Sondage après sondage, les Français se montrent volontiers autocritiques et pessimistes pour leur pays. Tout le monde vous le dira : rien ne va dans notre pays, les hommes politiques sont des incapables, l’économie de la France décline, l’avenir est bouché. Les initiatives nouvelles et les projets de changement sont très fréquemment critiqués et finalement rejetés. Pourtant, nous bénéficions d’un niveau de vie plutôt élevé, d’un accès gratuit aux soins médicaux, aux écoles et aux universités. La France, cinquième puissance mondiale par le PIB, est très attractive puisqu’elle demeure au premier rang mondial de la fréquentation touristique. Cette contradiction est une énigme pour les étrangers : « Comment les Français, qui ont inventé la joie de vivre (…), peuvent-ils être si résolument tristes ? », s’est demandé l’hebdomadaire britannique The Economist.
Des chercheurs et des sociologues ont travaillé sur cette
question et concluent que, si le chômage actuel ne contribue pas à l’optimisme,
cette tendance à l’autocritique ne date pas d'aujourd'hui, elle est ancrée dans
notre culture. Pour certains, cette capacité à constamment critiquer, accuser,
dénoncer, se moquer est une conséquence des sentiments révolutionnaires toujours
présents dans l’inconscient collectif. Certains pays, comme les États-Unis, ont
une culture de la surestimation de soi, et d'autres pays, comme la France, ont
une culture de la sous-estimation de soi. Ce penchant s’expliquerait par des
attitudes mentales acquises à l’école et à d’autres occasions de socialisation,
plus particulièrement pendant la jeunesse.
Il y a quelques années, j’écoutais sur France Culture un
débat sur l’école auxquels contribuaient un auteur anglais et une personne de l’Éducation
Nationale. L’auteur citait un sondage en deux parties effectué auprès d’élèves
de CM2 dans une cinquantaine de pays.
La première partie du test consistait en une évaluation du
niveau de lecture des élèves en utilisant des critères comparables dans les
différents pays. Les élèves français se situaient assez bien sans être en tête
du groupe de pays, à un niveau comparable à celui des anglais et des allemands.
Dans la seconde partie, les élèves étaient invités à évaluer
leur propre niveau de lecture. Là, surprise : les jeunes français s’évaluaient
comme étant d’un niveau très mauvais. Ils se situaient dans les dernières
places du classement, juste devant l’Afrique du sud et un autre pays que je n’ai
pas retenu. Tous les autres pays européens avaient une opinion meilleure de
leurs performances.
Ce type de sondage semble indiquer que, dès l’enfance, nous sommes
conditionnés pour nous juger plus mauvais que nous ne sommes. Cependant, fort
heureusement, ce conditionnement, s’il existe, n’a rien d’absolu ! D’une
part, nous pouvons nous déconditionner, et je proposerai quelques pistes en ce
sens dans le prochain article ; et d’autre part, rien ne nous empêche d’encourager
et de développer chez nos enfants – et chez les jeunes avec qui nous sommes en
contact – une saine estime de soi. Certes un regard critique est une bonne
chose, mais quand il aboutit au blocage des initiatives et qu’il interdit d’agir
par peur de l’échec, il devient toxique. Pouvons-nous changer d’attitude ?
Sortir d'une autocritique malsaine
Optimisme, pessimisme
Liens externes :
Les Francais aussi déprimés que les Ouzbeks
Renaud CHEREL
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