-« J’en ai marre d’être ignorée par toi ! »
-« Moi ? Je n’ai rien fait ! Là, tu te fâches contre moi sans aucune raison ! »
-« Comment, sans aucune raison ? Tu te fous de moi : hier soir, tu rentres à minuit sans m’avertir ! Je me sens complètement délaissée ! »
-« Mais c’était un dîner important avec des collègues… Tu ne vas pas m’interdire ça, non?»
-« Moi ? Je n’ai rien fait ! Là, tu te fâches contre moi sans aucune raison ! »
-« Comment, sans aucune raison ? Tu te fous de moi : hier soir, tu rentres à minuit sans m’avertir ! Je me sens complètement délaissée ! »
-« Mais c’était un dîner important avec des collègues… Tu ne vas pas m’interdire ça, non?»
En situation de désaccord, nous constatons très souvent que nous avons tendance à nous mettre sur la défensive. C’est assez normal, au fond, car c’est un vieux réflexe de survie qui nous vient du fond des âges. Nous nous sentons attaqués, et nous nous défendons, au besoin en attaquant à notre tour ; mais est-ce le comportement le mieux adapté aujourd'hui ? Je n’en suis pas si sûr ; en tout cas d’autres manières de faire sont possibles et donnent d’excellents résultats. Je pense en particulier à la méthode proposée par Marshall B. Rosenberg, intitulée la Communication Non Violente (CNV), qui a été reprise et déclinée de nombreuses manières différentes. En voici quelques principes :
Les faits
D’abord, il est important de prendre en compte les faits. Souvent nous faisons la confusion entre l’observation des faits et notre interprétation, notre évaluation ou jugement sur ces faits. Que Noémie s’exprime face à Philippe, c’est un fait ; qu’elle se fâche sans aucune raison, c’est une interprétation de la part de Philippe. Lorsque Philippe lui renvoie ce jugement, cela n’a pas beaucoup de chances de calmer la colère de Noémie, mais plutôt de la renforcer.
Les émotions
En second lieu, il convient de reconnaître les émotionsqui nous animent au moment où nous échangeons avec l’autre : la colère, la peur, la tristesse, la frustration... Mais attention, là encore il est très facile de placer un jugement au lieu d’une émotion. Quand Noémie se dit ignorée et délaissée par Philippe, c’est une interprétation de sa part, en ce sens qu’elle lui prête une intention : « Tu m’ignores… Tu me délaisses. » L'émotion qui l’habite alors, c’est peut-être la tristesse, ou encore l’inquiétude.
Les besoins
Ces émotions ressenties, ellesproviennent de nos besoins, nos désirs ou nos valeurs qui sont en souffrance. Quand Noémie se plaint que Philippe rentre trop tard, c’est peut-être son besoin d’intimité qui s’exprime, ou bien ses valeurs d’échange et de partage qui ne sont pas satisfaites.
La demande
Notre inconscient a beaucoup de mal à enregistrer la négation. Demandons donc ce que nous voulons, et pas ce que nous ne voulons pas ! Ayant discerné un peu les choses, Noémie va pouvoir exprimer plus clairement sa demande à Philippe : «Quand tu es rentré tard hier soir sans m’avoir prévenue à l’avance, je me suis sentie triste et inquiète, car j’ai besoin de prendre du temps avec toi et je veux savoir s’il ne t’est rien arrivé. Si cela doit t’arriver encore, peux-tu me prévenir par un petit coup de fil ? »
Renaud CHEREL
Voir aussi dans ce blog :
Colère
Sur la défensive
Communication non défensive
Concession ou compromis?
Excès ou modération
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