Henri et Damien échangent à propos de leur travail.
-« On prépare un événement pour l’anniversaire de la boîte, dit Henri. C’est une vraie ruche ! Il faut dire que le patron n’a pas construit sur du sable. C’est un aigle, ce type-là, à croire qu’il avait anticipé la crise. Il a su faire fructifier les talents de son équipe… »
-« Chez nous ce n’est pas la même chanson, répond Damien. Il faut bien gagner son pain, mais quand je pense à ma boîte, j’ai des idées noires. Le patron est dans sa tour d’ivoire, il ne comprend rien aux problèmes. Qui est-il derrière son masque ? Je n’en sais rien… »
Dans ce dialogue imaginaire, Henri et Damien utilisent un certain nombre d’images, de métaphores. Certaines d’entre elles s’appuient sur des symboles, c'est-à-dire des objets ou des images qui évoquent une association d’idée avec quelque chose d’abstrait ou d’absent. Mais le symbole est plus qu’un simple signe ou qu’une simple image ; il est chargé d’affectivité et de dynamisme. « Le symbole détient un essentiel et spontané pouvoir de retentissement. » (Gilbert Durand)
En fait, chacun de nous utilise des symboles à longueur de temps, à longueur de jour et de nuit sans toujours s’en rendre compte, dans son langage ou dans ses rêves. Non seulement les artistes font appel aux symboles dans leurs créations, mais les professionnels du marketing et de la vente ainsi que ceux de la politique y ont recours. Les sciences, les techniques et les arts les utilisent ou les rencontrent : nous vivons dans un monde de symboles.
Le symbole n’est jamais expliqué une fois pour toutes, mais toujours à déchiffrer de nouveau, un peu comme une partition musicale, que chaque musicien va interpréter de manière nouvelle. Un symbole se livre et s’enfuit ; il voile et dévoile à la fois ; il ne se laisse pas enfermer par des mots : il reste infiniment suggestif. La perception du symbole est à la fois un acquis et un reçu ; elle varie avec chaque sujet et procède de la personne tout entière, mais elle est héritière d’une expérience millénaire. La perception du symbole exclut l’attitude du simple spectateur, elle exige une participation d’acteur. Un symbole peut renvoyer à de nombreuses interprétations selon le contexte socioculturel ; mais souvent celles-ci se présentent comme des harmoniques autour d’une dominante.
Réhabiliter la valeur du symbole, ce n’est pas éliminer les éléments intellectuels ou rationnels d’une œuvre ou de la réalité des faits. C’est au contraire y ajouter une dimension, un relief, une verticalité. Les symboles nous relient à notre inconscient, à la part créative et spontanée qui est en nous, à notre imagination. Après l’avoir jetée aux orties comme la folle du logis, on reconnaît plus volontiers aujourd'hui que l’imagination participe, comme la raison, à nos prises de décisions individuelles ; et que sur le plan collectif, elle est, comme la raison, un facteur de progrès.
Alors, vivent les symboles !
Renaud CHEREL
Voir aussi dans ce blog :
- Pour le symbolisme des couleurs :
Couleurs : rouge et orangé
Couleurs : jaune et vert
Couleurs : bleu et violet
Couleurs : noir et blanc, gris, rose et brun
- Pour la symbolique de l'arbre :
Les arbres
- Pour la symbolique du soleil :
La chaleur du soleil
- Pour la symbolique des rêves :
Interprétation des rêves
Bibliographie :
Si vous êtes intéressé(e) par ce thème, consultez l'ouvrage de référence : le Dictionnaire des symboles, de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant. Plus de 1600 articles reliés par des comparaisons et des renvois, s'appuyant sur des références dans différentes cultures, permettent de mieux approcher la signification des symboles.
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