derrière ma façade de professionnel rapide et
efficace, j’ai peu de
confiance en moi, il m’est difficile de m’affirmer. Il faudrait que j'arrive à mieux communiquer. »
Mickaël : « Je fais ce boulot depuis vingt ans et
j’en ai marre ; mais je ne vois pas ce que je peux faire d’autre… Je suis
coincé car je ne connais que ce métier et ce n’est pas à quarante-cinq ans que
je peux apprendre quelque chose d’autre… »
Marie-Claire : « Dans la situation où je suis, je
suis coincée et je ne peux plus rien faire. Je ne peux pas espérer un poste de
responsabilité dans cette boîte : on m’a dit que je n’y arriverai pas,
parce que j’avais besoin d’un cadre, besoin d’être entourée. »
Un des objets du coaching, c’est justement d’examiner, sous
le regard bienveillant d’un tiers, le bien-fondé de cette fermeture :
cette porte intérieure, l’ai-je fermée à bon escient ? Bien évidemment, il ne s’agit
pas de mettre à bas tous les interdits, car on a besoin d’interdits à la fois
pour se construire et pour vivre en harmonie les uns avec les autres : les
interdits sont structurants. Il s’agit simplement de chercher à savoir si tel
interdit, auquel j’obéis tacitement, est une bonne chose – pour moi, pour ceux
qui m’entourent, pour la société, pour l’environnement… – ou pas.
Renaud CHEREL
Suite : Comment ouvrir des possibles?
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Choisir quelle porte ouvrir... (dessin R. Cherel) |
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Femmes et carrière : la course d'obstacles
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