Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 16 février 2015

Quels sont nos regrets ?

Le regret, mélange d'émotion et d'évaluation.
Trois amis discutent des regrets éprouvés dans leur vie professionnelle :     
       
-« Moi, déclare Sandra, je regrette surtout la première boîte où j’ai été embauchée, l’ambiance était excellente et je m’y trouvais très bien… dommage qu’elle ait fait faillite. Et vous, qu’est-ce que vous regrettez le plus ?  
      
-Ce que je regrette le plus, réfléchit Rambert, c’est d’avoir arrêté mes études avant le Bac. Sans diplôme j’ai eu un mal de chien à m’en sortir correctement, il m’a fallu des années.
            
-Oh, pour moi c’est clair, dit Valentine : je regrette de n’avoir pas répondu à cette proposition faite par un chasseur de têtes, l’année dernière. Si j’avais su… »

-« Et dans votre vie personnelle, quels sont vos regrets ? questionne à nouveau Sandra. Moi, honnêtement, je regrette l’époque de mes vingt ans, la vie était bien plus facile que maintenant. Et toi, Rambert ?  
         
-Je ne sais pas, j’ai des milliers de regrets… pour prendre un exemple datant d’hier soir, je regrette d’avoir insisté pour emmener Valentine voir ce film qui ne l’intéressait pas.
    
-Moi, répond Valentine, je regrette de ne pas avoir réagi quand tu me l’as proposé ! »

Selon le Petit Robert, le regret est un état de conscience douloureux causé par la perte d’un bien (matériel ou virtuel) : c’est le cas des exemples cités par Sandra. Ce peut être le mécontentement ou chagrin d’avoir fait quelque chose dans le passé : Rambert exprime cette sorte de regret. Enfin, le regret peut porter sur une action non faite, une inaction : c’est le cas dans les exemples cités par Valentine.

Or, d’après les psychologues, on regrette davantage ce dont on se sent responsable. De nombreuses expérimentations le montrent : les actions ou événements que l’on contrôle suscitent, en cas d’échec, plus de regrets que ceux sur lesquels on ne peut rien. Ainsi, dans notre exemple, on peut penser que les regrets de Sandra (des événements sur lesquels elle ne pouvait rien) sont moins vifs que ceux de ses amis. 
Cependant, ce constat doit être nuancé en fonction des personnalités de chacun (certains sont plus sensibles aux regrets que d’autres) mais aussi du temps écoulé : dans l’immédiat, on regrette surtout des actions dont les résultats ne sont pas à la hauteur de nos attentes. Ce sont des regrets de réalités, qu’on appelle parfois « regrets chauds ». Par contre, longtemps après, on regrette plutôt des inactions, des choses non faites. Ce sont des regrets de virtualités, ou regrets mélancoliques.

Peut-être cette différence est-elle liée au fait que les regrets d’action peuvent mener à une réparation, par exemple présenter ses excuses. Cela est plus difficile pour les regrets d’inaction, car leurs conséquences sont moins bien définies : on peut tout imaginer après la phrase « Si j’avais fait ceci au lieu de ne rien faire… » ; de plus, le champ des possibles non réalisés s’élargit au fur et à mesure que l’on avance dans la vie.

Si les regrets sont un obstacle, peut-on s’entraîner à moins regretter ? Nous le verrons dans le prochain article.


Renaud CHEREL


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