Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 9 février 2015

Vers plus de vérité

Nelson Mandela a œuvré pour plus de transparence
afin d'édifier la nation "arc-en-ciel" 
La plupart des sagesses et des religions considèrent le mensonge comme négatif et la vérité comme positive. Pour qu’une relation bonne et durable s’établisse entre deux personnes, elle a besoin de s’appuyer sur la franchise, la confiance mutuelle et la sincérité.

Pourtant, l’expérience nous montre bien que l’on use fréquemment du mensonge dans la vie quotidienne. Pourquoi alors le faisons-nous ?Le psychanalyste J.-D. Nasio énumère dix principales raisons de mentir :
1- Pour ne pas faire de peine à l’autre.         
2- Pour défendre ceux que l’on aime.           
3- Pour protéger son intimité.           
4- Par timidité.           
5- Pour obtenir le vrai (en prêchant le faux).           
6- Pour éviter une réprimande ou une punition.      
7- Pour paraître plus fort ou meilleur.          
8- Par intérêt matériel.          
9- Par plaisir ou par jeu.        
10- Par médisance.

Notons d’abord que la vérité « totale » n’existe pas, pour plusieurs raisons ; l’une tient au fait que mes sens ne m’apportent qu’une information partielle de la réalité, et que je suis constamment en train d’interpréter leurs messages pour leur donner du sens. Une autre tient à l’ambiguïté du langage : chaque mot a plusieurs significations possibles, et par mon discours je suis incapable de décrire totalement ce que je ressens et ce que je perçois. Dans mon échange avec autrui, je vais donc privilégier certains aspects et en éliminer d’autres.

Certains mensonges consistent en un détournement conscient et volontaire de la vérité dans le but de tromper l’autre. Mais ce type de mensonge est relativement exceptionnel, et le plus souvent, le mensonge sert à nous protéger, ou à protéger la relation établie avec l’autre. Car, au fond, nous avons besoin de nous sentir aimés.

L’exercice de la politesse est un bon exemple de mensonge social : à la personne qui nous demande « Comment allez-vous ? », combien de fois nous arrive-t-il de répondre : « ça va bien, merci », alors que ce n’est pas le cas ? Cette réponse peut être motivée par différentes raisons tirées de la liste de Nasio : nous ne voulons pas faire de peine à notre interlocuteur, nous voulons protéger notre intimité ou bien nous cherchons à paraître fort. Mais si le mensonge est d’abord un acte défensif, on peut penser que les personnes plus sûres d’elles doivent avoir tendance à dire plus facilement ce qu’elles pensent : elles sont moins retenues par la crainte de perdre l’amour de l’autre. Cependant, ces mêmes personnes peuvent être considérées par leur entourage comme trop directes, abruptes, voire maladroites dans leurs relations sociales.

En travaillant à améliorer l’estime de soi, l’on se sent mieux dans sa peau, plus assertif, et donc plus capable de se risquer à dire ce que l’on pense, sans craindre de ne plus être aimé ou apprécié. Ce même travail permet peu à peu d’être plus à l’écoute de soi, de ses propres besoins, et dans le même temps plus à l’écoute de l’autre et de ses besoins : l’on sera alors plus à même de choisir le moment et la façon de dire les choses en vérité.


Renaud CHEREL


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