Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

jeudi 1 avril 2010

La course au bonheur

Le bonheur est un sujet à la mode. Depuis quelques années, les économistes se sont emparés de cette notion : en juin 2007 l’OCDE organisait un forum mondial attaché à la mesure du bonheur, et en 2009 Nicolas Sarkozy déclarait faire prendre en compte le « bien-être humain » et porter cette notion nouvelle au Nations-Unies. Le constat est simple : une grande partie du monde s'enrichit ; pourtant, la proportion de personnes dans les pays développés qui se déclarent "très heureuses" dépasse rarement les 30 % : un taux relativement faible, qui remet en cause la sacro-sainte croissance économique comme unique source de progrès.

Mais le bonheur est-il mesurable ? Est-il même définissable, car quoi de plus fugitif au fond que le sentiment d’être heureux ? Le mot vient de bon et heur (terme dérivé du latin augurium, pré-sage, chance) : état de complète satisfaction de tous les penchants humains.

Si ce bonheur semble souvent nous échapper, c’est qu’il rencontre beaucoup d’obstacles :
- Le manque d’argent ou de moyens matériels. Cependant, le manque d’argent est-il vraiment un obstacle au bonheur ? Ne vous est-il pas arrivé une fois ou l’autre de rencontrer des gens heureux qui ne possédaient rien, et des gens très malheureux qui disposaient de gros moyens financiers ? La question reste donc ouverte.

- Les ennuis de santé sont probablement un des obstacles majeurs à l’accession au bonheur. Et pourtant, là encore, on peut rencontrer des personnes malades ou fortement handicapées qui disent être heureuses. Plus étonnant : cet homme, handicapé après un grave accident de la route, qui reconnaissait que, sans cet accident, il n’aurait jamais su ce qu’était le bonheur

Alors, les obstacles au bonheur seraient-ils davantage intérieurs qu’extérieurs ? Je peux en tout cas en énumérer quelques-uns :
- L’envie, par la comparaison avec les autres : l’autre a quelque chose, que je n’ai pas. Cela peut concerner n’importe quel domaine : des possessions matérielles, des relations, des talents, du pouvoir. Je pense alors que je ne me sentirai pas heureux tant que je ne possèderai pas ce qu’il a.

- Le regret, par la comparaison du présent avec le passé : avant c’était mieux, j’avais moins de soucis qu’aujourd'hui, les choses étaient plus faciles, les gens étaient plus aimables… on peut trouver une infinité de raisons de justifier cette position.

- La peur de l’avenir : aujourd'hui cela pourrait être bien, mais ça ne durera pas, cela ne peut pas durer car il y a tel ou tel risque pour moi-même, pour ma famille, pour mes proches, pour mon groupe, pour mon pays… Et la crainte de ce risque futur assombrit le présent que je vis aujour-d'hui.

- La peur du regard des autres : je ne peux pas exprimer ce que je pense, ce que je suis vraiment ; ou bien je ne peux pas dire non, je ne peux pas refuser ce qu’on me demande. Dans tous ces cas, je me sens malheureux mais je préfère cela au risque d’être jugé et en dernier ressort, exclus, rejeté par le groupe auquel j’appartiens.

Renaud CHEREL


Voir aussi dans ce blog : 
    Suite de la course au bonheur
    Plantes et bien être
    La joie
    Comment réussir sa vie

Bibliographie : 

Dans ce livre assez dense, le psychiatre Christophe André aborde tous les aspects de l’estime de soi. Après avoir, dans une première partie, défini l’estime de soi, il propose des attitudes et des solutions concrètes pour prendre soin de soi et pour mieux vivre avec les autres. Il aborde ensuite la dynamique de l’action et termine sur le sens que l’on peut donner à sa vie.






Lien externe : 
    Psychologies.com : Une nouvelle psychologie positive

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