Nelson Mandela a œuvré pour plus de transparence afin d'édifier la nation "arc-en-ciel" |
Pourtant, l’expérience nous montre bien que l’on use
fréquemment du mensonge dans la vie quotidienne. Pourquoi alors le
faisons-nous ?Le psychanalyste J.-D. Nasio énumère dix principales raisons
de mentir :
1- Pour ne pas faire de peine à l’autre.
2- Pour défendre ceux que l’on aime.
3- Pour protéger son intimité.
4- Par timidité.
5- Pour obtenir le vrai (en prêchant le faux).
6- Pour éviter une réprimande ou une punition.
7- Pour paraître plus fort ou meilleur.
8- Par intérêt matériel.
9- Par plaisir ou par jeu.
10- Par médisance.
Notons d’abord que la vérité « totale » n’existe
pas, pour plusieurs raisons ; l’une tient au fait que mes sens ne
m’apportent qu’une information partielle de la réalité, et que je suis constamment
en train d’interpréter leurs messages pour leur donner du sens. Une autre tient
à l’ambiguïté du langage : chaque mot a plusieurs significations
possibles, et par mon discours je suis incapable de décrire totalement ce que
je ressens et ce que je perçois. Dans mon échange avec autrui, je vais donc
privilégier certains aspects et en éliminer d’autres.
Certains mensonges consistent en un détournement conscient
et volontaire de la vérité dans le but de tromper l’autre. Mais ce type de
mensonge est relativement exceptionnel, et le plus souvent, le mensonge sert à
nous protéger, ou à protéger la relation établie avec l’autre. Car, au fond,
nous avons besoin de nous sentir aimés.
L’exercice de la politesse est un bon exemple de mensonge
social : à la personne qui nous demande « Comment
allez-vous ? », combien de fois nous arrive-t-il de répondre :
« ça va bien, merci », alors que ce n’est pas le cas ? Cette
réponse peut être motivée par différentes raisons tirées de la liste de
Nasio : nous ne voulons pas faire de peine à notre interlocuteur, nous
voulons protéger notre intimité ou bien nous cherchons à paraître fort. Mais si
le mensonge est d’abord un acte défensif, on peut penser que les personnes plus
sûres d’elles doivent avoir tendance à dire plus facilement ce qu’elles
pensent : elles sont moins retenues par la crainte de perdre l’amour de
l’autre. Cependant, ces mêmes personnes peuvent être considérées par leur
entourage comme trop directes, abruptes, voire maladroites dans leurs relations
sociales.
En travaillant à améliorer l’estime de soi, l’on se sent mieux
dans sa peau, plus assertif, et donc plus capable de se risquer à dire ce que
l’on pense, sans craindre de ne plus être aimé ou apprécié. Ce même travail
permet peu à peu d’être plus à l’écoute de soi, de ses propres besoins, et dans
le même temps plus à l’écoute de l’autre et de ses besoins : l’on sera
alors plus à même de choisir le moment et la façon de dire les choses en vérité.
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Mensonge ou vérité
Renaud CHEREL
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