Semaine dernière (voir
Ouvrir des possibles), nous avons évoqué les portes que l’on se
ferme intérieurement. Considérons d’abord le fait de s’ouvrir des portes à
soi-même. Quelles permissions est-ce que je me donne ? Reprenons les exemples
que j’avais cités :
Geoffroy passe pour être quelqu’un de gentil : il ne
s’autorise pas à exprimer ce qu’il veut vraiment. En disant toujours oui, il se
coule dans le désir des autres en oubliant les siens propres ; mais au bout
d’un certain temps, cela peut lui peser et détériorer son estime de lui-même en
même temps que ses relations avec les autres. Pourquoi ne pas s’exercer, dans
des situations à enjeux faibles – c’est-à-dire dont les conséquences sont
relativement négligeables – à dire non, et à exprimer son avis, même s’il est
différent de celui des autres ?
Albertine a du mal à faire appliquer des règles à ses
collaborateurs. Peut-être qu’en travaillant sur elle-même, elle découvrira
qu’elle est très attachée à la notion de
liberté individuelle et qu’elle hésite
à faire subir à d’autres ce qu’elle n’aimerait pas subir elle-même. En réalisant
que la liberté ne peut s’exercer qu’à l’intérieur de certaines limites, elle
s’autorisera à énoncer des règles et trouvera le cadre pouvant laisser à ses
collaborateurs
l’autonomie nécessaire au fonctionnement efficace du service.
Mickaël a manifestement exclu la possibilité de se former à
autre chose que ce qu’il a fait jusqu’alors. Peut-être lui faut-il passer par
le détour d’une pratique non professionnelle, d’une activité nouvelle pratiquée
dans le cadre d’un loisir agréable. En reprenant contact avec la créativité qui
est en lui et dont il n’a plus conscience, il aura la possibilité d’ouvrir des
portes restées fermées et d’envisager des changements professionnels.
Marie-Claire se sent jugée, coincée par le regard des autres
; accompagnée d’un travail sur soi, la pratique d’un art martial ou d’un sport
collectif pourront l’aider à regagner confiance en elle. En prenant conscience
de la façon dont elle fonctionne et en se donnant la permission de s’affirmer
en tant que personne, elle pourra sortir du cadre étriqué dans lequel le regard
des autres l’avait enfermée pour poser ses propres actes et prendre ses
responsabilités.
On peut aussi penser aux portes que l’on ferme ou que l’on
ouvre aux autres. Bien sûr, la
communication fonctionnant dans les deux sens,
je peux dire que ma porte est parfois fermée à l’autre et que parfois c’est
l’autre qui me ferme sa porte. Or, force m’est de constater que, si je peux
éventuellement agir physiquement sur l’autre, je ne peux guère le changer, au
fond.
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