Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

mercredi 22 mars 2017

Qu'est-ce que l'empathie?


Marie-Anne explique : « Moi, je suis vraie, pas de faux-semblant : si une amie me demande mon avis sur sa coupe de cheveux que je trouve horrible, je lui réponds honnêtement. Il y en a qui se vexent, mais je ne comprends pas très bien pourquoi : il n’y a pas de quoi puisque c’est la vérité !

- Euh… ce n’est pas mon fonctionnement, répond Prudence. Dans une conversation, j’ai tendance à me centrer sur les pensées de mon interlocuteur plutôt que sur les miennes propres. On m’apprécie pour mon écoute, mais ça me joue parfois des tours et je me demande si de temps en temps je ne devrais pas être un peu plus catégorique.

- Moi, je suis direct, affirme Vianey, et je ne mâche pas mes mots, ce qui est souvent pris pour de la grossièreté, même si ce n’est pas mon intention. Je suis plutôt indépendant et je n’aime pas qu’on s’occupe de mes affaires ; j’essaie de résoudre mes problèmes moi-même plutôt que d’en discuter avec d’autres.

- Je suis très sensible aux émotions, intervient Salomé : quand je regarde le journal télévisé, je suis très touchée en voyant des personnes qui souffrent. Dans mes relations de tous les jours, il m’est facile de me mettre à la place d’une autre personne et je pense que je suis capable de prédire assez bien ses ressentis. »

L’empathie est la capacité de se mettre à la place d’autrui, de se représenter ce qu’il ressent ou pense. Cela nécessite d’être capable de faire la distinction entre soi et autrui et de réguler ses propres émotions. En effet, dans l’empathie, l’émotion que je ressens se situe dans un juste milieu entre l’absence de réponse émotionnelle (froideur) et une réponse trop intense qui me paralyserait.

Quelle différence peut-on faire entre empathie et sympathie ? Ces deux mots sont construits à partir du grec :
Em-pathie signifie “ressentir en dedans”. On partage le point de vue d’autrui, pour observer ses pensées et sentiments. La conscience de soi se place dans la situation d’un “autre” pour partager son expérience. Il y a une recherche de compréhension et conscience.

Sym-pathie signifie “ressentir avec”. On fait un avec l’objet observé et partage ses pensées et sentiments. La notion de sympathie suppose donc une relation plus forte et plus affective, une attraction entre les personnes concernées. La conscience est déplacée de soi vers l’autre. Il y a fusion, plus ou moins inconsciente.

Une troisième notion assez proche des précédentes est celle de compassion, mot construit à partir du latin cum patior, “souffrir avec”. La compassion a un caractère actif : l’individu animé de compassion est porté à percevoir ou ressentir la souffrance d'autrui, et il cherche à y remédier.

Les recherches sur l’empathie ont connu récemment un regain d’intérêt suite à la découverte des neurones miroirs : lorsqu’une personne observe l’état émotionnel d’une autre, cela active des neurones qui traitent ce même état en elle-même et facilite son empathie. Notons qu’un certain nombre d’animaux possèdent ces mêmes neurones miroirs.

Et vous, êtes-vous empathique ?

 

Renaud CHEREL

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    Neurones-miroirs
    Gratitude
    Ecoute active

1 commentaire:

Annie a dit…

Les notions sont si proches qu'il est difficile de distinguer en soi ce qui ressort de l'empathie, de la sympathie ou de la compassion devant une situation...
Je connais cependant des personnes nettement douées d'empathie et cependant dénuées de toute sympathie ou compassion, ce qui peut sembler très étrange...