Cette année, la neige est survenue plus tôt que de coutume avant même la date officielle de l’hiver sur une grande partie de la France, et semble vouloir renouveler fréquemment ses apparitions.
La neige, c’est bien sûr synonyme de difficultésde circulation, d’embarras dans les aéroports ou sur les autoroutes, de rupture de continuité dans la mécanique bien huilée de notre économie nationale. Au plan plus immédiat, c’est le risque de glissades ou de chutes dangereuses, d’une cheville foulée ou d’un poignet cassé. Et certains d’entre nous de pester contre ces aléas clima-tiques qui viennent rompre le cours de nos habitudes….
Mais comment résister au charme de la neige qui nous ouvre une fenêtre sur nos émerveillements d’enfance ? À la secrète excitation qui nous envahit à la vue de cette blancheur ? La neige est encore tombée cette nuit sur la région parisienne et avec les premières lueurs du jour se déploie sous mes yeux un paysage somptueux. Par la fenêtre, un paysage magique est apparu comme par enchantement. Les maisons sur la colline d’en face, recouvertes d’un manteau ouaté, prennent des allures de chalets de montagne et les branches des arbres, délicatement festonnées de blanc, dessinent des entrelacs complexes de noirs et de blancs d’une fragile beauté.
J’adore le spectacle des flocons de neige striant le ciel dans leur chute nonchalante. Tantôt de petits flocons très fins et légers dansent en virevoltant, peu pressés d’atteindre le sol ; tantôt de gros flocons descendent sans bruit comme des plumes arrachées d’un édredon de ciel gris ; ou bien encore une sorte de grésil tombe dru et encapuchonne le paysage d’une blanche capeline en quelques instants, effaçant silencieusement les traces de pas ou d’activités humaines. La neige immaculée redonne aux paysages, même les plus habituels et les plus ordinaires, un aspect un peu féérique, effaçant temporairement les blessures et les laideurs du panorama. Cinq centimètres de neige et notre regard sur notre environnement est transformé : enveloppé de ce léger manteau blanc, le monde paraît plus calme, plus paisible. Bien sûr, au fond, rien n’est changé ; cependant, devant cette blancheur silencieuse, alors que tous les bruits sont étouffés par la neige, je me sens d’une humeur plus contemplative, plus paisible, plus sereine.
Dans la symbolique occidentale, la couleur de la neige, le blanc, est généralement associés à la notion de pureté, à l'innocence, à la chasteté, à la virginité, mais aussi à la paix, à la spiritualité, à la sainteté et à la vie. Mais paradoxalement le blanc est aussi associé à une symbolique contraire : la notion de vide, la vieillesse, la mauvaise santé et finalement la mort : c’est la couleur du deuil dans certains pays asiatiques et, au Moyen Âge, la couleur de deuil des reines de France.
Quoi qu’il en soit, profitons de ce qui nous est donné, laissons pour un instant les yeux de l’enfant qui est en nous s’émerveiller de la blancheur et de la paix renouvelées du monde… et rêver, un instant seulement, que cette image devienne réalité !
Renaud CHEREL
Neige à Ville d'Avray (Ouest de Paris)
Photos : Renaud Cherel
Voir aussi dans ce blog :
Début d'hiver
Fin d'hiver
Flocons de neige
Liens externes :
Galerie photos hiver : Les belles photos d'Anne Jutras...
Renaud CHEREL
Neige à Ville d'Avray (Ouest de Paris)
Photos : Renaud Cherel
Voir aussi dans ce blog :
Début d'hiver
Fin d'hiver
Flocons de neige
Liens externes :
Galerie photos hiver : Les belles photos d'Anne Jutras...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire