Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 20 octobre 2014

L'agressivité passive, mécanisme de défense

Comme le cactus, il se défend sans bouger...
Rodolphe n’arrive pas facilement à exprimer sa colère et ses sentiments ; très souvent il présente à ses interlocuteurs une façade passive. Au travail, il oppose souvent de la résistance aux changements, se mure dans une certaine passivité… Alors qu’il était en désaccord avec son patron, il lui est arrivé de cumuler les absences et les retards. À enfants se plaignent de ce qu’il dise toujours oui, mais que par la suite, il n’en fasse qu’à sa tête, s’oppose à ce qui était convenu, grogne et boude. Lorsqu’il se sent frustré ou en colère, Rodolphe affiche son mécontentement par des soupirs, des gestes brusques ou bien un manque d’enthousiasme, une sorte d’apathie générale.
la maison, sa femme et ses

Il craint la réaction négative de son interlocuteur et préfère acquiescer à toute demande, même si elle lui paraît irraisonnable. Ainsi, par peur du conflit, Rodolphe ne dit pratiquement jamais non et évite d’aborder les problèmes réels : bien souvent, il va détourner la question et s’intéresser à des choses secondaires. Parfois – mais cela arrive rarement – la colère de Rodolphe peut exploser violemment quand la coupe déborde.

Ce type de comportement risque d’induire des réactions négatives de la part de son entourage, que ce soit sa famille, ses collègues de travail ou ses supérieurs hiérarchiques, qui peuvent se sentir impuissants face à cette résistance quasi impalpable. Il en résulte souvent de la colère ou de la frustration de la part de ses interlocuteurs. Mais plus on l’attaque, plus Rodolphe va avoir tendance à se réfugier dans son attitude.

Rodolphe adopte là des comportements d’agressivité passive, un mécanisme de défense psychique consistant à exprimer son ressentiment par une position passive et une manière détournée d’atteindre l’autre. Ce mécanisme de défense est plus souvent utilisé par les hommes que par les femmes, probablement – mais pas seulement – parce que leur éducation ne leur a pas permis d’exprimer leurs émotions quand ils étaient jeunes. Ou bien l’enfant s’est senti impuissant à exprimer ses émotions, face à une figure d’autorité qui lui faisait craindre la menace d’un châtiment. Dans d’autres cas, un enfant a eu le sentiment de ne pas recevoir suffisamment d’attention et de reconnaissance, et ne sachant pas exprimer ce qu’il ressent par des mots, peut se soulever contre l’autorité de manière passive. Cela peut se traduire par le refus d’obéir (aux parents, au professeur), par l’arrivée en retard aux cours ou par l’absentéisme. Ce peut être encore par le rejet d’une petite sœur ou d’un petit frère qui lui « vole » l’affection de ses parents.

Notons que la personne passive-agressive n’est pas forcément consciente de son propre fonctionnement. Elle peut être tentée de jouer la victime et ne pas reconnaître sa part de responsabilité. Pour changer de comportement, il lui faudra d’abord en prendre conscience, puis identifier ses émotions et les maîtriser de façon à pouvoir les exprimer à l’autre de manière claire, tout en demeurant dans une attitude respectueuse et, bien entendu, non violente : ce parcours demande d’effectuer un travail difficile, qui prend du temps.


Renaud CHEREL


Vous pouvez voir aussi dans ce blog des messages sur la même thématique :
     Mécanismes de défense psychologique
    Destructivité
    Pourquoi la violence?
    Que faire face à l'agressivité passive?

Aucun commentaire: