Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

mercredi 22 février 2017

Croissance, décroissance et société

La question de la croissance ou de la décroissance ne se pose pas qu’au niveau individuel. Sur le plan collectif, les sociétés et tous les groupes humains sont amenées à croître, à se développer jusqu’à un certain point, au-delà duquel ils vont, au mieux, se stabiliser pendant un certain temps, sinon régresser et disparaître. Nous laisser croire que notre société va continuer de fonctionner indéfiniment comme actuellement relève du mensonge ou de l’inconscience.

Les ressources terrestres ne sont pas infinies...

Au XIXe siècle, on peut comprendre que les perspectives de développement économique aient paru illimitées et que l’on pensait pouvoir exploiter sans aucune restriction les ressources qui se trouvaient à disposition. Aujourd'hui, nous réalisons que la planète terre, malgré ses dimensions qui nous paraissent imposantes, n’est pas infinie : elle nous offre des ressources limitées. Même si les inventaires de ressources réalisés par le passé se sont avérés faux – la découverte de nouveaux gisements ou l’amélioration des techniques d’extraction ont permis de repousser les limites – nous sommes obligés d’admettre que ces limites existent. La plupart des études sérieuses sur le sujet affirment qu’à l’échelle mondiale, nous dépensons déjà chaque année davantage que le disponible. Autrement dit, en termes économiques, nous puisons dans notre capital commun, lequel par conséquent diminue.

Autrefois, on parlait de « gérer son bien en bon père de famille » ; il s’agissait de gérer avec prudence et discernement de façon à transmettre à ses descendants autant ou plus que ce dont on avait hérité. Cette expression est bien sûr désuète et un brin paternaliste, mais elle mettait l’accent sur la transmission : quelle terre voulons-nous transmettre à nos enfants et à nos descendants ? Nous voyons sous nos yeux notre environnement se dégrader de plus en plus vite, et l’influence des activités humaines sur le réchauffement climatique n’est mise en doute que par une minorité de gens, dont, hélas, le président de la première puissance économique mondiale…

Pourtant, pour beaucoup d’entre nous, nous évitons de nous poser ces questions ou, tout simplement, nous nous sentons totalement impuissants à y répondre. Il est vrai que les dirigeants n’arrivent pas à se mettre d’accord sur la question, et les grandes conférences mondiales sont des montagnes qui accouchent de souris. En France, la croissance reste l’objectif de la plupart des partis politiques qui l’invoquent comme la condition absolument nécessaire au bien-être de tous. Albert Jacquard, dans son ouvrage Voici le temps du monde fini, analysait comment la pensée technologique influence de plus en plus les conceptions du monde. Il posait le diagnostic suivant : plus la science et la technique démontrent le caractère limité des ressources naturelles et moins, paradoxalement, les responsables politiques et économiques semblent en tenir compte.

Alors, je pense qu’une part de la réponse se trouve dans les mains de chacun de nous. Par exemple, dans la mesure du possible, je peux chercher à réparer ou faire réparer mes objets plutôt que de les jeter, à recycler, à limiter ma consommation d’énergie, etc. Si chacun de nous est attentif à ces aspects dans sa vie quotidienne, peut-être pourrons-nous améliorer le cours des choses ?

 

Renaud CHEREL

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