Quand nous communiquons avec d’autres personnes,
l’information échangée ne passe pas seulement dans les paroles que nous
prononçons. Nous sommes aussi attentifs aux intonations de la voix, à la force
avec laquelle les mots son assénés : c’est ce qu’on appelle le langage
paraverbal. Enfin, nous interprétons les mimiques et la gestuelle de notre
interlocuteur, et réciproquement : c’est le langage non verbal.
De nombreux spécialistes, dont le chercheur américain Mehrabian,
ont cherché à évaluer l’importance relative de ces trois langages lors d’un
échange entre deux ou plusieurs personnes. Les résultants sont étonnants :
dans une conférence, c’est le contenu des mots qui prime, mais leur impact
n’est que de 53% sur les auditeurs, alors que le non verbal les impacte à 32%.
Plus surprenant encore : dans les interactions quotidiennes, le contenu
des mots n’intervient que très peu, autour de 7%, alors que le non-verbal
participe à 55% à l’impact sur l’interlocuteur.
Comment se fait-il que le contenu des mots soit si peu
important dans nos interactions avec les autres ? N’oublions pas que,
pendant la plus grande partie de son histoire, l’espèce humaine s’est exprimée
par des gestes. Le langage est apparu très récemment, il y a quelques dizaines
de milliers d’années, alors que l’espèce humaine existait depuis déjà très
longtemps.
C’est pourquoi, si l’on cherche à améliorer sa relation avec
autrui, il est essentiel d’avoir une bonne communication non verbale. Bien sûr,
l’essentiel se passe de façon inconsciente, et nous passons beaucoup de temps à
évaluer les autres en observant leurs comportements sans toujours nous en
rendre compte. Mais, de la même façon qu’à l’école nous avons étudié la langue
que nous parlons, il n’est pas inutile de connaître un peu mieux la grammaire
de ce langage non-verbal.
La congruence est une des choses auxquelles nous sommes
souvent attentifs : est-ce que les paroles de la personne en face de moi
concordent avec son langage non-verbal ? En fait, nous utilisons souvent
des artifices dans nos interactions sociales, un peu comme on utilise des
figures de style dans l’écriture. Par exemple :
Masque de carnaval brésilien (photo R. Cherel) |
-« Oh ! Quel beau cadeau ! Merci, Mamie, ça
me fait tellement plaisir ! » dit Mélanie, un grand sourire aux
lèvres, les yeux écarquillés. En fait, Mélanie exagère son expression de
surprise car elle sait que cela fera plaisir à sa grand-mère : elle
pratique l’intensification.
Par contre, face à son amie Olga qu’elle sait déprimée,
Mélanie minimise l’expression de sa joie car elle pense que cela serait quelque
peu déplacé : elle pratique l’atténuation.
Pierrick ne veut pas laisser apparaître ses émotions
lorsqu’il est en situation professionnelle et affiche un visage impassible. Il
a adopté cette attitude depuis tant d’années qu’elle est devenue une seconde
nature pour lui : c’est la neutralisation.
Quant à Mathias, c’est plus compliqué, il a tendance à
pratiquer le masquage : ressentant son environnement comme hostile, il
tente de donner le change en remplaçant l’expression d’un sentiment par un
autre, affectant l’assurance alors qu’au fond il craint d’être mis dehors à la
prochaine restructuration.
Dans le message suivant (voir Décrypter le langage non verbal), nous verrons quelques moyens de décrypter le langage non verbal.
Renaud CHEREL
Ce message vous a plu ? Vous pouvez lire aussi dans ce blog :
Nos mains
Les neurones miroirs
Liens externes :
Communication non verbale
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