Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 14 juillet 2014

La fuite est-elle une solution ?


Dans le message précédent, j’ai évoqué l’idée de pouvoir choisir, selon les circonstances, de combattre, de fuir ou de ne rien faire. Prenons l’exemple de la fuite, le fait de s’éloigner en toute hâte pour échapper à quelque chose ou quelqu’un de menaçant, ou de chercher à éviter un risque.

Il arrive à certaines personnes de se retrouver coincées dans un comportement de fuite perpétuelle, laquelle devient leur façon normale de fonctionner. Elles fuient les confrontations, fuient leurs responsabilités, fuient tout ce qu’elles ressentent comme une menace pour leur bien-être et finalement leur existence.

Mais de fuite en fuite, elles risquent d’en arriver à réduire drastiquement leur champ d’activité à quelques nécessités de survie, ou bien de se réfugier dans l’alcool, la drogue ou d’autres conduites addictives pour échapper à la réalité de tous les jours. Ce n’est sans doute pas la meilleure façon de vivre sa vie : même dans des situations compliquées ou dramatiques, il existe probablement d’autres façon de faire face aux événements.

Dans bien des situations, la fuite n’est donc pas la meilleure solution. On peut d’ailleurs conjuguer la fuite de nombreuses manières : se noyer dans l’alcool, abandonner un projet, fuguer, s’adonner aux jeux vidéos de façon excessive, quitter une personne avec qui on était en relation, arrêter une activité, partir et quitter les lieux, s’exiler, donner sa démission... Cependant, fuite n’est pas forcément synonyme de lâcheté, mais parfois au contraire un moyen de survie efficace. Est-ce de la lâcheté que de vouloir changer d’études alors qu’on réalise avoir fait fausse route ? De changer de travail pour évoluer professionnellement, alors qu’on se sentait bloqué dans un poste ? De s’exiler d’un pays où les conditions de vie sont devenues insupportables ou dangereuses pour soi et sa famille ?

La fuite peut être une façon de sortir de l’échec. Par exemple, on peut chercher à s’échapper vers le haut, via l’ascension sociale. On peut profiter d’un départ pour construire une nouvelle vie. Dans une relation toxique, lorsqu’on a épuisé toutes les ressources du dialogue, qu’on n’a plus envie de parler, de se battre, de concilier, il arrive que la fuite s’avère la meilleure solution.

C’est le cas du harcèlement moral, que ce soit dans le lieu de travail ou dans le couple. Le pervers qui fait usage du harcèlement engage une guerre psychologique contre une victime qui a peu de chances de s’en tirer. En effet, il choisit le plus souvent ses victimes parmi des personnes honnêtes et sincères, qui cherchent vraiment à consoler et à réparer, mais aussi naïves, sans trop d’esprit critique, voire fragiles. Ainsi, il peut les amener plus facilement et plus rapidement à subir une relation de dépendance. Marie-France Hirigoyen, psychiatre et psychanalyste, qui travaille depuis de nombreuses années sur le problème du harcèlement, explique bien ce fonctionnement. Pour les victimes de ces pervers, la fuite peut être la seule solution.

Tout est donc affaire de discernement : dans certaines situations, la fuite peut constituer un acte positif, même si elle porte souvent avec elle un parfum d’échec ou de culpabilité.


Renaud CHEREL


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