Julie est performante dans son job, elle a reçu des compliments de son supérieur à l’issue de sa dernière mission ; elle se dit que c’est le moment de demander l’augmentation qu’elle attend depuis un petit moment. Pourtant, lors de l’entretien annuel d’évaluation, elle se trouve muette et n’ose pas aborder la question. Quand son patron lui propose l’augmentation moyenne prévue pour l’ensemble du personnel, elle accepte sans dire mot. « Je me sentais paralysée » dit-elle.
Jean est rentré en retard du travail, alors qu’ils avaient prévu avec Corinne, son amie, d’aller ensemble au cinéma ; quand Corinne lui demande ce qui l’a retardé, il se met dans une violente colère et lui lance des méchancetés à la tête. Corinne part dans la chambre et le laisse seul regarder un film à la télé. Une fois seul, Jean regrette vivement son accès de colère, mais se dit que c’est trop tard pour réagir.
Il nous arrive de ressentir que la situation nous échappe, que nous dérapons au dernier moment, parfois pour une broutille. Et souvent, les autres ne comprennent pas que nous retombions dans les mêmes erreurs. Pourtant, nous sommes parfaitement conscients d’avoir ces réactions qui nous sont reprochées, mais c’est plus fort que nous.
Et dans l’entreprise, les sentiments sont mal vus ! Pourtant on peut y obtenir des résultats spectaculaires en utilisant son intelligence émotionnelle. Celle-ci inclut l’intelligence de soi et l’intelligence relationnelle ; utilisée à bon escient, elle permet de fonctionner de façon plus juste, plus authentique. Les managers qui réussissent le mieux ne sont pas ceux qui ont le plus de savoir mais ceux qui ont su développer leur intelligence émotionnelle. Ils savent faire preuve d’empathie ; faire connaître ce qu’ils éprouvent, enthousiasme ou indignation ; mobiliser les personnes autour d’eux. Il ne s’agit pas de faire du nombrilisme, mais de dire « voilà comment je le vis. »
Il est donc important de prendre conscience de ses émotions pour pouvoir les anticiper et les gérer. Il existe plusieurs grandes familles d’émotions primaires. Des émotions dites négatives, comme la colère, la tristesse, la peur, le dégoût, la honte… Des émotions dites positives, comme la joie, l’intérêt, la surprise.
Nos émotions sont régies par un ensemble de structures profondes du cerveau, le système limbique, dont un des rôles est de gérer nos réflexes de protection par rapport au danger. Dès qu’il détecte un danger réel ou supposé, le système déclenche une réaction de défense. Mais il est maladroit : ses réactions sont parfois inadaptées.
A la suite des travaux du chercheur Henri LABORIT sur des souris, on admet que ces réactions primaires sont héritées de nos lointains ancêtres et peuvent être classées en trois catégories, liées aux trois premières émotions.
- Réaction combative, liée à la colère : je suis dans l’agressivité, la lutte, l’affrontement, la révolte… ;
- Réaction de repli, liée à la tristesse : c’est lourd, ça me pèse, ça me paralyse, me rend muet…
- Réaction d’agitation, liée à la peur : je recherche de solutions, la fuite, je m’agite, je cause…
Comment gérer ces émotions et les comportements qui leurs sont liés ? Le message suivant de ce blog, Les atouts de nos émotions, donne quelques indications dans ce sens.
Mettez des mots sur vos émotions... |
Renaud CHEREL
Voir aussi dans ce blog :
Les atouts de nos émotions
La joie
Pudeur impudeur
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