Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 22 juin 2009

Parasitage mental

Les idées parasites nous consomment
notre énergie mentale
Gilbert aime bien que tout soit en ordre ; rien ne l’énerve plus que de voir, le matin en faisant sa toilette, le tube de dentifrice non fermé laissé par Carole sur le lavabo. Et le voilà parti à ronchonner : « Tu ne pourrais pas le fermer, ton dentifrice, ça ne te coûte rien, quand même ! » Carole lui rétorque du tac au tac : « Occupes-toi donc de tes chaussettes sales ! » Et ce manège bien rôdé revient très souvent. Bonjour l’ambiance pour démarrer la journée...

A la boulangerie où elle travaille, Carole est constamment agacée par la porte qui grince en s’ouvrant ; cent fois par jour ce bruit la dérange, elle finit par n’entendre que cela, elle en a vraiment marre.

Comme Gilbert et Carole, beaucoup d’entre nous avons de petites choses, de petits riens qui nous agacent et finalement nous pompent beaucoup d’énergie : nous nous focalisons sur ce détail au point que parfois il nous envahit complètement. Nous appellerons cela des parasitages mentaux. La bonne nouvelle, c’est que le plus souvent, on peut se débarrasser assez facilement de ces parasitages !

Comment s’y prendre ? Voici une façon de faire, avec une feuille de papier et de quoi écrire :

- d’abord, identifier et décrire ce qui me parasite ;
- puis trouver les raison du parasitage ;
- ensuite, le bénéfice que le parasitage me procure ? Quel avantage ai-je à continuer cela ? Dans toute intervention, les possibilités de non changement doivent être évaluées au même titre que les possibilités de changement. Autrement dit, je vais faire en sorte – souvent inconsciemment – de mettre en échec ma propre demande. Cette tentative de mise en échec n'est pas intentionnelle, elle est inhérente au fait que même lorsqu'il est souhaité et provoqué, le changement est un processus que chaque être humain répugne habituellement à affronter, même et peut-être surtout s'il le souhaite ou en a l'initiative.
- Qu'est-ce que ce parasitage me coûte ? Coût évident, direct ; coût indirect, caché.
- Qu’est-ce que je pourrai faire pour le supprimer ? Quel bénéfice cela me rapportera-t-il ?

À partir de là, je fais un choix : dois-je garder ou enlever ? Si les avantages du parasitage sont jugés plus grands que ses coûts, je peux le conserver. Le but étant de décider en toute connaissance de cause : je choisis au lieu de subir.

Une fois la décision prise, je prévois un calendrier des actions, ainsi qu’un contrôle du résultat quelque temps plus tard.
Je commence par les situations les plus faciles à résoudre, car le succès appelle le succès.

Gilbert a reconnu que ses remarques à Carole sur le tube de dentifrice généraient bien plus de problèmes relationnels que de soulagement personnel. Il a décidé d’arrêter d’en parler ; comme par hasard, d’ailleurs, le dentifrice traîne moins souvent sur le lavabo... Quant à Carole, elle a osé parler de la porte qui grince à sa patronne, qui a fait mettre une goutte d’huile dans la charnière : ça ne grince plus !

Bien sûr, tous les parasites ne sont pas aussi faciles à éliminer. Mais qu’est-ce que cela vous coûte d’essayer ?


Renaud CHEREL  



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